Blida accueillera, du 22 au 28 d�cembre prochains, le Festival national de la chanson aroubi, avons-nous appris aupr�s de Ayach Ahmed, directeur de la culture de la wilaya de Blida. Ce festival � caract�re officiel, puisqu�il a �t� institutionnalis� par le minist�re de la Culture, se d�roulera au Parc des loisirs de la m�me ville. Plusieurs personnalit�s du monde de la chanson y prendront part, � l�image de Sid Ahmed Serri, Mustapha Benguergoura, Noureddine Saoudi, Zerrouk Mekdad et Farid Khodja. Participeront �galement � ce festival plusieurs associations culturelles sp�cialis�es dans l�interpr�tation de la musique arabo-andalouse. La gent f�minine n�est pas en reste dans le programme de ce festival. Ainsi, nous avons appris que Zakia Kara Terki, Lamia Madini et Imen Sahir se produiront tour � tour pour interpr�ter les meilleures pi�ces connues dans le style aroubi qui reste tr�s pris� � Alger et � Blida. Le aroubi tire sa s�ve de la musique arabo-andalouse. Apparent� au hawzi tlemc�nien de par son paradigme textuel et musical, il a �t� cr�� aux XVIIe et XIXe si�cles � Alger. C��tait pour se d�marquer de la �an�� mais puise toutefois dans les mouvements rythmiques et dans les modes musicaux de celle-ci avec plus ou moins quelques variantes. Le aroubi reste, � l��vidence, un produit extra-muros au sens litt�ral du terme mais aussi dans le sens imag� d�o� son appellation car il sort de l�enclos de la �an�� comme sont appel�s les gens habitant en dehors de la cit�. Le aroubi utilise un support linguistique � l�esth�tique av�r� m�me s�il est �crit avec le dialecte purement idiomatique de la r�gion d�Alger. Cette fonction linguistique intervient de fa�on perceptible pour v�hiculer un message qui para�t a priori idyllique mais qui porte en r�alit� la symbolique mystique des soufis. Ses po�tes sont issus des villes d�Alger, de Blida et de Miliana et sont parfois m�me des hommes de religion � l�image des muftis Mostefa Ben Kbabti, Mohamed Benchahed et Benyoucef El Djaza�ri. L�on remarque �galement que certains textes po�tiques chant�s dans le registre hawzi sont usit�s par des chateurs du aroubi. L�on peut citer pour l�exemple, le po�me Ya bnet el bahdja du po�te tlemcenien Ahmed Bentriki qui est chant� � Alger et Blida dans le mode aroubi alors que c�est un pur produit tlemc�nien, donc litt�ralement hawzi. C�est aussi le cas d�une qacida �crite par le po�te andalou El Mou�tamad ibn choudj� ayant pour titre Dem�� djara (mes larmes ont coul�) et qui est chant�e � Alger dans le registre aroubi. Sur le plan technique, le aroubi utilise les tempos usit�s g�n�ralement dans les mouvements musicaux du chant arabo-andalou comme celui de l�inqilab et de l�insiraf. Tout comme il utilise le berouali, un rythme connu notamment dans le melhoun. Il est � noter enfin que le genre musical aroubi a �t� introduit dans la ville de Blida vers 1893 par le truchement du grand ma�tre Mahmoud Ould Sidi Sa�d, de son vrai nom Gueddoura Mahmoud ben Sidi Sa�d, lequel a transmis ses connaissances artistiques au chanteur Mahieddine Hadj El Mahfoud.