Par Hassane Zerrouky La guerre d�ind�pendance nationale s�invite dans le d�bat �lectoral fran�ais en pr�vision de l��lection pr�sidentielle d�avril prochain. C�est surtout � droite et � l�extr�me-droite que �a s�agite. Nicolas Sarkozy, candidat � sa propre succession en avril prochain, s�adressera directement aux �rapatri�s� d�Alg�rie, les �pieds noirs �, dans les semaines � venir. Dimanche, son ministre de la D�fense, G�rard Longuet, qui avait fait ses classes dans l�extr�me-droite fran�aise, �tait � Perpignan pour inaugurer un centre d�di� � la pr�sence des Fran�ais en Alg�rie de 1830 � 1962, autrement dit d�di� � la colonisation fran�aise. A cette occasion, il a lu un message du chef de l�Etat fran�ais affirmant �que cette ann�e 2012, cinquantenaire de la fin de la guerre d�Alg�rie, sera l�ann�e du souvenir et du recueillement, et s�rement pas celle de la repentance�. Ajoutant qu��en d�veloppant l��conomie de ces nouveaux territoires (l�Alg�rie), ils (les Fran�ais) ont �uvr� � la grandeur de la France� ! Et ce, avant d�appeler les Fran�ais � conna�tre �ce qu�a �t� cette formidable aventure de la pr�sence fran�aise en Alg�rie�, entonnant � l�issue de son discours �Le chant des Africains�. Le m�me jour, � Perpignan, Marine Le Pen tenait meeting devant plus d�un millier de �pieds-noirs�, � qui elle a rendu un hommage ainsi qu�aux harkis. Tout comme Nicolas Sarkozy, elle est oppos�e � �toute comm�moration du 19 mars 1962�. Le 23 octobre dernier, le chef de l�Etat fran�ais avait nomm� Hubert Collin de Verdi�re, ex-ambassadeur de France en Alg�rie, coordonnateur g�n�ral des initiatives devant marquer le 50e anniversaire de la fin de la guerre d�Alg�rie. Mieux, le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, Alain Jupp�, s�est m�me permis de donner des consignes aux Alg�riens en leur demandant de f�ter le 50e anniversaire �dans la mod�ration� ! C��tait en d�but d�ann�e, lors d�une audition devant la commission des Affaires �trang�res de l�Assembl�e nationale. �Nous sommes convenus avec le pr�sident Abdelaziz Bouteflika, lorsque je lui ai rendu visite l�ann�e derni�re, d�envisager la c�l�bration du cinquanti�me anniversaire de l�ind�pendance de l�Alg�rie dans un esprit de mod�ration, en essayant d��viter les extr�mismes de tous bords�, a expliqu� Alain Jupp� aux d�put�s, comme s�il fallait faire table rase du pass�. Et d�ajouter : �J�esp�re qu�on va continuer sur cette ligne. Surtout nous nous �tions mis d�accord pour dire : �Regardons l�avenir. Essayons de fonder la relation franco-alg�rienne sur l�avenir et pas sur le pass�.� Le plus navrant dans cette affaire est qu�� un mois et demi du 19 Mars et � moins de sept mois du 5 Juillet, f�te de l�ind�pendance, alors qu�en France on s�y pr�pare � droite comme � gauche, chez nous, c�est silence radio. Pourtant, ce 50e anniversaire, ce n�est pas rien. Ce devrait �tre un moment symbolique et significatif d�une histoire commune et partag�e, qui engage un Etat, un pays et un peuple, celui d�une guerre de lib�ration, la plus meurtri�re dans le monde apr�s celle du Vietnam, ou celui encore d�un �v�nement qui a �t� le moteur de la d�colonisation du contient africain. Crainton alors de froisser �l�ennemi� d�hier, alors que Nicolas Sarkozy, qui compte instrumentaliser cet �v�nement � des fins �lectoralistes � l��lection pr�sidentielle a lieu en avril prochain �, ne prendra pas de gants pour comm�morer � sa fa�on ce 50e anniversaire, sous forme d�une c�l�bration de �l��uvre civilisatrice fran�aise� et rendre hommage aux soldats fran�ais et harkis morts en Alg�rie ! Pourtant, lorsqu�il s�est agi d��Alger, capitale de la culture arabe� en 2007, puis du Panaf en 2009 et tout r�cemment de �Tlemcen, capitale de la culture islamique �, le pouvoir politique s�y �tait pris � l�avance et n�avait pas l�sin� sur les moyens : mise en place de commissions de pr�paration, d�blocage de fonds pour financer ces �v�nements et information et mobilisation des m�dias. 50 ans d�ind�pendance ne m�ritent-ils pas autant ?