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A FONDS PERDUS
Mis�re de la m�moire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 06 - 2011


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L�Histoire est �crite par les vainqueurs, que leur victoire r�sulte de la force de leurs id�es ou de la puissance de leurs armes. Kamel Bouchama ne semble pas d�cid� � se r�signer � cette �loi des vainqueurs� en cultivant un trait de caract�re si rare dans nos sph�res politiques : la loyaut�. Apr�s avoir entrepris la �r�habilitation� de Mohamed Cherif Messa�dia, il entreprend celle de Ka�d Ahmed(*), un autre chef du FLN d�apr�s-guerre qu�il a eu � conna�tre et � c�toyer, en d�pit de ses d�m�l�es avec les ma�tres du moment, notamment le d�funt pr�sident Boumedi�ne.
Ka�d Ahmed est n� le 17 mars 1921, au sortir de la premi�re guerre mondiale, dans une famille de petits propri�taires terriens de la r�gion c�r�ali�re de Tiaret. Une famille issue de la lign�e des �Ouled el Cadhi� � les enfants du cadi �, car son a�eul �tait cadi (juge en pays musulman, selon le rite mal�kite) et nationaliste de la premi�re heure. Il se forgea tr�s t�t et tr�s vite une r�putation inalt�rable de �fougueux� dont il ne se d�partira plus. Ce trait de caract�re le servira et le desservira. Il le servira en 1854 lorsqu�il fallut rejoindre, d�s les tout premiers jours de Novembre, les compagnons de lutte dans la clandestinit�, en Wilaya V historique o� op�raient notamment les colonels Boussouf, Lotfi et Boumedi�ne. Il s�agit plus exactement (en Wilaya V) de la Zone 8 qui couvre la vaste r�gion du Sudoued alg�rien. Si Slimane y c�toiera notamment une grande figure de la R�volution, Si Brahim, qui deviendra plus tard Si Lotfi. Ce dernier sera son compagnon de lutte et son confident jusqu�� sa disparition au combat, le 27 mars 1960 � Djebel B�char, dans une bataille in�gale au cours de laquelle l�arm�e coloniale mobilisera aviation et artillerie lourde. Dans le feu de l�action, outre le nom de guerre de Si Slimane, il gagne le sobriquet de �Klata�, que Kamel Bouchama traduit par �le viril, le bagarreur, le fougueux, l�intransigeant, en somme une v�ritable bombe pour les couards et les serviles� qu�il tient en horreur tout au long des 404 pages qui pr�c�dent les annexes de l�ouvrage. Ka�d Ahmed finira par diriger la Zone 8 de la Wilaya V, avant de rejoindre l�Etatmajor g�n�ral (EMG) de l�ALN d�s sa cr�ation en 1960, aux c�t�s du colonel Boumedi�ne, son premier responsable, et des commandants Mendjeli et Azzedine. Une �promotion� largement m�rit�e au regard de ses hauts faits d�armes ant�rieurs, notamment lors des c�l�bres batailles d�El Ga�da en 1957, dans la r�gion d�Aflou, o� l�arm�e coloniale subira ses plus cuisantes d�faites face aux hommes de l�ALN. Le commandant Slimane �tait l� � ce moment d�cisif, aux c�t�s de Abdelouahab et Abdelghani (Ahmed Benahmed). On devine la suite du parcours : de l�EMG, Ka�d Ahmed passera � sa premi�re nomination civile, celle de ministre du Tourisme le 23 septembre 1963. Il y d�missionnera le 2 d�cembre 1964, �pour des probl�mes de principes�, justifiait-il alors, en attendant de s�associer activement au coup d�Etat du 19 juin 1965. Le 10 juillet de cette m�me ann�e, il est membre du Conseil de la r�volution, l�instance coll�giale qui succ�de � Ben Bella �accus� de cultiver le culte de la personnalit� � et ministre charg� des Finances et du Plan. A ce poste, il supervise avec succ�s le lancement et le suivi du plan triennal et des plans sp�ciaux destin�s aux wilayas les plus d�munies et d�sh�rit�es et � poser les jalons de l��quilibre r�gional. En mars 1968, Ka�d Ahmed est nomm� �responsable de l�appareil du parti� FLN, poste qu�il occupera jusqu�au 20 d�cembre 1972, date de sa rupture fracassante avec le pr�sident Boumedi�ne au sujet de l�application de la R�volution agraire et de l�injustice qu�elle engendrerait�. Ce jour-l�, dans la pure tradition brejn�vienne, le JT de 20 heures apprend aux Alg�riens que �sur sa demande et pour des raisons imp�rieuses de sant�, Ka�d Ahmed quitte ses fonctions�. C�est le d�but d�une gal�re qu�il surmontera d�autant plus seul que peu de temps apr�s, le 10 d�cembre 1974 d�c�de, �dans des conditions myst�rieuses�, celui � qui le lie �une estime r�ciproque et les m�mes principes� : Ahmed Medeghri. Apr�s avoir assist� � l�enterrement de �Si El Hocine�, seul, en marge et loin du cort�ge officiel du Conseil de la r�volution, il repart en France �pour commencer une nouvelle phase de sa vie militante�. Cette derni�re sera cependant de courte dur�e puisqu�en mars 1976, apr�s une conf�rence de presse tenue � Paris, au Grand H�tel, il sera arr�t� et conduit, menottes aux poignets, � la pr�fecture de police et somm� de quitter le territoire fran�ais, duquel il est expuls� et interdit de s�jour. Il est conduit en train au poste fronti�re franco-suisse de Ferney-Voltaire, escort� par des inspecteurs de police. Apr�s quatre jours pass�s � ce poste, il quitte, dans la soir�e du dimanche 28 mars 1976, le territoire fran�ais afin de rejoindre le Maroc, �pour vivre l�ambiance et la tradition arabo-musulmanes avec tout ce que celle-ci sous-entendait en plus de sa s�curit� personnelle �. Sur le s�jour de Ka�d Ahmed au Maroc, l�auteur n�en dira pas plus. Il s��talera par contre sur les raisons de �la fugue� en consacrant un chapitre sp�cial fort opportun�ment intitul� : �L�enfant du Sersou et la R�volution agraire�. On y apprend que l�int�ress� �tait �trop attach� � la terre�, qu�il �tait impliqu� corps et �me dans �ce que l�Etat, tout l�Etat, consacrait comme une R�volution de justice sociale� et qu�il �tait �tax�, arbitrairement, surtout volontairement, d��l�ment contre la R�volution agraire. M�me si l�auteur s��chine � en d�montrer le contraire, Ka�d Ahmed cultivait des r�serves fondamentales, qu�on peut partager ou non, en partie ou en totalit�, � l�endroit du train de mesures associ�es � cette �R�volution� (la majuscule est de l�auteur). Une mention sp�ciale doit �tre accord�e ici � Kamel Bouchama pour avoir sorti du secret et d�poussi�r� le pr�cieux M�morandum (joint en annexe de l�ouvrage) adress� par Ka�d Ahmed aux membres du Conseil de la r�volution en 1972. Le r�quisitoire de Si Slimane est pertinent. Il commence par d�plorer la confusion (fonctionnellement mortelle) qui s�vit dans les territoires anciennement colonis�s entre les concepts de �Nation, Soci�t�, R�volution, Etat, R�gime, Pouvoir, Syst�me, Direction politique�. Il y voit l�expression id�ologique d�une �singuli�re dilution ou concentration abusive des pouvoirs � et propose de d�celer ses origines dans deux d�faillances humaines qu�il associe � l�arbitraire et au d�ni du droit. Il y a d�abord �la volont� tenace et d�lib�r�e des hommes � que des concours de circonstances, moins souvent que la valeur intrins�que �prouv�e ont plac�s au fa�te de la hi�rarchie des centres de d�cision � de diriger, de gouverner, de trancher discr�tionnairement sans tenir compte des exigences d�un irrempla�able exercice harmonieux des responsabilit�s r�parties par les instances et les organes habilit�s dans le cadre g�n�ral des institutions reconnues et admises officiellement�. La d�rive tient, par ailleurs, � �l�inaptitude des hommes � consid�rer, accepter et � respecter la r�gle, la loi pourtant indispensable de la concertation, de la confrontation et du contr�le, fait que leur tendance a �t� invariablement de se hisser eux-m�mes au-dessus de toute r�gle et de toute loi, au-dessus des autres hommes et des institutions �. Un tel contexte favorise, � ses yeux, �des conceptions courtisanes, r�trogrades, nourries de clich�s ant�diluviens�. Il se profile, en filigrane, une configuration premi�re ou �na�ve� de l�Etat de droit, des libert�s, de la s�paration et de l��quilibre des pouvoirs, m�me si le parcours r�volutionnaire de l�int�ress� ne le pr�disposait naturellement pas, du moins encore, � faire sienne cette terminologie, sans prendre le risque d��tre soup�onn� de �lib�ralisme�, lui qui �tait d�j� largement vou� aux g�monies id�ologiques des gardiens du temple, lui �le grand propri�taire terrien, le f�odal, le propri�taire d�un grand haras, enfin le r�actionnaire qui n�en finissait pas de faire jaser les gens� honn�tes, scandalis�s par son attitude arrogante�. C�est tout � l�honneur de Kamel Bouchama de monter � l�assaut de �ces accusations ridicules, sans queue, ni t�te, qui ont peinturlur� Ka�d Ahmed pour en dresser un tableau de goujat, de malappris, si ce n�est d�un sinistre maffieux�. �Arr�tez, de gr�ce, si vous vous situez encore dans ce pass� o� le mensonge �tait la seule et facile ressource de la violence ! Dites � nos enfants que nous nous sommes tromp�s dans de nombreux domaines et sur des personnalit�s valeureuses que l�Histoire, dans sa grandeur, r�habilitera forc�ment, car le sort des mythes est de s��tioler au fil du temps.�
A. B.
(*) Kamed Bouchama : Ka�d Ahmed, homme d�Etat, �ditions Juba, Alger, mai 2011, 511 pages.


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