C�est durant le mois de Ramadan que l�on se rappelle que les pauvres existent et qu�ils doivent manger � leur faim apr�s tant d�heures de privation. Les op�rations de solidarit� se multiplient et concernent toutes les cat�gories sociales. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - D�s que le Ramadan pointe du nez, l�Alg�rie exhibe ses pauvres comme une femme moche qui exposerait fi�rement et sans pudeur ses laideurs. R�tisseries, restaurants et hangars commerciaux se transforment du jour au lendemain en restos du c�ur. Des repas chauds et gratuits sont servis quotidiennement ici et l�, aux nombreux d�munis qui attendent inlassablement, pendant des heures, devant l�entr�e, formant des queues interminables dans les rues. Autrefois, destin�s � prendre en charge les sans domicile fixe et les n�cessiteux, ces restos sont de plus en plus fr�quent�s par de nombreuses familles alg�riennes aux revenus moyens et qui n�arrivent plus � joindre les deux bouts. Elles ne peuvent plus assurer leurs repas. Selon les chiffres officiels, cette ann�e, 691 restaurants du c�ur offriront plus de 5 millions de repas et mobiliseront 13 000 b�n�voles. De plus, un million et demi de familles b�n�ficieront du couffin du Ramadan. Cette op�ration de solidarit� a co�t� plus de 3,5 milliards de dinars au Tr�sor public. Le seuil minimum du montant du couffin est estim� � 3 000 dinars et peut atteindre 9 000 dinars dans certaines wilayas. Les images de la pauvret� se multiplient. Certaines mosqu�es ne ferment pas leurs portes, elles assurent le repas du f�tour aux d�munis gr�ce aux dons et � la g�n�rosit� des citoyens. La mendicit� augmente durant ce mois. Les mendiants envahissent ruelles et boulevards et diff�rents march�s. Se voulant plus discrets, des p�res et m�res de famille font le tour des march�s et qu�mandent la charit� des marchands dans l�espoir de b�n�ficier de denr�es alimentaires ou de fruits et l�gumes. Mission difficile.