Gentlemen�s agreement. Le Front de lib�ration nationale (FLN) et le Rassemblement national d�mocratique (RND) ne se querellent plus comme jadis, lorsque approche une �ch�ance �lectorale. L�enjeu et les contingences politiques semblent leur avoir impos� un pacte de non-agression. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia tardent � se saisir de leurs fleurets. Les lieutenants aussi. Visiblement, le duel qu�ils avaient pour habitude de se livrer en comp�tition �lectorale ne constituera pas l�attraction des l�gislatives du 10 mai prochain. Cette fois, l�oracle semble leur avoir parl�, et sa recommandation serait qu�ils se gardent autant que faire se peut de se g�ner mutuellement, au risque d�ouvrir la br�che � l�islamisme qui, plus que jamais, croit son triomphe proche. D�ailleurs, � peine si le FLN et le RND ne parlent d�une m�me voix lorsqu�ils viennent � alerter l�opinion de ce que les urnes accoucheraient si les �lecteurs venaient � trop se complaire dans le farniente. S�exhibant dans le profil nationaliste, ils tentent de reboiser l� o� les fraudes successives ont putr�fi� la mobilisation, recourant plus que de n�cessaire au chantage � l�islamisme. Devenus simple bin�me, apr�s que le Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP) eut finalement os� s�offrir d�autres fr�quentations, ils se sentent dans le r�le des deux b�quilles sur lesquelles s�appuiera le pouvoir, rong�, il faut le dire, par l�incertitude du lendemain �lectoral. Les victoires islamistes post-r�volutions arabes �tant, le pouvoir en place, redoutant la r�p�tition des m�mes sc�narios sous les balcons et fen�tres de la R�publique, intime au FLN et au RND de se placer sur une m�me ligne de front. Car m�me en d�multipliant les entit�s partisanes s�abreuvant de conviction islamiste, certaines apprivois�es, le pouvoir n�est pas tant rassur�. L�alliance �lectorale conclue entre le MSP, El Islah et Ennahda est, pour les tenants du pouvoir en place, une source d�inqui�tude s�rieuse. Non pas parce que ces trois segments partisans ainsi regroup�s sont � m�me de r�colter le gros des suffrages islamistes mais par ce que leur initiative donne � d�duire comme disponibilit� � bousculer les balises dispos�es depuis les ann�es 1990. Revigor�s par les succ�s �lectoraux de leurs fr�res en Tunisie, Maroc et �gypte� et en Libye, les islamistes alg�riens recommencent � croire en leur possibilit� de cro�tre politiquement en dehors du giron du pouvoir. Ils en font m�me un acte de foi. On sait pourquoi l�abstention hante tant Ould Kablia et Bouteflika. Ce dernier n�a-t-il d�ailleurs pas enjoint aux deux factions du FLN qui se chamaillent en public depuis le dernier congr�s du parti de remettre aux fourreaux les couteaux aff�t�s et de partir ensemble � l�aff�t de la prochaine Assembl�e populaire nationale ? C�est que le pouvoir, � qui il reste de r�viser � sa convenance la Constitution pour compl�ter le chapitre de ses non-r�formes, a besoin d�appuis parlementaires s�rs dans une Assembl�e mosa�que. Aussi raisonne-t-il de faire survivre une majorit� parlementaire avec comme pivot le couple FLNRND. Pr�destin�s, donc, � ce r�le de g�n�rateur parlementaire, le FLN et le RND adoptent cons�quemment une feuille de route �lectorale laquelle a pour fil rouge la non-agression.