Juillet, cette ann�e, contrairement � la tradition, n�aura pas �t� le mois du farniente. Alors que le gouvernement, croyant avoir r�ussi � �teindre durablement le brasier social, s�autorise un cong�, l��bullition socioprofessionnelle ajoute � la canicule ambiante. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Il �tait attendu que les augmentations salariales ordonn�es tous azimuts par le gouvernement pour �viter que n��closent ici les bourgeons turgescents du �Printemps arabe� allaient cr�er un effet domino. D�s lors que certains secteurs et cat�gories professionnelles ont �t� servis, sit�t qu�ils aient fait preuve de capacit� d�agitation syndicale, il �tait pr�visible que d�autres salari�s allaient exprimer la m�me demande et agir de la m�me mani�re. C�est ainsi que, pour le seul mois de juillet, cinq grands mouvements de contestation ont meubl� la chronique sociale. Le plus spectaculaire et le plus �prouvant pour le gouvernement �tait le d�brayage de quatre jours du personnel navigant commercial (PNC) d�Air Alg�rie, tant c��tait toute l�image du pays qui en avait pris un coup. Les r�percussions de cette gr�ve �taient tellement n�gatives quant � l�image du pays � l��tranger, notamment en France o� l�on ne s��tait pas priv� de faire dans la pique sournoise, que le Premier ministre Ahmed Ouyahia s�y �tait impliqu� personnellement. On conna�t la suite : la gr�ve a �t� suspendue et, de suite, des n�gociations salariales ont �t� entam�es. Cependant, il n�est pas certain que la n�gociation entre le PNC et la direction g�n�rale de la compagnie a�rienne nationale aboutisse � des r�sultats tangibles. Le PNC r�clame une revalorisation salariale de l�ordre de 106% ainsi que l��laboration d�un statut qu�il d�sire �quivalent � celui des pilotes. La direction g�n�rale d�Air Alg�rie, craignant assur�ment un effet d�entra�nement, si elle viendrait � acc�der � la dol�ance du PNC, a estim� que la revalorisation salariale de l�ordre de 20% est largement satisfaisante. Le conflit n�est donc pas totalement d�samorc�. Si la gr�ve du PNC en haute saison estivale a suscit� la r�action et l�intervention diligentes du Premier ministre et du gouvernement, il n�en est pas de m�me du reste des mouvements syndicaux qui garnissent le mois. Les personnels des administrations communaux qui, op�rant des d�brayages cycliques depuis plusieurs semaines, ne trouvent toujours pas oreille attentive. Idem pour les anesth�sistes, ces laiss�s-pour-compte des h�pitaux alg�riens, qui r�clament un statut et un classement � un �chelon salarial plus haut. Le ministre de la Sant�, Djamel Ould-Abb�s reste toujours sourd � leurs revendications. Les agents du service de protection du patrimoine de la SNTF ne sont pas log�s � une meilleure enseigne. La direction de la SNTF tardant � prendre en charge leur revendication � la permanisation �, ils menacent de paralyser le rail d�s aujourd�hui. Un al�a de plus � vivre pour les voyageurs qui, dans la wilaya de Tizi- Ouzou, subissent de plein fouet le d�brayage des transporteurs routiers. Les op�rations escargot, organis�es depuis plusieurs jours par les transporteurs de la wilaya en guise de protestation contre la d�localisation de l�ancienne gare routi�re vers une gare qu�ils consid�rent inad�quate, mettent � rude �preuve les nerfs et la patience des usagers de la route. Toutes ces gr�ves, survenant de surcro�t en juillet, ne semblent pas trop incommoder un gouvernement qui profite bien de ses vacances. Sa rentr�e n�est pr�vue que pour le d�but ao�t, lequel mois co�ncidera cette ann�e avec le Ramadan. Et l�on sait que durant le mois de car�me, le gouvernement s�occupe � prester devant le chef de l�Etat qui aime auditionner ses ministres. Autrement dit, les ministres se pr�occuperont plus de leur copie � pr�senter au pr�sident Bouteflika que de la gestion � proprement parler de leurs secteurs. La prise en charge des revendications exprim�es par plusieurs entit�s de salari�s peut attendre. De plus, la rentr�e sociale, cette ann�e, est d�di�e aux r�formes politiques annonc�es par le chef de l�Etat, notamment la r�vision de la Constitution. Des r�formes politiques que le pouvoir entend comme un couronnement de ses efforts pour l�instauration d�une paix sociale. Un pari difficile, tant est que les augmentations de salaires octroy�es principalement pour les fonctionnaires ont, � l�inverse des r�sultats escompt�s par le gouvernement, stimul� la grogne syndicale. Juillet en a apport� la preuve irr�fragable.