28 janvier 1997. Les �snipers� du Fida, le groupe d��lite du terrorisme islamiste en Alg�rie, ne ratent pas l�une de leurs cibles les plus prioritaires depuis 1992 : Abdelhak Benhamouda. Cinq ann�es apr�s le CNSA, son initiateur tombe sous les balles de l�aile arm�e du FIS. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Et s�il a �chapp� � un premier attentat l�ayant cibl� devant son domicile � Garidi � Alger, en 1993 d�j�, Benhamouda n�aura pas autant de chance ce 28 janvier 1997, devant le si�ge central de l�UGTA. L�islamisme politique venait, ce jour-l�, de prendre sa revanche sur un homme qui lui avait men� la vie dure, des ann�es durant. Qu�on se rappelle cette sombre p�riode de fin 1991, d�but 1992 : l�Alg�rie, compl�tement t�tanis�e par le premier tour des l�gislatives du 26 d�cembre 1991, sombrera dans l�incertitude absolue. Le FIS, conqu�rant et plus que jamais arrogant, d�roule son projet de soci�t� sans retenue. Ses dirigeants passent carr�ment � la menace. Dans un pr�che particuli�rement subversif, Mohamedi Sa�d invitait les Alg�riens � �changer leurs habitudes vestimentaires et alimentaires �, quand Abdelkader Hachani, lui, affirmera tout simplement que �ceux qui veulent quitter le pays n�ont qu�� le faire. De toutes les fa�ons, 12 000 cadres iraniens sont d�j� pr�ts � prendre la rel�ve imm�diatement�. Chadli, qui affirmait lors de sa fameuse conf�rence de presse du 24 d�cembre �tre �pr�t � cohabiter avec le FIS�, sera compl�tement assomm� par les r�sultats. On avait l�impression qu�il n�y avait plus de pilote dans l�avion au moment o� le nouveau pouvoir se pr�parait � l�assaut final et d�finitif sur l�Alg�rie. Dans la classe politique et la soci�t� civile, les cort�ges d�all�geances d�filaient �hont�s chez Hachani et consorts. Dans un pays qui refuse obstin�ment de retenir les le�ons de l�histoire, d�aucuns �taient plus choqu�s par la d�claration de Sa�d Sadi que par le p�ril th�ocratique qui s�abattait sur l�Alg�rie. �Je refuse d�aller � l�enterrement de mon pays�, disait le patron du RCD le soir du 26 d�cembre 1991 qui appela courageusement � l�interruption du processus �lectoral. En cette infernale p�riode, il y aura, en tout et pour tout, deux partis politiques, le RCD et le PAGS, deux quotidiens nationaux et deux ou trois organisations nationales dont l�UGTA , � proposer cette issue salutaire. Et il aura fallu tout le poids d�hommes comme Khaled Nezzar et Larbi Belkheir, qui �taient l� o� il le fallait, au moment o� il fallait, l�un ministre de la D�fense, l�autre ministre de l�Int�rieur, pour que la contre-attaque r�publicaine ait lieu. C�est donc durant cette p�riode cruciale et dans les conditions les plus al�atoires qu��mergera Abdelhak Benhamouda. Secr�taire g�n�ral de l�UGTA (Union g�n�rale des travailleurs alg�riens), il lance avec d�autres personnalit�s nationales, le Comit� national pour la sauvegarde de l�Alg�rie, CNSA, qui fera basculer les rapports de force en faveur de l�interruption du processus �lectoral et qui constituera l�un des bastions de la r�sistance citoyenne face aux p�rils conjugu�s de l�islamisme et du terrorisme durant la d�cennie infernale qui s�en �tait suivie. Bousebsi, Ladi Flici et des dizaines d�autres membres du CNSA payeront de leur vie, comme Abdelhak Benhamouda, leur engagement pour l�Alg�rie et la R�publique, � une �poque o� beaucoup d�autres lui ont pr�f�r�, pour les moins bl�mables d�entre eux, le confort de l�asile volontaire � Gen�ve, Paris ou Abou Dhabi. Jadis bastion de la r�sistance face au terrorisme, l�UGTA, transform�e depuis en un quelconque instrument de la promotion de �la r�conciliation nationale �, s�appr�te � comm�morer, demain mercredi, le douzi�me anniversaire de l�assassinat de son ancien patron. Une comm�moration qui va sans doute ressembler au proc�s des cinq membres du Fida en 2005 : un box des accus�s vide et une salle d�audience affreusement d�serte�