L�ancien charg� d�affaires de l�ambassade des Etats- Unis � Alger a r�pondu, en mars 2009, � un long questionnaire sur la situation en Alg�rie. Dans ce document r�v�l� par le site WikiLeaks, Thomas Daughton �value le niveau d�hostilit� envers les int�r�ts am�ricains au lendemain de la guerre de Ghaza. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les Alg�riens manifestent-ils une hostilit� envers les �tats- Unis d�Am�rique ? Existe-t-il une situation de conflit interne ? Quel est le niveau de coop�ration avec les services de renseignement ? Les forces de s�curit� peuvent-elles faire face � une menace terroriste majeure ?... Voici quelques questions auxquelles a r�pondu l�ancien charg� d�affaires de l�ambassade des �tats- Unis � Alger au courant du mois de mars 2009. Le document class� secret, r�v�l� par WikiLeaks au mois de f�vrier et publi� dans des m�dias libanais et norv�gien, est en fait un questionnaire �labor� par l�administration am�ricaine, quelques semaines apr�s la guerre de Ghaza qui a oppos� Isra�l au Hamas palestinien. Il semblerait que le document ait �t� adress� � l�ensemble des ambassades am�ricaines dans les capitales arabes. Frustrations Le premier chapitre de ce questionnaire est consacr� � la �violence politique� en Alg�rie. �Existe-t-il des groupes ethniques ou religieux capables de manifester (de l�hostilit�) envers les Etats-Unis ?� Voici la r�ponse de Thomas Daughton : �L'Alg�rie est un �tat la�que, en th�orie, dont 99% de la population est de confession musulmane. Il n'y a pas de communaut�s ethniques ou religieuses qui d�veloppent un sentiment d�hostilit� particulier envers les �tats-Unis. Les tensions au sein de la population sont apparentes en raison de la chert� de la vie, des opportunit�s d'emploi limit�es, de la m�fiance envers le gouvernement, l�acc�s aux soins de sant� corrects, de l'insatisfaction envers le syst�me �ducatif et du co�t �lev� du logement. La frustration a provoqu� de nombreuses protestations et des actes de d�sob�issance civile dans toutes les r�gions du pays.� Le charg� d�affaires pr�cise, toutefois, que les manifestations organis�es en d�cembre 2008 et janvier 2009 (durant le conflit de Ghaza) ont laiss� transpara�tre un certain sentiment antiam�ricain. Mais le diplomate assure que les manifestants, au nombre de 10 000, n�ont pas atteint �notre p�rim�tre de s�curit� �. Une situation qu�il met, entre autres, sur l�interdiction de manifester impos�e par les pouvoirs publics. Attentats d�jou�s Dans le second chapitre, le charg� d�affaires revient longuement sur la situation s�curitaire. Il fait une r�trospective des actions terroristes enregistr�es durant l�ann�e 2008 et les premiers mois de 2009. Il pr�cise, notamment, que les services de s�curit� alg�riens ont r�ussi � d�jouer deux attentats qui ciblaient les a�roports d�Alger et de Hassi Messaoud, les plus importants du pays. Pour Hassi Messaoud, le plan mis au point par les terroristes pr�voyait �galement le d�tournement d�un avion de ligne. Selon Thomas Daughton, l�op�ration a �t� d�jou�e gr�ce � des informations intercept�es � partir d�une cellule terroriste activant en Europe. A ce titre, il reconna�t que l�Alg�rie est engag�e activement dans la lutte contre le terrorisme. Daughton estime que le staff de l�ambassade des �tats-Unis entretient de �bonnes relations� avec les responsables des services de s�curit�. �L�ambassade entretient de bonnes relations de coop�ration avec les services de renseignement alg�riens. Il y avait des relations de soutien, en particulier dans le domaine de l'�change de renseignements visant � suivre et � mettre un terme au flux de combattants �trangers de l'Alg�rie vers l'Irak.� D�un autre c�t�, il consid�re que ces m�mes services se montrent peu �coop�ratifs � en mati�re de lutte contre les r�seaux d�Al-Qa�da Maghreb en Alg�rie. Thomas Daughton base son argumentaire en se contentant de revenir sur les propos tenus par Noureddine Zerhouni, alors ministre de l�Int�rieur, au lendemain de l�attentat qui avait cibl� le si�ge de l�ONU � Alger. �Toutefois, les services de renseignement alg�riens ne sont pas toujours coop�ratifs pour fournir des renseignements sur Al-Qa�da au Maghreb islamique et d'autres cellules terroristes op�rant sur le territoire alg�rien. L�attentat contre le b�timent de l'ONU reste l�exemple le plus frappant. Dans une d�claration, le minist�re de l'Int�rieur avait affirm� que le gouvernement d�tenait des informations des services de renseignement alg�riens selon lesquelles l'Organisation des Nations unies �tait cibl�e. Mais ces informations n�ont pas �t� partag�es avec l'Organisation des Nations unies ou d'autres missions diplomatiques. Apr�s les attentats, un certain nombre de missions diplomatiques ont demand� d�accro�tre leur coop�ration avec les services de renseignement. �