Une lettre famili�re, parfum�e d'une senteur florale, m'est parvenue hier matin de bonheur et que j'ai crois�e par terre, sur le seuil de la porte de ma demeure. Elle a �t� gliss�e furtivement par la main de mon facteur au moment de sa tourn�e ordinaire. Un courrier qui m'a fait plaisir et donn� le sourire � l'instant m�me o� j'ai d�couvert l'adresse de son exp�diteur. Des nouvelles fra�ches r�dig�es par la main amicale de mon vieil ami Dadi que j'ai perdu de vue, et qui, depuis, avait disparu sans laisser de trace avec l'oubli du temps. Une lettre post�e pour me rappeler qu'il �tait une fois la plume et la lettre rassembl�e comme c'�tait autrefois. Un ami n�glig� avec le temps et des nouvelles coup�es pendant un long moment et puis, enfin, l'espoir qui resurgit avec une belle lettre manuscrite joliment illustr�e et affranchie avec de jolis timbres postaux oblit�r�e d'une belle empreinte noire avec une date et une flamme qui t�moignent sur un long voyage. Ah ! Quelle joie ! Pour moi. Mon c�ur a flamb� plus d'une fois � la vue de cette missive �crite de la main d'un ami qui d�crit l'histoire nostalgique d'un pass� riche en courrier postal, mais qui s'est amenuis� passablement au fil du temps et que je d�plore beaucoup maintenant. Les temps et le monde sont devenus sournois. Ils ont ab�m� subitement une culture mill�naire de tous leurs poids. Le courrier de la belle �poque studieuse a perdu sa voie. Une enveloppe fragile qui a chemin� dans un sac postal et qui est venue r�veiller mes vieux souvenirs d'�poque de la bonne �cole et qui avait cess� depuis un long moment de nourrir ma passion pour la plume. Le courrier a chang� d'itin�raire, il est la proie de la paresse et de la technologie destructrice. La lettre se languit et g�mit dans son coin m�pris�e par l'ingratitude des m�urs et endommag�e par l'allure du temps. L'�criture n'est plus t�m�raire. Elle a perdu ses phrases et elle se terre dans l'ombre des messageries �lectroniques. Mon ami d'enfance a pris certainement du plaisir agr�able pour �crire quelques lignes pour me demander comment je me porte avec le changement du temps. Une douce pens�e au pass� qui nous manque au pr�sent. Petits soucis m�l�s � une inqui�tude sur le temps qui court et les traditions qui s'�garent. J'ai senti que mon ami Dadi �tait tr�s m�lancolique � cause des bonnes mani�res qui s'effacent lentement. Le courrier abr�g� a pris d�j� le devant. Dadi n'est plus content comme autrefois. Il est temps de plier la lettre et de la mettre dans son enveloppe et la glisser dans la bo�te aux lettres. Ces quelques lignes sont d�di�es en hommage � un ami l'�crivain public qui �tait install� avec sa table et sa machine de travail sur le trottoir en face � l'immeuble le Progr�s au centre-ville de Chlef et qui nous a quitt�s en silence cette ann�e. (Qu'il repose en paix).