La soci�t� civile s�organise. Des partis politiques, des syndicats autonomes et des organisations estudiantines et de d�fense des droits de l�homme se sont constitu�s en coordination. Ils d�noncent la dictature impos�e par le pouvoir et comptent initier plusieurs actions pour mettre en route une r�volution �pacifique�. Premi�re d�cision : une marche sera organis�e le 9 f�vrier pour appeler � la lev�e de l��tat d�urgence. Nawal Im�s- Alger (Le Soir) - Le RCD, le FFS, le MDS, des syndicats autonomes (CLA, Cnapest, Satef, Snapap), la Ligue des droits de l�hommes, des repr�sentants des �tudiants, des femmes, des ch�meurs du Sud se sont donn� rendez-vous hier � Alger pour proclamer la naissance d�une coordination qui aura la lourde charge de mettre en route une �r�volution tranquille � afin de chasser le pouvoir en place. Le ton est tr�s critique en d�pit des rares divergences sur les moyens � mettre en place pour atteindre les objectifs fix�s. Les participants sont n�anmoins arriv�s au terme d�une demi-journ�e de d�bats � arr�ter une plateforme d�actions communes. Le principe de l�organisation d�une marche le 9 f�vrier prochain a �t� retenu. Il s�agira de mobiliser pour dire non � l��tat d�urgence. Les participants ont � l�unanimit� approuv� la proposition � la suite de chauds d�bats et d�interventions enflamm�es. Me Bouchachi de la Ligue des droits de l�homme (Laddh), dans une tentative de canaliser le d�bat et de temp�rer les plus ardents, dira qu�il �est tr�s difficile de voir se reproduire en Alg�rie ce qui s�est pass� en Tunisie. Strat�giquement parlant, nous devons agir et militer au quotidien et de mani�re pacifique. Peut-on chasser le pr�sident, l��tat-major, le DRS ?� L�avocat et d�fenseur des droits de l�homme consid�re en effet que le simple fait de se rassembler en coordination et d�avoir des actions en perspective constitue un message au pouvoir et la marche du 9 f�vrier est une mani�re de casser la peur, de d�jouer les plans du pouvoir qui tente de diviser la soci�t� civile. Prenant la parole tour � tour, les repr�sentants des diff�rentes organisations n�ont pas m�nag� le pouvoir, demandant son d�part. Le repr�sentant de RAJ a expliqu� qu�il n�existait pas de signes montrant que le r�gime voulait un quelconque changement. �La soci�t� civile n�est pas assez structur�e. La priorit� aujourd�hui, c�est de s�organiser. Le moment est venu pour r�clamer haut et fort la lev�e de l��tat d�urgence. � M�me ton chez le collectif de Alg�rie pacifiste, un collectif de jeunes qui active sur internet et qui mobilise pour des marches. R�pondant � ses d�tracteurs, son repr�sentant dira que les jeunes qui sont derri�re le groupe de Facebook sont bel et bien en Alg�rie et ne font pas dans la manipulation � distance. Le repr�sentant du comit� des ch�meurs du Sud a eu droit � une salve d�applaudissements. C�est un vrai cri de col�re qu�il a lanc� hier, estimant ne plus rien attendre du pouvoir en place et allant jusqu�� proposer des suicides collectifs devant les institutions de l�Etat. Ali Yahia Abdenour a, pour sa part, estim� que le pouvoir avait besoin de la corruption pour vivre et qu�il avait confisqu� le patrimoine national. Plus radical, Fodil Boumala estime que �le r�gime est devenu policier. Le pouvoir repose sur la r�pression. Nous avons rarement vu un pouvoir ha�r de la sorte son peuple. Ce dernier doit maintenant faire leur propre Alg�rie, car on ne peut plus rien attendre d�un pouvoir qui n�a m�me pas eu la d�licatesse de fuir�. A l�issue d�une matin�e de d�bats, un consensus s�est d�gag� autour de la cr�ation d�une coordination qui aura la charge de pr�parer la marche du 9 f�vrier et de planifier d�autres actions � l�avenir avec comme objectif avou�, provoquer un changement de r�gime.