Par Hassane Zerrouky Ainsi donc Mahmoud Abbas est all� jusqu�au bout. En d�pit des pressions am�ricaines, du faux compromis que lui avait propos� Nicolas Sarkozy, � savoir un statut d�observateur identique � celui dont b�n�ficie le Vatican, ce qui revient � lui accorder un tabouret bancal, le pr�sident de l�Autorit� palestinienne a tenu ferme. Il a pr�sent�, en la brandissant � la tribune de l�ONU, la demande d�admission de l�Etat de Palestine comme le 194e Etat membre des Nations-Unies. Certes, les Etats- Unis d�Obama, qui ont choisi de s�aligner sur Isra�l, cet �enfant g�t� qui n�en fait qu�� sa t�te, vont opposer leur veto. La France va sans doute s�abstenir. La Grande-Bretagne va sans doute calquer son comportement sur le cousin am�ricain. La Chine, la Russie voteront en faveur de la demande d�admission palestinienne. Qu�importe le veto am�ricain, l�essentiel est que Abbas a os�. Il sait que des millions de Palestiniens sont derri�re lui, et c�est cela l�essentiel. Depuis la signature des accords d�Oslo en 1993, le processus dit de paix n�a pas progress� d�un iota. En revanche, la colonisation des terres palestiniennes n�a pas cess�. Depuis cette date, le nombre des colons isra�liens est pass� de 50 000 en 1987, ann�e de la premi�re Intifadha, � pr�s de 300 000 � fin 2010, un chiffre auquel il faut ajouter ces 200 000 colons isra�liens qui se sont install�s durant les deux derni�res d�cennies � J�rusalem-Est ! Objectif, rendre impossible la cr�ation d�un Etat palestinien dans les fronti�res de 1967 ! Entre-temps, la r�pression n�a pas cess�, les destructions des infrastructures et des habitations palestiniennes se sont poursuivies, tandis qu�� Ghaza, plus d�un million de personnes vit dans une prison � ciel ouvert. Quant aux n�gociations avec les diff�rents gouvernements isra�liens, ce ne fut qu�une perte de temps. En effet, � chaque concession palestinienne � et il y en a eu � Isra�l inventait de nouveaux obstacles afin de gagner du temps. Mais voil�, le �printemps arabe� a cr�� une nouvelle donne. L��gypte de Moubarak, soutenue par l�Arabie saoudite, sur qui comptaient les Etats-Unis pour faire fl�chir les Palestiniens, n�est plus. La situation va changer du tout au tout, et ce, bien qu�il faille s�attendre � tous les coups bas de la part d�Isra�l et des Etats-Unis.