Sur trois cents femmes victimes de violences conjugales, seulement cinq d�posent plainte. Selon Dalila Djerbal, sociologue et membre du R�seau Wassila, c�est aux professionnels de la sant� de signaler les cas de violences. Pour pr�venir les violences conjugales, elle propose une loi cadre instituant les violences faites par les proches comme des circonstances aggravantes. Salima Akkouche � Alger (Le Soir) � Les femmes victimes de violences ne signalent pas leurs agresseurs. Par peur de repr�sailles ou simplement parce qu�elles ont �t� dissuad�es par leurs familles elles se taisent, et l�acte reste impuni. La sociologue Dalila Djerbal, qui �tait hier l�invit� de la Radio Cha�ne III, a soulign� qu�il ne faut pas attendre jusqu�� ce que la victime d�cide pour aller d�poser plainte. �La victime est physiquement et psychiquement incapable de faire le pas�, a-t-elle soulign�. Selon elle, le signalement doit �tre fait par les professionnels de la sant�. Elle propose dans se sens la promulgation d�une loi sanctionnant toute personne des services de sant� m�decin, infirmier, sagefemme ou autre), t�moin d�une violence et qui ne le signale pas � l'administration et � la justice. La sociologue, qui a pr�sent� son livre noir sur les violences conjugales Halte � l�impunit�, a indiqu� que les femmes victimes de violences n�ont pas acc�s � la justice. D�plorant un vide juridique en mati�re de violences conjugales, elle rel�vera que l�unique article, le 240 du code p�nal, est insuffisant du fait qu�il ne permet pas � une victime de violence de d�poser plainte. � Nous avons besoin d�une loi cadre accompagn�e par des mesures d�application o� toutes les violences contre les femmes doivent �tre reprises dans une loi qui institue les violences de la part des proches, du mari ou du compagnon comme une circonstance aggravante dont les peines seront doubl�es�, a-t-elle propos�. Mme Djerbal appelle � instaurer un ensemble de mesures pour prot�ger les victimes, seul moyen de lutter contre les violences. Des mesures qui permettront, entre autres, � la police d�intervenir dans un espace priv� dans le cas o� une femme est battue, d��loigner momentan�ment l�agresseur et de prot�ger la victime des pressions et des menaces. Puisque, ditelle, 75 % des violences se passent � l�int�rieur des espaces priv�s.