Ahmed Ouyahia pr�sidera, aujourd�hui lundi, une r�union d�un conseil interminist�riel tr�s sp�cial. Pour cause, elle sera consacr�e � la pr�paration de l�avant-projet de la loi de finances compl�mentaire pour 2011. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - �C�est quasiment tous les membres du gouvernement qui prendront part � ce conseil interminist�riel auquel n�assisteront pas uniquement les ministres d�l�gu�s �, nous confie une source gouvernementale. Depuis l�arriv�e de Bouteflika au pouvoir, c�est devenu une tradition qu�une loi de finances succ�de syst�matiquement � une loi de finances compl�mentaire en juillet de chaque ann�e et que le m�me Bouteflika promulgue � chaque fois par voie d�ordonnance. �Ce ne sera pas le cas, cette fois�, nous r�v�le notre source. �Le pr�sident a demand� au Premier ministre de pr�parer une loi de finances compl�mentaire dans les meilleurs d�lais et de la soumettre au Parlement avant la fin de la session en cours.� Ce changement �des m�urs� en la mati�re s�explique par deux raisons essentielles. Il y a d�abord l�exceptionnalit� de la loi en question. D�j� que, par d�finition, une loi de finances compl�mentaire n�intervient, en th�orie du moins, qu�en cas de crise majeure, un �v�nement n�cessitant en tout cas de recadrer les d�penses de l�Etat, celle de 2011 devrait tout simplement rendre caduque celle promulgu�e le 30 d�cembre 2010. �Tout est � revoir. Tant au niveau des r�formes �conomique, financi�re et fiscale contenues dans la loi de finances 2010, que des r�partitions budg�taires par secteur�, nous explique encore notre source. �Il est imp�ratif d�introduire dans une loi de finances l�ensemble des mesures et dispositions d�urgence prises lors du denier Conseil des ministres.� Ces mesures, pour rappel, sont tellement nombreuses, touchant quasiment l�ensemble des secteurs et n�cessitant des fonds colossaux, qu�elles chambouleront de fond en comble la politique budg�taire de l�Etat. Quant � la deuxi�me raison ayant pr�sid� � ce changement de pratiques vis-�-vis du Parlement, elle est d�ordre politique. Elle est d�ailleurs intimement li�e � la premi�re puisque l�une et l�autre sont impos�es par les �v�nements qui secouent le pays depuis janvier dernier ainsi que par les brutales et profondes mutations qu�a connues la sc�ne internationale, le monde arabe en particulier. Ce faisant, Bouteflika veut ainsi donner cette image de lui, qu�il est un pr�sident qui ne m�prise pas les repr�sentants du peuple. Le gouvernement Ouyahia pr�sentera donc la loi de finances devant le Parlement avant le 2 juillet prochain, date de cl�ture de la session de printemps. Cette �innovation� comporte �galement une arri�re-pens�e politique. C�est en fait une opportunit� que le pouvoir compte exploiter et notre source ne le cache pas : �La pr�sentation de la loi de finances au Parlement, surtout au niveau de l�Assembl�e, permettra de d�placer le d�bat de la rue � l�int�rieur des institutions.� Une sorte de d�fouloir dans �une grande salle�, pour tenter d�absorber la col�re de l�opposition et la contestation sociale mais qui comporte tout de m�me un risque. Du moins, des appr�hensions avou�es par notre source. �Nous redoutons s�rieusement cette tendance au z�le, perceptible m�me chez les d�put�s des partis de l�Alliance pr�sidentielle depuis quelque temps et qui veulent se mettre � l�air du temps de la contestation ! La loi sera certes vot�e, mais ce que nous craignons surtout, c�est que les d�put�s de l�Alliance alourdissent le texte par une multitude de propositions d�amendements, histoire de s�affirmer et d�entamer leur propre campagne aupr�s de leurs �lecteurs gr�ce aux retransmissions de la t�l�vision.�