D�non�ant �nergiquement les exp�ditions punitives men�es par des centaines d�hommes contre des femmes sous pr�texte de moralisation de la soci�t�, l�Observatoire contre les violences faites aux femmes s��l�ve contre la mani�re dont les institutions traitent ces agissements. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les membres de l�Observatoire contre les violences faites aux femmes ont exprim� leur indignation contre les diff�rentes exp�ditions punitives qui ont cibl� des femmes � Ouargla, Hassi Messaoud, Remchi, El Bordj et derni�rement � M�sila. �Comment un groupe d�individus puisse se substituer � la loi ?�, s�est interrog�e Mme Dalila Djerbane, membre de l�Observatoire contre les violences faites aux femmes, hier, � Alger. Face � la �banalisation� de ces actes, elle qualifie la situation de �grave� et d��inqui�tante�. �Dans plusieurs cas, c�est la rumeur qui conduit � l�accusation. L�affaire de M�sila est une tentative de meurtre qui aurait pu co�ter des vies en incendiant l�immeuble o� r�sidaient deux femmes seules sous pr�texte d�assainissement des m�urs�, explique-t-elle. L�observatoire d�nonce ainsi l�absence de l�Etat et des institutions publiques. �Les agresseurs se mettent � plusieurs dizaines ou centaines pour se donner du courage et se rassurer du bienfond� de leur crime, agressent, violent des femmes et br�lent leurs maisons. Dans toutes ces affaires, les institutions publiques n�ont pas jou� leur r�le et aucune enqu�te de justice n�a �t� ouverte �, a-t-elle encore pr�cis�. Devant l�impunit� dont b�n�ficient les agresseurs, �les gens se permettent de faire eux-m�mes justice car pour eux, une femme qui vit seule, c�est une prostitu�e potentielle�, ajoute-t-elle. Convaincue que �les femmes restent le maillon faible qui sert � l�injustice et la prostitution n�est qu�un alibi�, l�intervenante a exig� la s�curit� des femmes sur tout le territoire national. Par ailleurs, l�observatoire classe la prostitution au m�me niveau que les violences contre les femmes dans la rue et au sein de la famille ainsi que les agressions sexuelles. �Le syst�me de prostitution met en �uvre les int�r�ts des hommes, alimente en milliards des r�seaux mafieux et une grande violence en profitant d�une d�tresse humaine et sociale�, dira Mme Dalila Djerbane. Pour elle, banaliser ce syst�me, c�est tol�rer le droit de l�homme � acheter des femmes et des enfants et de les exploiter. Elle appelle ainsi � la mise en place des m�canismes par l�Etat pour �proscrire l�exploitation de la prostitution et par l� m�me l�int�grit� des femmes�. Avant que la militante du Parti pour la la�cit� et la d�mocratie, A�cha Bakhti, n�encha�ne : �Le code de la famille produit la pr�carit� des femmes.�