Jusqu�o� le pr�sident Bouteflika peut-il aller dans la concession faite � l�islamisme ? Au rythme qu�il veut imprimer � sa politique de r�conciliation nationale, il n�est pas dit qu�il ne remettrait pas en selle le FIS dissous dans une version relook�e. On sait que d�anciens cadres et militants du parti dissous nourrissent toujours l�ambition de revenir � l�activit� politique en se dotant d�un cadre partisan. Ils seraient d�j� pass�s � l�acte n��tait l�intransigeance d�un Yazid Zerhouni qui avait jur� qu�il ne serait jamais le ministre de l�Int�rieur qui l�galiserait le retour du FIS dissous sur la sc�ne politique. Le plus fervent des islamistes radicaux � vouloir structurer un parti politique qui incarnerait le FIS dissous reste l�ancien ��mir� de l�Arm�e islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, en l�occurrence. Ce dernier a, imm�diatement apr�s avoir b�n�fici� des dispositions de la loi sur la Rahma, suite � la tr�ve unilat�rale observ�e par son organisation en 1997 dans les maquis de Jijel, fait part de son intention de fonder un parti politique. Le projet semblait lui tenir tellement � c�ur qu�il n�h�sitait pas � en faire �talage public, notamment au cours des diff�rentes conf�rences de presse qu�il avait eu � animer. Il lui �tait arriv� m�me de s�afficher avec d�anciennes figures de l�ex-FIS, � l�instar de Ali Benhadj qui, lui aussi, ne semble pas avoir d�finitivement enterr� son ambition de reprendre l�activit� partisane. Madani Mezrag, tout comme Ali Benhadj, estimait qu�il �tait de son droit de citoyen de fonder un parti politique d�s lors qu�il �tait blanchi des crimes commis lorsqu�il tr�nait � la t�te de l�AIS. L�ancien ministre de l�Int�rieur, Yazid Zerhouni, ne l�entendait cependant pas de cette oreille. A chaque fois que l�id�e d�une relance de l�ex-FIS ressurgissait dans le d�bat public, Zerhouni s�empressait de rassurer qu�il n�en serait rien tant qu�il officiait en tant que ministre de l�Int�rieur. Les rappels it�ratifs de l�interdiction oppos�e � la r�surgence de l�ex-FIS ont amen� Madani Mezrag � adopter un profil bas. Ceci alors que Ali Benhadj a poursuivi de faire le pitre politique pour qu�il ne soit pas oubli� de la chronique politique. Assur� qu�il �tait d�une m�diatisation par la cha�ne qatarie Al Jazeera, l�ancien num�ro 2 du FIS dissous participait indistinctement aux manifestations publiques, quitte � essuyer les quolibets comme c��tait le cas lors de la premi�re marche de la CNCD � Alger. Pendant ce temps-l�, Madani Mezrag et d�autres anciens du parti dissous, � l�instar de Djeddi et Boukhamkham, se sont tenus loin des feux de la rampe. Une �clipse, si l�on peut dire, qui � l��vidence n�est nullement dict�e par les contingences politiques. Le retrait semble bien r�fl�chi, tant est que l�actualit� donne � noter que les anciens du parti dissous poursuivaient de militer en douce. La preuve est donn�e par la sortie m�diatique de Sahnouni qui a inform� qu�il a plaid� aupr�s de Bouteflika la cause des islamistes d�tenus. Et ce n�est certainement pas un hasard si cette �mersion de quelques figures de l�islamisme radical intervient au moment o� Bouteflika engage ses r�formes politiques. Des r�formes qui incluent la r�vision de la loi sur les partis politiques. Les islamistes radicaux jugeraient-ils le moment opportun pour engager leur initiative partisane ? Auraient-ils eu l�assurance que la nouvelle loi sur les partis leur am�nagera une place ? Quoi qu�il en soit, il est peu vraisemblable qu�ils s�agitent sans motif valable.