Les nostalgiques du petit caf� traditionnel de Tidjelabine qui servait les �expressos � pr�par�s � l�alg�rienne, sur un feu de bois, peuvent dire d�finitivement adieu � ce privil�ge. Tidjelabine n�est plus ce petit bourg fort sympathique au demeurant qu�on visitait pour siroter un caf� maison. C�est d�sormais une municipalit� de 23 000 habitants, 14 villages et 1 000 probl�mes. Son expansion d�mographique exige qu�on fasse plus attention aux besoins en mati�re d��quipements publics. Elle revendique le droit de se d�velopper. Entre humour noir et col�re, Boussaidi Djillali, le premier magistrat de cette localit�, fulmine. �Si le s�isme de 2003 a �t� un drame humain, social et �conomique pour notre wilaya, il a �t� une aubaine pour moi. C�est malheureusement � la suite de cette catastrophe que j�ai pu avoir deux �coles primaires et un CEM, mais en pr�fabriqu�. Sinon notre commune n�aurait rien eu. Que pourrais-je dire aux parents d��l�ves qui voient leurs enfants s�entasser actuellement � 50 par classe ?!�, dit-il en pr�cisant que le second CEM est un ensemble d�habitations transform� en classes. Pour le secondaire, le projet du lyc�e est toujours en chantier. D�ficit en �quipements publics Le premier magistrat de l�ex-Belle- Fontaine ne d�col�re pas, en outre, contre les planificateurs en mati�re d�implantation d�infrastructures de sant�. Selon Boussaidi, seuls un modeste centre de sant� qui date des ann�es 1970 et une salle de soins implant�e au village Mahsas sont fonctionnels pour toute l�agglom�ration. L�expansion d�mographique dans cette localit� n�a pas �t� suivie de soutien cons�quent au d�veloppement par l�Etat. Ce sont pratiquement 1 800 habitations qui ont �t� construites et attribu�es en un laps de temps relativement court. Il faut pr�ciser que sur injonction de la pr�sidence de la R�publique, 980 logements AADL ont �t� implant�s dans cette commune. Ils sont en cours d�attribution. A cela s�ajoutent ceux du programme sp�cial s�isme, du LSP, du social et du promotionnel. Les pouvoirs publics ont opt� pour Tidjelabine afin d�implanter une partie des habitations du programme pr�sidentiel, mais ces d�cideurs ont oubli� d�inscrire des mesures d�accompagnement. Effectivement, le d�ficit en mati�re d�infrastructures publiques est tr�s important. Un notable de la localit� affirme � ce propos : �L�opinion publique et les responsables de Boumerd�s reconnaissent au P/APC de Tidjelabine, qui a fait plusieurs mandats � la t�te de cette municipalit�, des capacit�s av�r�es d��coute de ses administr�s et de gestion des impulsions des populations de la localit� pour faire face aux difficult�s mais celle-ci, il ne peut la r�soudre tant elle le d�passe.� Et pour cause, dans certains secteurs, le manque est tout simplement catastrophique. Peut-on en effet imaginer qu�� moins de cinquante kilom�tres de la capitale et en 2010, des citoyens du centre d�une municipalit� ne puissent pas jouir du t�l�phone fixe et de l�internet ? Cela dure malheureusement depuis le s�isme de 2003 � Tidjelabine. D�senclavement Une constatation saute aux yeux lorsque l�on sillonne cette commune, notamment la partie nord-ouest o� sont �rig�s les logements suscit�s. La jonction urbanistique avec l�ex-Rocher noir est en train de se faire. Ou elle se poursuivra de mani�re organis�e ou c�est la bidonvilisation de cette sous-r�gion. Dans le PDAU actualis�, la commune de Tidjelabine a r�serv� un POS de 35 hectares pour l�extension de la ville. Des am�nagements routiers sont n�cessaires pour canaliser cette expansion et ouvrir des p�n�trantes vers la ville de Boumerd�s � partir de la RN5. Soucieuse d�am�liorer l�urbanisme de la commune et faciliter par-l� m�me aux citoyens la possibilit� d��riger des logements aux normes urbanistiques aux lieu et place de logements pr�caires, l�assembl�e communale a d�lib�r� ces derniers jours pour ouvrir la voie l�gale aux constructions illicites pour une r�gularisation conforme aux lois du pays. Par ailleurs, l�agglom�ration est demandeuse � la wilaya de Boumerd�s d�une enveloppe de 5 MDA en vue de viabiliser un lotissement (Rosier 3). Boussaidi nous explique que les b�n�ficiaires ont acquis depuis tr�s longtemps leurs lots de terrain et sont en possession d�actes de propri�t�, mais ne peuvent avoir les permis de construire pour la bonne raison qu e ce lotissement n�est pas viabilis�. �Nous esp�rons que la wilaya nous aidera � r�soudre ce probl�me �, dit le chef de l�ex�cutif de Tidjelabine. Au vu des moyens financiers dont elle dispose, la commune ne peut pas faire face � cette d�pense. Dans le BP 2010 cette insuffisance saute aux yeux. Pour un plan de recette/d�penses de 12 milliards de centimes concernant l�ann�e en cours, l�assembl�e n�a pu d�gager que 1 milliard 800 millions de centimes au chapitre investissements. Heureusement que les anciens responsables de la commune ont eu la lumineuse id�e d�installer un march� de v�hicules qui a rapidement pris une dimension nationale. Il rapporte annuellement 7 milliards de centimes. Le cauchemar des gendarmes Si ce march� est effectivement une aubaine et une source de revenus pour cette commune, il devient par contre, chaque jeudi, un cauchemar pour les automobilistes et les gendarmes. Ces derniers ne manquent pas de fustiger le march� � chaque occasion pour les probl�mes s�curitaires qu�il cause. La commune est interpell�e pour effectuer des am�nagements. Ceux-ci ont �t� lanc�s avec le soutien du nouveau wali de Boumerd�s, Kamel Abb�s, qui souhaite l��talement des journ�es de vente de v�hicules par genre (tourisme, utilitaires et lourds) durant la semaine. De son c�t�, Boussaidi aimerait ouvrir une journ�e pour le march� � bestioles. S�agissant du respect des espaces r�serv�s aux commerces des fruits et l�gumes, la commune a fait l�effort en am�nageant un espace avec une cl�ture. Bien que les gendarmes soient intervenus plusieurs fois, les marchands continuent � exposer leurs �tals sur les bords de la route (CW126), jetant des d�tritus et g�nant la circulation sur la route allant vers le chef-lieu de wilaya. N�est-il pas temps de s�vir pour prot�ger l�ordre et l�hygi�ne publics ?