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LE CARTABLE BLEUDE LE�LA ASLAOUI-HEMMADI Cauchemar d�avant et r�ves futurs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 04 - 2011

Sirine est n�e en mars 2010. En cette journ�e du 23 mars 2030, elle a donc vingt ans et elle veut savoir. Elle a envie de conna�tre le myst�re du cartable bleu, dont tous ces articles de presse soigneusement archiv�s dans de grandes enveloppes jaunes et qui t�moignent de l�histoire de l�Alg�rie des ann�es 1992 � 2005...
La jeune fille (qui elle-m�me poursuit des �tudes de journalisme) ira alors � la d�couverte des ann�es de sang, de feu et de larmes. Sombre chronique au demeurant que pareil �th��tre de revenants� (le mot est de Fad�la M�rabet) pour celle qui p�n�tre, comme par effraction, dans le monde des t�n�bres alors qu�elle a une rose au bout des dents et des r�serves de printemps. Mais, la terrible �d�cennie noire�... Et Sirine de s�interroger : �Mais que savent-ils donc celles et ceux qui ont vingt ans, comme moi, de ces ann�es-l� ? Rien. Ou peu de de choses.� Surtout, sa grand-m�re Mima Dahila est l�, pr�sente, et elle peut mieux que quiconque r�pondre � ses questions car elle sait �ce qu'est le feu de la braise�. Et c�est ainsi que les deux principaux personnages du roman de Le�la Aslaoui se rencontrent, se d�couvrent mutuellement, s�interpellent et partagent la lecture de ce que cache le cartable bleu. Une rencontre qui fait revivre la m�moire et la perp�tue, pour que les nouvelles g�n�rations ne soient pas victimes d�amn�sie. Sirine se voit donc l�guer un double h�ritage m�moriel � travers les deux t�moins d�un pass� tragique et douloureux que sont la grand-m�re et les �crits journalistiques de l��poque. La m�moire de Mima Dahila la projette alors 38 ans en arri�re, ne lui laisse aucun r�pit. Sirine la presse de questions, lui demande pourquoi �ils� ont tu� des innocents et n�ont pas �t� jug�s pour leurs crimes ? La grand-m�re a pourtant des scrupules, elle �prouve une certaine pudeur � remuer le couteau dans la plaie en �voquant l�horreur de ces ann�es noires devant sa petite-fille. Elle finit par c�der : �Comment aurais-je pu lui parler de massacres et de sang ? Comment aurais-je os� ab�mer la beaut� de l�innocence ? Aujourd�hui, je ne peux plus me d�rober. Je me dois de r�pondre � Sirine, sans faux fuyants et sans �chappatoire. � Telles des vagues qui viennent se briser sur les rochers, les �v�nements tragiques d�filent maintenant en acc�l�r�. C�est le temps de l�horreur, de la haine et de la d�raison qu�aucune digue ne peut contenir. Et comment expliquer � Sirine l�innommable ? Pour Mima Dahila, �le voici le ma�tre-mot : la haine. C�est en son nom qu�ils ont massacr� le voisin, le coll�gue, l�enfant, l��tranger, la femme, le chr�tien et le musulman�. Dans ce roman o� la r�alit� d�passe largement la fiction est alors �voqu� le nom des victimes de la barbarie terroriste, parmi les plus connues. Beaucoup ont �t� assassin�s en mars. Il y a eu aussi les terribles mardis noirs... Pour les survivants, l�espoir �tait �l�ami qui nous insufflait la force d�avancer dans la nuit des t�n�bres�, raconte Mima Dahila. Et puis, dit-elle � Sirine, il y a eu cet �apr�s-midi d�octobre 1994, (lorsque) la nouvelle tomba telle un couperet : ton grand-p�re paternel �ba-sidou� �tait assassin� � son tour � l�int�rieur de son cabinet m�dical�. Depuis, Mima Dahila vit avec son mal. �Ce soir, ajoute-telle, ma douleur me tient compagnie. Tant d�ann�es ont pass� et elle est toujours l�. Intacte. Ma haine aussi.� Une douleur d�autant plus vive, une haine d�autant plus tenace �parce qu�aucune cicatrisation et aucune gu�rison ne sont possibles lorsqu�on recoud une plaie infect�e �. Mima Dahila ne peut oublier ni pardonner, elle dont la vie a bascul� dans le n�ant et la solitude depuis octobre 1994. Elle ne comprend pas comment l�impunit� pour les assassins de son mari peut �tre justifi�e par la gr�ce de mesures d�amnistie (lois portant concorde civile et r�conciliation nationale). Il s�agit l� d�un d�ni de justice, car �c�est le repentir et la d�tresse du coupable qui auraient pu donner un sens au pardon. Quand l�assassin est gras, bien nourri, enrichi et m�ne une vie prosp�re, le pardon est une sinistre et diabolique plaisanterie� Malgr� tout, la vie continue pour Mima Dahila. Et pas seulement par procuration en voyant toute cette jeunesse autour d�elle croquer la vie � belles dents : Sirine, Neyla son autre petite-fille, Amal, Kamel. Que sera alors l�Alg�rie de demain ? Est-il l�gitime de ne pas pardonner quand victimes et bourreaux d�hier continuent de cohabiter et de se c�toyer ? Ici, bien entendu, le lecteur a le libre choix de trouver ses propres r�ponses, d�avoir ses opinions et interpr�tations personnelles. Une chose est s�re, ce roman � tiroirs est d'abord et avant tout une �uvre autobiographique o� seuls les noms des personnages changent. L��criture de ce Cartable bleu est une fa�on pour l�auteur de t�moigner du drame des ann�es 1990. Une page d�histoire, dont l��criture aide aussi � exorciser les tourments personnels. Les jeunes g�n�rations en particulier sont invit�es � lire Le cartable bleu, d�autant plus que la magie de la litt�rature (une histoire, des dialogues, une intrigue notamment) rend la lecture agr�able. Il ne faut donc pas se fier � la jolie couverture du livre et croire � un recueil de contes bleus, c�est-�-dire de pures fables.
Hocine T.
Le�la Aslaoui-Hemmadi, Le cartable bleu, Edition Dalimen, 2011, 208 pages, 450 DA.


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