La lutte contre la corruption exige l�intervention des principaux acteurs que sont les pouvoirs publics, le secteur priv� et la soci�t� civile. Chacun d�eux a un r�le sp�cifique � jouer. L��tat a le devoir d�exprimer une volont� politique non �quivoque de lutter contre la corruption. Cette volont� doit �tre concr�tis�e par la mise en �uvre effective des r�formes l�gales et institutionnelles qu�impose la gravit� du ph�nom�ne. L��tat a, en outre, l�obligation d�am�nager un cadre qui garantit la libert� d�expression et d�association, terreau qui favorise l��closion et le d�veloppement de la soci�t� civile. Il est d�terminant que le secteur priv� soit convaincu qu�il y va de son int�r�t �conomique de s�attaquer aux pratiques de corruption. La difficult� r�side dans le fait qu�une entreprise impliqu�e dans l�engrenage de la corruption, et qui veut renoncer � cette pratique, craint de voir ses concurrents continuer � s�y livrer. Un engagement collectif des entreprises dans les pactes d�int�grit� ou des codes d��thique professionnelle pourrait permettre de vaincre ces r�ticences. La soci�t� civile, � c�t� des pouvoirs publics et du secteur priv�, peut �tre l�un des acteurs majeurs de la lutte contre la corruption. En pratique, il est impossible qu�un acteur seul traite avec succ�s le probl�me de la corruption. L�implication combin�e et la collaboration de tous ces acteurs constituent en effet le gage de succ�s de la lutte contre la corruption. Promotion d�une citoyennet� active L�action de la soci�t� civile participe � la promotion d�une citoyennet� active, exigeante et r�ceptive au plaidoyer contre la corruption. La soci�t� civile doit entreprendre une action de sensibilisation favorisant une meilleure gouvernance. Elle doit d�velopper sa capacit� � amener les populations � s�approprier activement le plaidoyer contre la corruption. Dans ce domaine en particulier, l�engagement de la soci�t� civile est essentiel. En effet, il lui revient d�exercer une fonction de veille et d�alerte pour provoquer le d�veloppement d�un r�flexe contre la corruption chez les citoyens, corruption dont ils sont en d�finitive les principales victimes. Ils peuvent ainsi devenir les meilleures sentinelles contre sa prolif�ration. La soci�t� civile a �galement la responsabilit� d�impulser les r�formes n�cessaires et de d�velopper une expertise en mati�re de lutte contre la corruption, lui permettant de se constituer en force de propositions. Cette vocation exige des capacit�s qui font parfois d�faut, d�o� la n�cessit� d�apporter aux organisations de la soci�t� civile un appui au renforcement de leurs capacit�s, afin de leur permettre d�assumer pleinement leur r�le d�avant-garde dans la lutte contre la corruption et de promotion de la transparence. La d�centralisation a pour avantage de rapprocher la gestion des affaires publiques des populations concern�es. Elle comporte aussi le risque de transf�rer les opportunit�s de corruption au niveau local, si la soci�t� civile ne fait pas preuve de vigilance. La soci�t� civile locale parviendra d�autant mieux � exercer sa fonction de veille et d�alerte que celle-ci porte sur la gouvernance des probl�mes locaux qui lui sont familiers.