Par Hassane Zerrouky Le refus du MSP, membre de l�Alliance pr�sidentielle au pouvoir, de condamner la r�pression marocaine contre les Sahraouis n�a rien d��tonnant en soi. Qu�elle ait cibl� des civils, se soldant par la mort de dizaines de Sahraouis et l�arrestation de plusieurs centaines, n�a m�me pas suscit� la r�probation du parti de Aboudjerra Soltani. En ce sens, sur les ondes de la Cha�ne III, Abderezak Mokri, num�ro deux du MSP, qui a refus� d��voquer l�occupation par le Maroc d�un territoire qui ne lui appartient pas, �tait dans son r�le. Pr�cisons qu�avant le MSP, l�ex- FIS avait �galement pris publiquement ses distances avec la lutte du peuple sahraoui, � la grande satisfaction de feu le roi Hassan II. Au Maroc, le Parti de la justice et du d�veloppement (PJD) d�Abdelilah Belkirane, branche marocaine des Fr�res musulmans et �quivalent du MSP alg�rien, ne s�est pas fait prier pour revendiquer la �marocanit� du Sahara occidental. Il soutient publiquement la politique du Palais concernant le Sahara occidental. En Egypte, la confr�rie des Fr�res musulmans ne reconna�t pas �galement le droit des Sahraouis � l�autod�termination. Sur ce plan, on peut dire sans risque de se tromper que les islamistes, toutes tendances confondues, de l�Atlantique au golfe Persique, partagent la m�me position de refus du droit des Sahraouis � l�autod�termination. La raison en est que la lutte des Sahraouis n�entre pas dans les plans des islamistes qui sont par d�finition des mouvements r�actionnaires. Le Front Polisario ne se r�f�re pas � l�islam et, par cons�quent, n�instrumentalise pas la religion � des fins politiques. C�est un mouvement dont le discours se r�f�re aux valeurs universelles de lib�ration qu�ex�crent les islamistes. Raison pour laquelle, aussi, les Sahraouis b�n�ficient d�une large solidarit� en Europe et en Am�rique latine. Ajoutons que le m�me Mokri, qui a estim� qu�il ne fallait �pas mettre la question sahraouie et le probl�me palestinien sur un pied d��galit�, a estim� sans rire que �le conflit palestinien est d�abord religieux� ! Exactement ce que dit Isra�l et ses alli�s pour qui la question palestinienne n�est pas une question de lib�ration nationale, en cherchant � la r�duire � un conflit religieux, �juifs civilis�s� contre �musulmans fanatiques �, et par cons�quent � un �choc de civilisations� ! Curieusement, la position du MSP sur le Sahara occidental n�a suscit� aucune r�action de ses deux alli�s au pouvoir, le FLN et le RND, deux partis qui, si l�on se r�f�re � leurs discours, soutiennent la lutte du peuple sahraoui. En effet, voil� un parti dont des membres si�gent au gouvernement qui se d�marque de la politique �trang�re de l�Alg�rie sur une question de principe, se bornant � expliquer, par la voix de Mokri, que �la question du Sahara occidental n�est pas comprise � ce jour� ! Or, � ma connaissance, une �alliance� de partis � c�est le cas du trio FLNRND- MSP � repose sur des bases et des principes accept�s et assum�s dont la politique �trang�re de l�Alg�rie. Il me semble que sur le Sahara occidental, et sans doute dans d�autres domaines de politique �trang�re, ce n�est pas le cas. Terminons notre propos sur la lib�ration de l�opposante birmane Aung San Suu Kyi. La fin de l�assignation � r�sidence de l�ic�ne de la d�mocratie birmane a fait la Une des m�dias internationaux, notamment europ�ens. Elle le m�rite amplement et ce n�est que justice. Sauf que l�empressement de ces m�dias et politiques occidentaux � saluer cette lib�ration n�a d��gal que leur silence sur l�emprisonnement � vie du dirigeant du Fatah palestinien Marwan Barghouti en Isra�l. Mais il ne faut pas leur en vouloir dans la mesure o� aucun pays arabe n�a r�clam� publiquement sa lib�ration. L�homme, �g� de 46 ans, d�range. Il n�entre pas dans les plans am�ricains et �gypto-saoudiens. Reste que le dirigeant palestinien, que tous les sondages donnent vainqueur dans le cas d�une �lection pr�sidentielle l�opposant au dirigeant du Hamas, Isma�l Haniyeh, a pass� son �ni�me A�d en prison.