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ILS NE SONT PAS EN VACANCES, MAIS ON LES RETROUVE PARTOUT SUR LES PLAGES DE TIZI-OUZOU ET DE BOUMERD�S
Les enfants bosseurs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 07 - 2011

Pr�vues pour les d�tentes apr�s une ann�e scolaire bien charg�e, faire le plein d��nergie pour accueillir une prochaine, les vacances estivales sont de nos jours une p�riode de labeur pour les �coliers.
Vendeur de tabac ou de bonbons sur les trottoirs, de fruits et l�gumes dans les march�s, participant dans les plantations familiales, c�est surtout sur les rives des plages que le travail des enfants bat son plein durant l��t�. L��t�, p�riode de longues vacances pour les �coliers, apr�s une ann�e scolaire p�nible, les �coliers fin libres retroussent les manches pour se mettre au boulot, une r�alit� bien pr�sente dans notre soci�t�, des bambins qui sont devant le devoir de gagner leur pain, on en voit alors de plus en plus de jeunes. C�est ainsi alors que l�on rencontre des vendeurs de tabac sur les trottoirs de Tizi-Ouzou, des vendeurs de produits alimentaires dans les march�s, pis encore, aux bords des autoroutes sous un soleil de plomb. Il reste n�anmoins que le plus grand nombre d�enfants se rencontrent sur les plages des wilayas c�ti�res, notamment sur celles des wilayas de Boumerd�s et de Tizi-Ouzou. Les plages de celles-ci se transformant en lieu touristique durant l��t�, attirent du beau monde, et avec celui-ci, de la consommation de biens et de services, et donc des opportunit�s de gain, que les habitants des lieux ne laissent pas passer, et exploitent alors la saison pour amasser quelques sous, une t�che que l�on l�gue souvent aux enfants, qui �ont tout de m�me plus de trois mois de temps libre, qui doit servir convenablement�, nous dira un p�re de famille adepte de cette pratique. D�autres nous affirmeront que bon nombre de familles n�arrivent � joindre les deux bouts que gr�ce au travail de leur prog�niture, �nous sommes personnellement contre ce genre d�accablement � ces �tres qui ont le droit de jouir de l�insouciance de l�enfance comme tous les jeunes de leur �ge, mais nous connaissons des familles qui sont oblig�es de faire travailler les petits pour subsister, car elles n�ont pas d�autres issues sinon celle de les faire mendier, ce qui �videmment nous semble bien pire�, nous expliquera un couple que l�on a interrog� sur une des plages de Tigzirt, �Je trouve que c�est l� une belle fa�on d�inculquer � l�enfant la valeur du travail et de l�argent mais aussi celle des responsabilit�s�. Sur place, les enfants que l�on retrouve ont tous une bonne raison de travailler, ils consentent presque tous devant l�obligation de gagner des sous.
�Mon p�re a quitt� maman, je l�aide pour subvenir � nos besoins�
�Je vis avec ma maman, elle travaille � l�APC et elle ne gagne pas assez, mon p�re a quitt� maman, alors moi je l�aide � subvenir � nos besoins� ; tels ont �t� les propos d�un enfant rencontr� sur une plage d�Azeffoun, Adlane 13 ans, en attendant d��tre scolaris� en 3e AM. Lourd fardeau sur ses petites �paules : la responsabilit� d�aider sa m�re � nourrir sa famille, dans son cas beaucoup d�autres enfants qui, devant le d�chirement de leurs familles � faibles revenus, doivent combler le vide financier laiss� par l�un des parents. Pour le personnel de l�inspection du travail de la wilaya de Tizi-Ouzou : �La dislocation de la cellule familiale est une des deux causes les plus plausibles qui pousseraient des enfants � travailler, avec elle, l��chec scolaire. �
�Nous sommes huit fr�res et s�urs, mes parents ont du mal � nous nourrir�
Famille nombreuse, enfants en bas �ge, ou plusieurs petits scolaris�s, tant de difficult�s que rencontrent les familles des classes pauvre et moyenne alg�riennes c'est-�-dire la majorit� �crasante, qui percevant des revenus modestes ou vivant d�allocations et avec le pouvoir d�achat du dinar des plus r�duits n�ont gu�re d�autres choix que de trouver refuge dans l�informel, souvent avec l�aide des plus jeunes.
�J�ai l��t� pour amasser de l�argent de poche�
Une initiative personnelle pour la tranche souvent, des 12- 16 ans, beaucoup de mineurs s�emplissent les poches pour couvrir leurs propres d�penses, soit pour l�arsenal d�affaires requis pour l�ann�e scolaire prochaine, soit pour le loisir ou les besoins en habillement. Il ne reste pas moins que pour toutes raisons confondues, le travail est n�faste pour un mineur, autant pour sa sant� psychologique que physique.
�Un �ge pour jouer et un �ge pour travailler�
Les cons�quences peuvent �tre irr�versibles sur la morphologie et l�esprit de l�enfant, le corps fr�le et inachev� de croissance ne peut supporter, sans cons�quences d�sastreuses sur son d�veloppement, quelque 2 � 12 heures de travail par jour, autant sur le psychisme de l�enfant. Soumis � la pression d�une responsabilit� qui p�se m�me sur les adultes, la sant� mentale de l�enfant est plus ou moins alt�r�e selon les cas, �tant donn� que la petite enfance est une �tape importante dans la formation de la personnalit�, l�enfant labeur est vou� entre autres � des d�pressions r�p�titives, aux troubles de la personnalit� mais aussi � la d�linquance et � la d�bauche, de la r�tribution trop t�t�, nous explique M. Chebala, l�int�rimaire du directeur de l�inspection du travail de la wilaya de Tizi-Ouzou, questionn� sur la raison pour laquelle le travail des enfants est cat�goriquement interdit par la loi.
�Travail des mineurs et r�glementation�
L�Alg�rie signataire de la Convention internationale de la protection des droits de l�enfant dont le droit du travail est l�un des principaux axes, sur le territoire national, l��ge r�glementaire minimal pour travailler est de 16 ans avec autorisation parentale, et de 18 ans, �ge de la majorit� sociale, sans autorisation parentale. Consid�r� comme une exploitation, l�emploi des mineurs est s�v�rement puni par la loi. La direction de l�inspection du travail pour qui incombe la surveillance et la d�claration d�un �ventuel emploi d�enfants, assure qu�apr�s l�enqu�te annuelle sur tout terrain, que tr�s peu, g�n�ralement ne d�passant pas les trois cas, de petits travailleurs sont d�cel�s sur le territoire de la wilaya, ceci est d� �� la culture parentale kabyle tr�s protectrice envers l�enfant�, nous expliquera le directeur par int�rim de l�organisme. En r�alit�, le hic se pose dans l�absence d�employeurs derri�re le travail de mineur qui emp�cherait la r�sorption du ph�nom�ne, comme c�est souvent le cas, et qui n�est dans ce cas pas du ressort de l�Inspection du travail. En fait, plusieurs organismes se rejetteraient la balle, de la DAS � la S�ret� de la willaya, l�int�r�t port� au combat contre ce fl�au est tel qu�il se propage comme un feu de paille.
�Je travaille � longueur d�ann�e�
Sur le territoire de la wilaya comme partout ailleurs en Alg�rie, la scolarisation est obligatoire jusqu'� l��ge de 16 ans, en cas d��chec scolaire au-del� de cet �ge, les centres de formation professionnelle prennent le relais pour assurer � l�enfant, une fois adulte, l�insertion dans la vie active, une th�orie infaillible pour sauver les mineurs de la d�linquance, analphab�tisme notamment, des exploitations dont il pourrait faire l�objet, la r�alit� est tout autre. Beaucoup d�enfants quittent l��cole avant l��ge de 16 ans, par n�gligence des parents ou justement pour subvenir aux besoins de la famille, il y a des enfants qui sont d�finitivement enr�l�s dans la vie professionnelle. Pour le secr�taire g�n�ral de la direction de l��ducation de la wilaya de Tizi-Ouzou, cela rel�ve du domaine de l�impossible, �une surveillance rigoureuse est appliqu�e pour emp�cher l�enfant de quitter les bancs de l��cole avant ses 16 ans. Pour ceux qui essaieraient de s�en d�tourner, la convocation des parents se fait aussit�t apr�s la d�claration du directeur de l��cole concern�e des faits, � la direction de l��ducation, pour ceux dont l�initiative d�coule des parents, la sanction leur sera destin�e, du conseil de discipline � la poursuite en justice en cas d�ent�tement ou de r�cidive�, sinon une sensibilisation des parents sur leur r�le dans la volont� de leur enfant. En bref, pour la DE, tout est mis en place pour prot�ger le droit de l�enfant � la scolarisation, mais vu la multitude de cas rencontr�s dans les rues de la wilaya de Tizi-Ouzou, l�accusation viserait donc la d�claration, c'est-�-dire la communication entre les directions des �coles et celle de l��ducation de la wilaya. �Peu de gens travaillent par plaisir, alors moins les enfants� nous confirment plusieurs de nos sources, travail volontaire ou involontaire des mineurs, peu regardant sur les r�percussions, et abondant sur la wilaya de Tizi- Ouzou comme ailleurs, n�est que le reflet de la profonde pr�carit� et du malaise social qui rongent de nos jours et consument la population.


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