La situation des enfants en Alg�rie reste pr�occupante. Les chiffres des diff�rentes institutions nationales �voquent des cas de maltraitance et d�exploitation. L��cole alg�rienne tra�ne aussi son lot de probl�mes. Les d�fis sont �normes. Faut-il �tre alarmiste pour faire bouger nos responsables ? Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) -Ce sont les sujets qui ont �t� �voqu�s hier lors de la journ�e d��tude organis�e par la Forem (Fondation nationale pour la recherche m�dicale) � Dar El Imam, qui co�ncide avec la Journ�e mondiale des droits de l�enfant. Les experts qui ont pris la parole ont soulev� les nombreuses difficult�s que rencontrent les enfants scolaris�s. Dyslexie, d�perdition scolaire, erreurs des parents et des enseignants, et le climat p�dagogique en classe sont les points essentiels qui ont �t� bri�vement abord�s. Le chahut des petits invit�s � cette rencontre, et le manque de temps ont fait que les sp�cialistes n�ont pas pu s��taler sur le sujet. �Il ne suffit pas de clamer le palmar�s des �coles, de comparer les �tablissements et de les classer. L�Ecole alg�rienne est une bo�te noire et l�on ignore ce qui se passe � l�int�rieur�, a estim� la p�dagogue Aziza Chabani, qui s�interroge sur les attentes actuelles du syst�me �ducatif. Un point important qui, cependant, ne suscite pas l�int�r�t. �Il faut assurer un climat p�dagogique sain � nos �l�ves. A l��cole, l�enfant doit retrouver la justice, la parit�, la s�curit�, le respect et l�accompagnement psychop�dagogique �, a-t-elle ajout�, en insistant sur l�importance des relations �l�ves/�ducateurs. �Le regard que porte l�enseignant sur un �l�ve peut construire ou d�truire ce dernier. Les relations sociales dans les �tablissements scolaires se r�percutent sur tout le monde ; elles s�curisent, encouragent et aident au d�veloppement de la personnalit� �. Mme Aziza Chabani a soutenu qu�en ce moment, l�Ecole alg�rienne est incapable d�assurer �un enseignement de qualit�. L�orthophoniste Saliha Ghelab a fait part de cas d��l�ves qui ont des troubles de lecture et qui ne sont pas suivis ni soutenus par les parents, les enseignants et leurs camarades. �Dans une r�daction libre, l�un des enfants a �crit : je suis un cancre. En plus, avec une faute d�orthographe. C�est l�image que lui renvoie son enseignant. Sa prise en charge n�a pas �t� facile�, a affirm� l�orthophoniste. Les chiffres officiels Selon le professeur Khiati, le pr�sident de la Forem, les agressions commises sur les enfants deviennent un v�ritable fl�au. �En 2010, 10 000 enfants ont subi diff�rentes agressions, dont 2 000 agressions sexuelles. Ce sont les cas relev�s par les services de police, de la Gendarmerie nationale et les h�pitaux. Si l�on compte les cas non d�clar�s, le chiffre atteindrait les 50 000�, a-t-il indiqu�. Au premier semestre 2010, la DGSN a recens� 2 725 cas d�enfants maltrait�s. 6 d�entre eux sont morts et 10 ont �t� victimes d�infanticide. Parmi ces cas, il y a 1 523 actes de violence, 249 cas de mauvais traitement, 105 cas de d�tournement de mineur et 832 cas de violences sexuelles. Parmi ces abus, on a enregistr� 64 viols et 560 sodomies, 13 incestes, 181 cas d�attentat � la pudeur et 15 cas de pornographie. Le suicide touche �galement les enfants. Au premier trimestre 2010, la police a recens� 121 tentatives de suicide ; deux cas se sont sold�s par un d�c�s.