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KIOSQUE ARABE
Le 26e �martyr� du 9 octobre
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 10 - 2011


halliahmed@hotmail.com
Depuis des d�cennies, les Egyptiens jouent � se faire peur, mais le dimanche 9 octobre la peur a tourn� � l'�pouvante. Oui, les Egyptiens pieux, mod�r�s, avec une intelligentsia �clair�e se dressant en rempart contre tous les obscurantistes ont jou� avec le feu. Et il n'est pas s�r que les tentations pyromanes soient en voie d'extinction, au vu des �v�nements qui ont suivi. Ce fatidique dimanche 9 octobre 2011, donc, des milliers de Coptes se rassemblent devant l'immeuble Masp�ro, si�ge de la tr�s d�cri�e t�l�vision publique �gyptienne.
Baptis� �Jour de la col�re copte�, ce rassemblement avait �t� organis� � la suite de la destruction d'une �glise en construction � Edfou, pr�s d'Assouan. En Egypte, lorsqu'une �glise ou un mausol�e copte sont attaqu�s, il ne faut pas demander qui en est responsable, puisque les pr�dateurs agissent � visage d�couvert et barbu. Que s'est-il r�ellement pass� ce dimanche 9 octobre devant le si�ge de la t�l�vision �gyptienne ? Les Coptes qui ont eu 24 tu�s, sur les 25 victimes d�nombr�es, d�noncent la r�pression brutale de la manifestation par la police militaire. Ils affirment que nombre des leurs ont �t� tu�s par balle ou sont morts �cras�s par des v�hicules militaires. Lors d'une conf�rence de presse, au lendemain de la trag�die, des responsables militaires se d�fendent : les armes des soldats assign�s � la d�fense de l'immeuble de la t�l�vision n'�taient pas charg�es � balles r�elles (!). Apr�s les morts noy�s par balle du sinistre Papon(1), va-ton nous apprendre que des manifestants coptes se sont entre-tu�s sous les yeux effar�s de militaires, munis seulement de balles � blanc ? Alors, qui a tir� ? Pour les militaires et les officiels �gyptiens, il n'y a aucun doute que des �l�ments arm�s �taient au milieu des manifestants. Ce sont ces �l�ments qui seraient responsables de la tuerie, et ils auraient tir� � la fois sur les Coptes et sur les soldats �gyptiens. Parmi ces derniers, le seul mort identifi� est celui qui a �t� isol� de ses camarades et lynch� par la foule d�cha�n�e. On voit d'ailleurs sur les images diffus�es en boucle un religieux copte violemment frapp� alors qu'il tentait de prot�ger un soldat. Ces images ont �t� abondamment utilis�es par la t�l�vision �gyptienne, qui a, par moments, lanc� de v�ritables appels � l'affrontement intercommunautaire. Quant aux victimes �cras�es, ce n'est pas dans la tradition de l'arm�e �gyptienne, qui vient de c�l�brer la Victoire d'octobre, d'utiliser des v�hicules pour �craser des gens. Pourtant, des cha�nes de t�l�vision ont montr� des transporteurs de troupes fon�ant directement sur des groupes de jeunes, avec l'intention de faire des victimes. Qui conduisait ces engins militaires ? Comment se fait-il que des dizaines de soldats, assign�s � la protection d'une institution publique et strat�gique, comme l'immeuble de la t�l�vision, ne soient pas �quip�s de balles r�elles ? Des questions auxquelles ont fait �cho d'autres d�rapages verbaux et des initiatives tout aussi maladroites et intempestives. Certes, Al-Azhar et les dignitaires musulmans ont fait leur �meaculpa � et reconnu les torts dont sont victimes les Coptes, mais le gouvernement, et le Haut Conseil militaire dans tout �a ? D'abord, et comme par r�flexe conditionn�, on a cri� au complot �tranger, aux p�rils qui guettaient l'unit� nationale, en sugg�rant que le pays pouvait �tre fragilis� par les revendications coptes. Or, la majorit� des Coptes n'aspirent qu'� une seule chose, �tre trait�s sur un pied d'�galit� avec leurs concitoyens musulmans, ce qui n'est pas le cas. Il ne faut pas oublier qu'en d�pit du soutien de leur hi�rarchie religieuse � Moubarak, les Coptes ont pris une part active � la r�volution � sa chute. Toutefois, apr�s la victoire de la �R�volution�, et l'�viction de celui qui incarnait le r�gime, sans en �tre la pi�ce ma�tresse, ils ont d� d�chanter. Jamais, auparavant la fureur islamiste ne s'�tait autant d�cha�n�e contre la minorit� copte, s'attaquant � ses symboles et � ses lieux de culte. Ce n'est qu'apr�s la trag�die du 9 octobre que les Egyptiens ont pris conscience qu'ils avaient atteint un point de rupture. Dans un premier temps, les responsables ont annonc� l'entr�e prochaine en application de la loi sur la construction des �difices religieux. Celle-ci �tait suppos�e supprimer l'essentiel des obstacles qui s'opposaient � la construction de ses propres �glises par la communaut� copte. �a ne r�glait pas le probl�me des in�galit�s criantes entre musulmans et chr�tiens(2), mais c'�tait d�j� un pas en avant. Puis, les responsables �gyptiens ont fait deux pas en arri�re en donnant le feu vert � l'ex�cution(3), lundi 10 octobre au lendemain de la �Trag�die Masp�ro�, de Hammam El-Kammoumi, l'auteur de la tuerie de Nag Hammadi. Dans la nuit du 7 janvier 2010, El-Kammoumi avait mitraill� des fid�les qui venaient de sortir d'une �glise o� ils avaient c�l�br� le No�l copte, � Nag Hammadi en Haute-Egypte. Il y avait eu huit morts, dont un policier musulman qui montait la garde pr�s de l'�difice religieux. Le meurtrier avait �t� condamn� � mort, alors que ses deux complices et probables incitateurs avaient �t� acquitt�s. La d�cision de l'ex�cution et le choix de la date, jug�es inopportunes par la plupart des commentateurs �gyptiens, ont failli remettre en marche la machine infernale. Les musulmans, ont estim�, en effet, que Hammam El- Kammoumi, de son vrai nom Ahmed Hussein Mohamed, avait �t� ex�cut� pour calmer l'ire des Coptes. Saisissant ce pr�texte, les habitants musulmans de Nag Hammadi ont accueilli la d�pouille du meurtrier comme s'il s'agissait de celle d'un h�ros. Le 26e martyr, en somme, des �v�nements sanglants du lieu-dit Masp�ro. Ils ont �t� des centaines � suivre l'enterrement du supplici�, en entonnant � pleins poumons la Chahada, l'index lev� vers le ciel. Depuis, la vid�o de cet enterrement a �t� diffus�e sur Daily-Motion, et elle est reprise par tous les sites d'information coptes sur internet. Pendant ce temps, et avec les �lections de la semaine prochaine en toile de fond, les t�l�visions �gyptiennes manifestent leur soulagement d'avoir �chapp� au pire, par des chansons. L'une d'elles chante la joie d'�tre �veill� au petit matin par l'appel du muezzin et le carillon des cloches de l'�glise. Si la musique est juste, les paroles le sont un peu moins, la v�rit� est sans aucun doute dans les images de ces fun�railles dantesques � Nag Hammadi.
A. H.
(1) Selon les derniers t�moignages relatifs aux manifestations du 17 Octobre 1961 � Paris, c'est notre propre gouvernement qui a mis les premiers scell�s sur la comm�moration de ces �v�nements. Les ma�tres du pays, issus du �Groupe d'Oujda�, ne voulaient pas que la F�d�ration de France, qui s'�tait rang�e aux c�t�s du GPRA, lors de la crise de l'�t� 1962, en recueille les lauriers.
(2) Les Coptes se plaignent notamment des discriminations qu'ils rencontrent en mati�re d'accession aux hauts emplois de l'Etat. De plus, l'article 2 de la Constitution qui proclame l'Islam comme religion de l'�tat �gyptien leur interdit tout espoir d'acc�der � la magistrature supr�me.
(3) En �gypte, toute mise � mort par pendaison d'un condamn� est subordonn�e � l'avis pr�alable du mufti de la R�publique qui donne l'ultime feu vert � l'ex�cution de la sentence.


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