Je vous affirme que cette année 2012, cinquantenaire de la fin de la guerre d'Algérie, sera l'année du souvenir et du recueillement, et sûrement pas celle de la repentance», c'est une phrase extraite du discours de Nicolas Sarkozy prononcé hier par son ministre de la Défense face aux pieds-noirs harkis, et autres nostalgiques de l'Algérie française. En ces temps de campagne électorale, le président Sarkozy ne cesse de draguer l'électorat de l'extrême gauche mais aussi les communautés harki et pied-noir qui revendiquent plus de «reconnaissance» de la France. Sarkozy, qui n'a pas fait jusqu'alors œuvre de mener le dialogue sur l'histoire commune avec l'Algérie sur la voie de la raison et non des sentiments, continue de tenter son opération de charme envers les électeurs du Front national et des nostalgiques de l'Algérie française. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a d'ailleurs lu le discours de Sarkozy dans la ville de Perpignan devant plusieurs centaines de rapatriés réunis en congrès à l'occasion de l'inauguration d'un centre «dédié à la présence des Français en Algérie de 1830 à 1962». Dans le discours du président français, il est aussi souligné que «les hommes et les femmes qui sont partis s'installer en Afrique du Nord…, loin d'être frappés d'opprobre, méritent notre reconnaissance. En développant l'économie de ces nouveaux territoires, ils ont œuvré à la grandeur de la France». La loi de l'Assemblée française du 23 février portant présence «positive de la France en Algérie» a, depuis, fait bien des petits. 50 années après l'indépendance de l'Algérie, l'écriture de l'histoire se fera encore avec deux viseurs différents des deux côtés de la Méditerranée.