�Nous tenons � tirer la sonnette d�alarme : la bureaucratie �touffante et la corruption rendent incertaine la bonne ex�cution, et par cons�quent, la r�ussite du plan quinquennal.� Dixit les pr�sidents des F�d�rations de Tizi-Ouzou, Boumerd�s et Alger des entrepreneurs affili�s � l�UGEA. Il est, assur�ment, certain que �le couteau est arriv�, comme on le dit chez nous, � l�os� pour que les responsables de cette organisation, l�Union g�n�rale des entrepreneurs alg�riens, organisation r�put�e pour sa proximit� du pouvoir, sortent de leur silence et fustigent ce m�me pouvoir. Enfon�ant le clou, les pr�sidents Bentoura de Boumer�s, Louna de Tizi-Ouzou et Bouchareb d�Alger ass�nent lors de la conf�rence de presse qu�ils ont conjointement anim�e ce jeudi � Boumerd�s : �La bureaucratie est sciemment organis�e de fa�on � rendre les entrepreneurs, tributaires de la corruption pour r�soudre leurs probl�mes et continuer � travailler.� Des responsables, � plusieurs niveaux de l�administration et ayant un pouvoir d�cisionnel, soumettent des entrepreneurs, en particulier ceux activant dans le secteur du b�timent, des travaux publics et de l�hydraulique, au chantage de la bureaucratie pour les ran�onner, peut-on ainsi d�coder leurs propos. Le pr�sident Bouchareb assimile, de son c�t�, cette bureaucratie � du sabotage de l��conomie nationale. En mati�re d�entraves des activit�s des entrepreneurs, les trois conf�renciers ne manquent pas de citer des exemples. Ils �num�rent, entre autres, les difficult�s de financement, celles li�es � l�obtention du certificat de qualification, l��mission et le retrait du cahier des charges, la passation des march�s publics, le favoritisme par rapport aux entreprises �trang�res alors que ces derni�res sous-traitent les projets par le biais des entrepreneurs alg�riens. �Uniquement, dans nos trois wilayas, nous avons au minimum 200 entreprises alg�riennes qui ont les capacit�s chacune de r�aliser jusqu�� 1 000 logements par an. Par ailleurs, le ministre de l�Habitat a reconnu publiquement que 86% du pr�c�dent plan quinquennal (2005/2009, ndlr) a �t� r�alis� par des entreprises alg�riennes. D�s lors, nous nous interrogeons pour savoir pourquoi les entreprises �trang�res jouissent de privil�ges en sachant qu�elles appliquent des prix exorbitants et qu�elles transf�rent leurs b�n�fices dans des valises.� Les conf�renciers n�ont pas manqu� de citer des exemples pour appuyer leurs propos et d�noncer particuli�rement les entreprises chinoises qui se sucrent, disent-ils, impun�ment sur le dos du Tr�sor public. Pour preuve Bouchareb, le num�ro 1 de la f�d�ration de la capitale, se dit constern� voire suspicieux au sujet des prix factur�s pour la r�alisation de l�autoroute Est-Ouest. �Le kilom�tre de l�autoroute, sous-trait� par des entreprises alg�riennes, est factur� par les soumissionnaires �trangers � 10 fois le prix qu�ils ont pay� aux soci�t�s alg�riennes �, nous r�v�lera-t-il, certain de ce qu�il avance. Les repr�sentants des entrepreneurs affili�s � l�UGEA ne se sont pas limit�s � fustiger les pouvoirs publics, ils proposent des solutions. Ces derniers soutiennent la formule partenariat public-priv� ( P3.) Plus concr�tement, ils veulent des conditions plus souples pour l�obtention de la qualification, de la transparence dans l�attribution des march�s publics, le respect de la loi par les ma�tres d�ouvrage. �Lors de la d�cennie noire, alors que les agents de l�Etat refusaient d�aller dans certains endroits, nous �tions pr�sents sur le terrain pour reconstruire ce qui a �t� d�truit. Maintenant qu�on peut faire mieux, on cherche � nous marginaliser. C�est incompr�hensible �, concluront les trois conf�renciers qui se disent non concern�s par la commission de Bensalah. �Nous sommes des entrepreneurs, nous voulons travailler dans la s�r�nit� et �tre pay�s. Nous laissons la politique aux politiciens. �