Dans la filière tomate industrielle du secteur de l'agriculture nationale, l'heure est à l'optimisme. Il s'agit de perspectives très prometteuses qu'offre la campagne tomate industrielle 2011. Elle a été entamée il y a quelques semaines avec l'opération de repiquage de plus de 16 000 hectares de terre recensés à Annaba, Guelma, Tarf et Skikda. Certes, l'heure n'est pas encore à la satisfaction des besoins nationaux en double concentré de tomate. Mais au rythme des importants changements dans la gestion de la filière, des dispositifs lancés et autres aides financières et matérielles accordées par l'Etat via le ministère de l'Agriculture et de la Réforme agricole, le niveau de production s'est nettement amélioré ces deux dernières années. Ces dispositifs et aides ont, en effet, modifié la situation qui de dramatique en termes de production agricole et double concentré de tomate, ouvre de réelles perspectives de développement de la filière. Stimulés par les subventions versées par l'Etat, les services agricoles des wilayas concernées par la production de la tomate industrielle ont redoublé d'ardeur. Le travail de terrain et de sensibilisation que les responsables ont effectué a attiré un grand nombre d'agriculteurs. De 2000 jusqu'à 2008, découragés par des pratiques insoutenables de certains transformateurs à l'esprit purement mercantile, bon nombre de ces agriculteurs avaient abandonné la culture de la tomate industrielle. Dès 2009, c'est pratiquement le grand retour de la majorité d'entre eux et ce, même si les moyens de production et de transformation n'ont pas suivi. Il faut dire que sur les 22 unités de transformation implantées en Algérie dont 17 à l'Est du pays, 7 seulement sont, à ce jour, opérationnelles à Annaba, Guelma, Tarf et Skikda. Les opportunités qu'offre la filière n'ont pas laissé indifférents les travailleurs de la terre. De leur côté, les transformateurs ont pris conscience de la nécessité de recycler leurs moyens de transformation et leurs méthodes de travail en amont et aval de la production. Certains ont même intégré la notion de l'environnement dans leur politique de développement. Les Directions des services agricoles ne sont pas en reste. En sollicitant des bureaux d'étude, le ministère a réussi à mieux appréhender les aléas de la filière tomate industrielle. Ce qui a pour résultat une meilleure compréhension de part et d'autre des intervenants avec en sus, la création de plusieurs dizaines de milliers de postes de travail permanents et saisonniers. Il reste néanmoins que le dossier des importations du triple concentré de tomate principalement de la Chine pose problème. Tout autant que les centaines de containeurs de ce même produit importé illégalement chaque année grâce à l'utilisation de divers subterfuges et tromperies dans la constitution des dossiers au contrôle des douanes. Ce qui a eu pour conséquence la présence sur le marché national de double concentré de tomate à la traçabilité douteuse et cédé à des prix difficilement concurrentiels. C'est dire toute l'importance à accorder à l'évaluation établie hier mercredi par les participants à la réunion de Annaba sous l'auspice de la direction des services agricoles de Annaba. C'est pourquoi, d'aucuns affirment que la tomate industrielle revient au devant de la scène. Cette réunion a réuni principalement les représentants des chambres d'agriculture et des directions des services agricoles des wilayas de Tarf, Guelma, Skikda et Annaba. Outre la campagne tomate industrielle et évaluation, elle a pour objectif de préparer la journée d'étude du 24 mai prochain toujours à Annaba. Mais contrairement à celle de ce dernier mercredi, elle sera élargie à tous les agriculteurs producteurs et autres intervenants dans la filière y compris les gérants des commerces phytosanitaires. Les participants ont débattu de la nécessité de la mise en place de l'ensemble des moyens à mettre en œuvre pour la réussite de la campagne tomate industrielle 2011. Comme il a été également passé en revue l'opération de repiquage, les techniques et le matériel de transformation ainsi que les opportunités qu'offre le marché national en matière de double concentré de tomate. Et si l'on estime que l'année 2011 sera celle de tous les records avec une collecte prévisionnelle de 580.000 tonnes de tomate industrielle à 70% de type hybride, l'on ne néglige pas pour autant les aléas climatiques qui peuvent surgir à tout instant. Les sept unités de conserverie en état de fonctionnement prendront en charge toute cette quantité à transformer en double concentré de tomate par les 7 usines opérationnelles au rythme de 7300 tonnes jour. Les 10 autres à l'Est du pays sont fermées pour différentes raisons. Deux d'entre elles sont publiques. Elles ont coulé au début des années 1990 à la suite d'actes de mauvaise gestion et de malversations. Plus de dix années plus tard, ces affaires sont pendantes au niveau de la justice. Une autre tout aussi publique, est gérée depuis presque une décennie par un opérateur turc. Pour éviter toute mauvaise surprise notamment les difficultés de réception, les représentants des 4 chambres d'agriculture et services agricoles ont établi des conventions. 750 d'entre elles ont été déjà signées. Plusieurs autres centaines de ces conventions devraient suivre avant le 30 juin 2011, dernier délai fixé par les 4 directions des services agricoles. En tout état de cause, même si pour le moment, il n'est pas fait référence à une autosuffisance des besoins nationaux de double concentré de tomate, les perspectives sont prometteuses, ont affirmé les participants à cette réunion. A. Djabali