�Je refuse d�aller � l�enterrement de mon pays.� Une phrase l�ch�e au soir d�un certain 26 d�cembre 1991, � la proclamation des r�sultats des fameuses �lections l�gislatives ayant consacr� la victoire du FIS dissous. L�auteur de ce �pamphlet�, Abdelhak Benhamouda, l�embl�matique secr�taire g�n�ral de l�UGTA, ne pouvait �chapper au terrible sort des chasseurs de lumi�re qui l�ont, aussit�t, mis sur le long, tr�s long listing de leurs ennemis � abattre � tout prix. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Il �tait de cette poign�e de patriotes � faire face au p�ril int�griste, avec les discours enflamm�s des dirigeants de l�ex-FIS, invitant les Alg�riens � �changer leurs habitudes vestimentaires et alimentaires et que ceux qui veulent quitter le pays n�ont qu�� le faire�, pr�lude � l�instauration d�un Etat th�ocratique. Il est vrai que Madani, Hachani, Benhadj et consorts �taient aid�s par la disponibilit� du pouvoir de l��poque � cohabiter avec. Aux c�t�s de Sa�d Sadi, du d�funt Hachemi Ch�rif, Benhamouda avait alors appel� clairement � l�interruption du processus �lectoral. Un trio aux c�t�s de bien d�autres personnalit�s issus de divers horizons dont le courage a co�t� la vie � nombre d�entre eux, qui, pour mettre en pratique leur option et ainsi renverser un rapport de force qui �tait en faveur d�une cohabitation avec les islamistes, ont mis sur pied le CNSA. Une d�marche qui a eu pour effet de sauver la R�publique du p�ril int�griste islamiste et qui a, en parall�le, accentu� la d�termination des islamistes � s�en d�barrasser. Apr�s avoir miraculeusement �chapp� � un premier attentat devant son domicile � Garidi en 1993, Benhamouda n��chappera pas � ses bourreaux qui, d�un sang-froid propre aux sanguinaires ans foi ni loi, l�assassineront quatre ans plus tard, le 28 janvier 1997 plus exactement. Mais 15 ans plus tard, ceux parmi ses amis de combat encore en vie, que ce soit ici ou de l�autre rive de la M�diterran�e, n�arrivent pas � faire le parall�le entre cette p�riode de triste m�moire, empreinte d�engagement et d�esprit de r�sistance, et la pr�sente, faite de reniement et yeux doux � l�endroit de la mouvance islamiste, dans le prolongement de la politique de r�conciliation nationale qui a mu� une victoire militaire sur le terrorisme islamiste en une compromission avec son socle id�ologique. Une option en voie de renforcement avec la mode en vogue, ces derniers temps, dans le sillage de la vague verte qui souffle sur le monde arabe, celle d�un mod�le islamiste � la sauce turque que l�Occident, les �tats- Unis en t�te, encourage surtout que leurs int�r�ts sont loin d��tre remis en cause par les nouveaux gouvernements. Etat de fait qui fait qu�� chaque comm�moration de son assassinat, les amis d�opinion et de combat de Benhamouda se font de plus en plus rares. Pour la c�r�monie de recueillement d�hier � l�occasion du 15e anniversaire de son assassinat, il n�y avait que son successeur � la t�te de la Centrale syndicale, ses proches collaborateurs et nombre de syndicalistes. Mehal, le seul membre du gouvernement pr�sent au c�r�monial, a tenu � affirmer qu�il �tait l� � titre priv� et pas en tant que membre du gouvernement. ! Et dire que si le pays est encore debout, c�est par la gr�ce de Benhamouda et de bien de semblables � lui, soldats, policiers, gardes communaux, universitaires, journalistes, enseignants, m�decins et simples citoyens, qui ont pay� au prix de leur vie leurs convictions. Conviction, denr�e rare par les temps qui courent tant les reniements, les retournements de veste et les alliances contre nature sont monnaie courant, d�routant ainsi plus d�un citoyen lambda qui n�arrive pas � saisir qui est qui.