La wilaya d�Oran conna�t un v�ritable probl�me de sant� publique, o� le nombre de personnes qui mettent fin � leur vie ne cesse d'augmenter. Depuis janvier 2011, les services de sant� ont enregistr� plus de 400 tentatives de suicide. La nouveaut� dans ce fl�au inqui�tant est bien le recours � l�immolation par le feu qui devient de plus en plus alarmant. Ainsi, l�on saura de source hospitali�re, que depuis le d�but de l�ann�e 2011, les services du CHU d�Oran ont enregistr� pr�s de 45 cas d�immolation par le feu occasionnant 43 d�c�s. Parmi ces cas, certains ont �t� transf�r�s vers d�autres wilayas de l�Ouest. Si auparavant, le CHUO traitait annuellement environ 3 000 cas de br�l�s, la majorit� �tait due � des accidents domestiques. Seulement, depuis 2011, les cas d'immolation �volontaire� sont plus nombreux avec 43 d�c�s depuis le d�but de l�ann�e. Beaucoup pensent que le recours � l�immolation par le feu a commenc� par le cas du jeune Tunisien de Sidi Bouzid, il n�en est rien puisque depuis quelques ann�es d�j�, on assiste � un nouveau type de protestation : celui de l�immolation par le feu, la cause �tant en g�n�ral l�injustice sociale. Ce que beaucoup qualifient d��acte politique�. Auparavant, les personnes qui avaient recours au suicide pour fuir leur r�alit� d�sesp�r�e utilisaient la pendaison et l'empoisonnement. Mais aujourd�hui, de plus en plus, l�immolation par le feu semble �tre un moyen parmi tant d�autres pour se suicider et surtout le faire savoir, souvent en agissant sur la place publique. Ce qui inqui�te encore plus les sp�cialistes de la sant� publique. S�agit-il d�un effet de contagion ? Une id�e qui semble faire son chemin dans l�esprit des Oranais qui voient en l�immolation par le feu une sorte de �maladie qui se propage�, atteignant les gens qui vivent des situations de pr�carit�, de hogra, qui, jusque-l�, n�avaient pas recours � un tel acte suivi d�atroces souffrances. Face � ce ph�nom�ne, les autorit�s du pays se contentent de se tourner vers les imams pour leur demander de l'aide. Les imams r�agissent en condamnant le suicide, le qualifiant de violation de la loi islamique, tout en appelant � la raison et au respect des pr�ceptes de l�islam. Des appels qui ne semblent pas rencontrer d��cho puisque le recours � l�immolation par le feu va en augmentant. Une r�alit� que beaucoup de responsables pr�f�rent �ignorer� en se contentant de condamner l�acte, sans prendre la peine d��tudier et d��radiquer les causes, principalement sociales (logement, emploi, hogra, pr�carit�...) qui ont men� � cet acte atroce.