Tous les facteurs semblent réunis pour que l'effervescence qui guette le front social à la veille de la rentrée 2007/2008 épargne le secteur de l'enseignement supérieur cette année. En effet, au moment où le chef du gouvernement, lui-même, affirme ouvertement que les augmentations de salaires ne pourront avoir lieu avant juillet 2008, dans l'entourage des enseignants du supérieur, par contre, il a été laissé entendre que la nouvelle grille salariale entrera en vigueur comme prévu initialement, à savoir au mois de janvier prochain. Des enseignants, en effet, ont affirmé qu'un consensus a été trouvé entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, d'un côté, et la coordination des syndicats représentant les différentes catégories du corps enseignant, de l'autre, pour la prise en charge des revendications socioprofessionnelles du personnel enseignant, du moins pour ce qui est des principales revendications. Sur cette lancée, le débat au sein de la communauté universitaire actuellement demeure focalisé sur les augmentations salariales dont bénéficieront les enseignants, quels que soient leurs grades, durant l'année universitaire qui s'approche. Les enseignants sont de plus en plus unanimes à revendiquer des augmentations dépassant les 50% qui toucheront leurs salaires à partir du début de l'année 2008. La nouvelle grille salariale qui définit les augmentations qui s'opéreront au niveau du département de Rachid Harraoubia, ajoutent les mêmes sources, prend en compte toutes les catégories du personnel enseignant à l'image des maîtres de conférences, dont le salaire passera de quelque 60 000 dinars actuellement à plus de 100 000 dinars à l'ombre de la nouvelle fourchette. Pour le personnel chercheur, travaillant dans les laboratoires, il est également prévu de nouvelles mesures en vue d'améliorer leur situation socioprofessionnelle. Cette frange de la communauté universitaire, fait-on savoir, bénéficiera d'une nouvelle grille salariale qui comprend des améliorations importantes contrairement à l'ancien statut que les chercheurs ont toujours contesté. Les représentants du corps universitaire s'attendent à ce que ces mesures socioprofessionnelles soient prises en charge, comme prévu, à partir du mois de janvier prochain tout en réfutant l'idée que ces engagements entrent en vigueur avec la mise en application de ce qui est prévu dans le cadre du nouveau statut de la Fonction publique. Désormais, en adoptant cette attitude, la communauté universitaire fait savoir clairement qu'elle n'est pas prête à être mise sur un pied d'égalité avec les autres catégories de fonctionnaires. En tout cas, la satisfaction des revendications des personnels universitaires se confirme à partir du moment où il a été constaté que l'ébullition, qui affecte ces derniers jours le front social, ne touche aucunement aux organisations représentant le corps universitaire. Le fait que le Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur) n'a pas exprimé sa grogne à l'instar des syndicats autonomes des autres secteurs d'activité, concernant la déclaration du chef du gouvernement affirmant que la nouvelle grille salariale n'entrera en vigueur qu'au mois de juillet 2008, explique clairement qu'un terrain d'entente a été dégagé entre le MESRS et les syndicats du secteur. Il y a quelques semaines, rappelle-t-on, le département de Rachid Harraoubia et le Cnes se sont rencontrés pour ouvrir le débat sur la finalisation du dossier du statut particulier de l'enseignant universitaire.