Par Hassane Zerrouky Jamais le deux poids, deux mesures n�aura �t� si �vident depuis que l�Autorit� palestinienne, pr�sid�e par Mahmoud Abbas, a fait une demande d�adh�sion de l�Etat de Palestine � l�ONU. Etats-Unis, France et plusieurs capitales occidentales font pression sur le pr�sident palestinien afin qu�il renonce � faire cette demande et accepte de reprendre les n�gociations avec Isra�l. Les m�mes, qui n�ont pas h�sit� � recourir � la force arm�e en Libye et qui s�appr�tent certainement � le faire en Syrie, au nom de la libert� des peuples � se d�fendre contre leurs propres Etats, oublient les g�n�reux principes dont ils se r�clament d�s lors qu�il s�agit d�Isra�l. Ils savent pourtant qu�Isra�l occupe un autre pays, poursuit sans impunit� la colonisation des territoires palestiniens, soumet les Palestiniens � des tracasseries polici�res de toutes sortes afin de leur rendre la vie impossible, quand il n�utilise pas la force arm�e pour r�primer les Palestiniens comme il l�a toujours fait depuis 1967 ! Pourtant, ce sont ces m�mes puissances occidentales, particuli�rement la France, qui ont fait adopter par l�ONU le principe de �la responsabilit� de prot�ger�, un principe qui leur a permis d�intervenir militairement en Libye afin de �prot�ger la population civile � des forces fid�les � Kadhafi ! Or, quand Yasser Arafat avait lanc� un appel � la protection de la population palestinienne lors de l�invasion de la Cisjordanie en 2002 par les chars isra�liens tirant sur la population, bombardant et rasant des habitations et des vergers palestiniens, Washington et ses alli�s regardaient ailleurs ! Poursuivons : depuis 1948, plus de 500 r�solutions ont �t� adopt�es par le Conseil de s�curit� de l�ONU concernant la Palestine ! Except�es celles qui stipulaient un arr�t des combats, aucune et notamment celle de novembre 1967 exigeant d�Isra�l le retrait de ses troupes de tous les territoires occup�s, n�a �t� appliqu�e par Tel Aviv ! Pour moins que �a, Washington et ses alli�s ont d�clench� deux guerres contre l�Irak ! Et ce, sans compter ces menaces ouvertes de recourir � la force militaire contre l�Iran si ce dernier poursuit son programme nucl�aire ! Mahmoud Abbas est ainsi somm� de renoncer � sa demande d�admission. Barack Obama, principal opposant � la d�marche des Palestiniens, affirmant qu'un Etat palestinien ne peut na�tre que dans le cadre d'un accord de paix avec Isra�l, et qui veut �viter aux Etats-Unis l'embarras de devoir opposer leur veto � la demande palestinienne, met la pression sur le pr�sident palestinien pour l�en dissuader. La France, qui s��tait pourtant prononc�e pour cette admission, a fait marche arri�re. �Si le processus de paix reprend durant l'�t�, la France dira qu'il faut laisser les protagonistes discuter sans bousculer le calendrier. Si, � l'inverse, le processus de paix est toujours au point mort en septembre, la France prendra ses responsabilit�s sur la question centrale de la reconnaissance de l'Etat palestinien�, d�clarait Nicolas Sarkozy en mai dernier ! Mais voil�, au lieu de s�en tenir � cette position de principe, il s�est abrit� derri�re l�absence d�unit� europ�enne - l�Union europ�enne doit parler de la m�me voix, a-t-il affirm� � pour justifier le changement de position. Sans craindre le ridicule, le pr�sident fran�ais n�a rien trouv� de mieux que de sugg�rer � Mahmoud Abbas une proposition d�admission de l�Etat palestinien � titre d�observateur � l�instar du Vatican que les Palestiniens ont qualifi�e d��inacceptable�, et ce, apr�s avoir tent� d�infl�chir la position de l�Autorit� palestinienne sous pr�texte d��viter �une explosion de violence dans la r�gion�. Quant � �la responsabilit� de prot�ger� invoqu�e maintes fois par les puissances occidentales pour justifier le recours � la force en C�te d�Ivoire, en Libye, ce principe ne serait-il donc pas valable pour les Palestiniens ? Tr�ve d�hypocrisie ! Quoi qu�il advienne, le m�rite des Palestiniens aura �t� de mettre cet Occident lib�ral face � ses propres contradictions.