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ALG�RIE-MAROC
Les Am�ricains poussent-ils au d�gel ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 03 - 2011


Par Mohamed Benchicou
Mardi, � la surprise g�n�rale, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a r�v�l� l�existence du projet d��tudes d�un gazoduc alg�ro-marocain pour approvisionner le royaume � partir de Hassi Rmel. Ainsi donc, l�Alg�rie envisage de vendre du gaz au Maroc, en d�pit de la guerre froide que se livrent les deux pays en raison du conflit au Sahara occidental.
Mieux : M. Yousfi a ajout� que le partenariat �nerg�tique alg�ro-marocain va aboutir � la conclusion prochaine d�un partenariat entre Sonelgaz et le bureau marocain de l��lectricit� et du gaz et d'un projet commun �d�arrimage � au march� europ�en. Curieux... L'initiative est d'autant plus �tonnante que l'Alg�rie a, jusqu'ici, soigneusement �vit� une collaboration avec Rabat dans le domaine du gaz. En dehors des droits que le Maroc per�oit pour le passage du gaz d�Alg�rie vers la p�ninsule ib�rique, par le gazoduc Pedro Duran Farrell, aucune coop�ration ne lie les deux pays. Mieux, un nouveau gazoduc, le Medgaz, entrera bient�t en service et reliera directement l�Alg�rie � l�Espagne, alors m�me que les capacit�s du premier ne sont pas pleinement utilis�es. Alors, comment en eston venu � parler d'un prochain gazoduc alg�ro-marocain pour approvisionner le royaume � partir de Hassi Rmel ? La r�ponse est dans la fracassante d�claration, mercredi 23 f�vrier, lors d'une conf�rence de presse, de Mourad Medelci, ministre des Affaires �trang�res, qui nous apprend que le Maroc et l'Alg�rie ont convenu d'une �initiative politique destin�e � renforcer leurs relations bilat�rales �, que �des efforts �taient faits par l'Alg�rie et le Maroc pour favoriser un climat positif� et que �l'Alg�rie travaille � accro�tre ses relations avec ses amis et fr�res marocains�. La sortie de Youcef Yousfi �tait ainsi annonc�e dans ce discours de nouveau type, comme l'une des premi�res concr�tisations de cet accord alg�ro-marocain dont personne n'avait devin� l'existence. �Trois ministres vont se rendre dans les deux pays en mars prochain pour discuter des moyens n�cessaires d'insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilat�rales dans des domaines sensibles, notamment l'�nergie et l'agriculture� Quelques jours auparavant, et pour mieux attester d'un �tat d'esprit nouveau entre Alger et Rabat, le ministre marocain des Affaires �trang�res, Taieb Fassi Fihri, d�clarait � la TV marocaine que Rabat �tait pr�t � accueillir des membres du gouvernement alg�rien pour commencer une ��re nouvelle �. �Ere nouvelle�, �initiative politique�, �nouvelle dynamique aux relations bilat�rales�... Quand les diplomates usent, � ce point, de vocables courtois, c'est que les �v�nements ont pris, � notre insu, une nouvelle tournure. Un vent nouveau souffle sur les rapports alg�ro-marocains, un vent d'ouest. Un vent am�ricain. Des indiscr�tions diplomatiques r�v�l�es par le bulletin confidentiel La Lettre de M�diterran�e, avaient d�j� fait �tat d'un plan qu�aurait concoct� la Maison Blanche, et qui vise rien moins que la normalisation des relations entre le royaume ch�rifien, son alli� traditionnel, et l�Alg�rie et � trouver une issue acceptable au conflit du Sahara occidental. On r�alise, en effet, que les g�n�reuses d�clarations de Medelci et Yousfi se font entendre une semaine apr�s la visite � Alger du sous-secr�taire d'Etat am�ricain aux affaires politiques, William Burns. Selon des sources diplomatiques, l�une des missions � Alger du sous-secr�taire d'Etat am�ricain aux affaires politiques, William Burns, �tait de baliser un terrain d�entente entre Alger et Rabat, et de proposer une issue acceptable au conflit du Sahara occidental. Ce qui semble accr�diter ces th�ses est que les deux entrevues qu�a eues � Alger William Burns avec le ministre alg�rien des Affaires �trang�res Mourad Medelci et ensuite avec le pr�sident Bouteflika � la r�sidence Djenane El Mufti, se sont d�roul�es en pr�sence du ministre d�l�gu� charg� des Affaires maghr�bines et africaines, Abdelkader Messahel. Celui-l� m�me qui d�habitude conduit la d�l�gation alg�rienne aux n�gociations informelles sur le Sahara entre le Maroc et le Polisario. Le plan am�ricain entre dans le cadre du programme de repositionnement de Washington dans la nouvelle carte g�opolitique arabe. Il devrait recevoir l�aval des dirigeants des pays europ�ens traditionnellement li�s avec les deux pays maghr�bins voisins.
Les arguments am�ricains
Curieusement, on retrouve dans la bouche de Youcef Yousfi les arguments am�ricains d�velopp�s par le think tank am�ricain Institut Peterson sur le co�t du �non-Maghreb�. Le d�partement d'Etat travaille sur les �tudes de cet important think tank qui s'int�resse aux probl�mes �conomiques internationaux. L'Institut Peterson (du nom de son pr�sident qui n'est autre que le pr�sident du Council on Foreign Relations et ancien secr�taire au commerce des �tats-Unis, Peter G.Peterson), jouit de tous les moyens et de toute l'attention des dirigeants am�ricains. Il est dirig� par C. Fred Bergsten, anciennement secr�taire adjoint aux affaires internationales du d�partement du Tr�sor am�ricain. Parmi les autres membres importants du bureau des directeurs, on peut citer Nobuyuki Idei, ancien pr�sident de Sony Corporation ; David Rockefeller, ancien pr�sident de la Chase Manhattan Bank ; Lawrence Summers, ancien secr�taire au Tr�sor des �tats-Unis ; Jean-Claude Trichet, pr�sident de la Banque centrale europ�enne ; Laura D'Andrea Tyson, ancien pr�sident du Council of Economic Advisers du pr�sident des �tats-Unis ; Paul Volcker, ancien pr�sident de la R�serve f�d�rale des �tats-Unis ; Chen Yuan, gouverneur de la Banque chinoise de d�veloppement ; Lord Browne de Madingley, Chief Executive de BP; Stanley Fischer, gouverneur de la Banque d'Isra�l ; Mario Monti, ancien commissaire europ�en ; Paul O'Neill, ancien secr�taire au Tr�sor des �tats-Unis ; David O'Reilly, pr�sident de Chevron Corporation, etc. Que dit le rapport du Peterson Institute(2) ? Il �num�re les avantages dont b�n�ficieraient les peuples d�une Afrique du Nord dont les fronti�res seraient ouvertes. Malgr� de nombreuses ressources (p�trole, du gaz, des phosphates en abondance, une production agricole vari�e ), des paysages magnifiques qui attirent des millions de touristes �trangers chaque ann�e, des millions de jeunes continuent d�arriver sur le march� du travail � 50 % d�entre eux sont d�j� au ch�mage. Rem�dier � ce d�ferlement exigerait, pendant deux d�cennies, un rythme de croissance plus �lev� que celui de la Chine. Aussi, la perte des deux points de croissance que co�tent les fronti�res ferm�es repr�sente un d�fi. Huit milliards de dollars de capitaux priv�s fuient la r�gion chaque ann�e et s�ajoutent au stock existant, estim� � 200 milliards de dollars. Dans le domaine de l'�nergie, note l'institut, l�Alg�rie est le troisi�me pourvoyeur de gaz pour l�Europe, apr�s la Russie et la Norv�ge. Le Maroc d�tient pr�s de la moiti� des r�serves mondiales de phosphates ; mais, pour les transformer en engrais, il faut de l��nergie, du soufre et de l�ammoniac, trois intrants dont l�Alg�rie dispose en abondance et � des prix tr�s comp�titifs. Parmi les grands march�s d�engrais de l�Office ch�rifien des phosphates (OCP), on trouve l�Inde, le Br�sil et la Chine. Un partenariat entre la Sonatrach alg�rienne, l�entreprise publique qui joue un r�le central dans l�industrie p�troli�re nationale, et l�OCP pourrait faire du Maghreb la base de production d�engrais la plus comp�titive du monde, entra�nant dans son sillage de nombreuses entreprises de sous-traitance et des investisseurs des cinq continents, sans compter un nombre incalculable d�emplois.
L'affaiblissement diplomatique de Bouteflika
Ce qui a pr�cipit� l'accord est sans doute l'avalanche des derni�res r�volutions arabes qui ont affaibli le r�gime de Bouteflika. Il n'a plus les moyens de son ancienne arrogance. L�Alg�rie de Bouteflika est diminu�e diplomatiquement. M�me si elle n�a pas subi de fortes insurrections populaires, elle a �t� fortement affaiblie sur le plan interne et externe par les �v�nements de Tunisie et d��gypte. Le fait que le r�gime de Bouteflika s�est vu assimil� aux pouvoirs dictatoriaux du monde arabe et que les �v�nements l�aient conduit � se justifier puis � faire des concessions, l�a fortement fragilis�. Bouteflika est apparu comme un pr�sident sans grande l�gitimit� (r�v�lations de WikiLeaks sur les fraudes aux �lections de 2009), oblig� de n�gocier ses soutiens ext�rieurs pour rester au pouvoir. On peut, sans risque de se tromper, conclure que les Am�ricains ont cherch� � profiter de la situation. Ils ont forc� la main d'un pouvoir qui est en situation de demandeur. La crise alg�ro-marocaine serait sur le point donc d'�tre r�gl�e et la r�ouverture des fronti�res ne saurait tarder. Pour le meilleur ou bien pour le pire ? Quand vous leur posez la question, les Am�ricains disent vouloir agir dans le seul but de r�soudre l�instabilit� politique et l�absence de d�mocratie qui sont des facteurs inqui�tants pour l'avenir. C'est l'avenir, justement, qui nous le dira.


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