Arborant l��tendard de l�Islam en tant que seul et unique r�f�rent id�ologique et de pens�e qui pr�destine � son action politique, Abdallah Djaballah est revenu sur les lieux de ses �premi�res amours� pr�cher la voie du salut par le biais de l�alternative th�ocratique port�e � ses yeux par l�un des textes fondateurs de la nation alg�rienne : la D�claration du 1er Novembre 1954. Aust�re, le d�cor plant� laisse �chapper cependant, quelques traits d�ob�dience parmi les fid�les que le cheikh a pu conserver dans cette ville, en d�pit d�une �travers�e du d�sert� dont il s�enorgueillit et assimile � un gage de probit� face � la compromission des uns et des autres. Les curieux �taient aussi nombreux vendredi soir dans la salle de l�UP de Constantine o� le cheikh fera son entr�e sous les youyous des femmes isol�es au balcon de l�enceinte et des �Allah Akbar� relativement ti�des par rapport au ton qu�il allait impr�gner, lui, pendant plus d�une heure � son discours. Douze ann�es se sont �coul�es depuis la derni�re prestation de Djaballah dans cette m�me salle, menant alors une campagne f�roce contre la visite � sa ville natale du chanteur juif originaire de Constantine, Enrico Macias. Un �pisode rappel� d�embl�e comme un haut fait d�armes par le cheikh qui soutient qu�il s�est nourri depuis, de patience en poursuivant sans rel�che son militantisme pour ses id�aux et convictions de toujours, �inalt�rables face aux entraves et injustices subies�, soutient-il. La cr�ation du FJD, son nouveau parti, interviendrait donc dans ce m�me cheminement puisque �son orientation et ses objectifs n�ont pas de prix et ne sont pas n�gociables�. Il se d�finit, selon son leader, comme �une formation politique de r�formes globales ouverte � toutes les bonnes volont�s qui �uvrent dans l�int�r�t de l�Islam, la nation et le peuple, selon le concept de pardon et d�entraide et consid�re la politique comme une voie r�gie par le droit et la justice�. D�o�, pense-t-il, �le FJD partage certaines particularit�s avec d�autres formations mais il est fondamentalement diff�rent sur des aspects fondamentaux�. Une diff�rence qui accentuerait l��uvre du changement auquel il aspire de par �la nature antid�mocratique du r�gime qui g�re le pays selon une logique de maintien �ternel au pouvoir, quels que soient le prix et les pratiques et par l�usage des moyens de l�Etat afin d�apprivoiser et de casser toutes les voix discordantes�. S�agissant des joutes �lectorales du 10 mai prochain, le chef de file du FJD estime qu�en d�pit des signaux forts dans le discours des officiels et notamment le chef de l�Etat et son ministre de l�Int�rieur, il n�en demeure pas moins que l�exp�rience alg�rienne a d�montr� qu�� chaque occasion �l�on a eu affaire � deux sortes de d�cisions et de recommandations, celle mise sur l��tal et celle distill�e sous la table, d�o� pr�vient-il, l�ampleur de la responsabilit� du pr�sident de la R�publique et des diff�rents intervenants dans l�op�ration de vote�. Faute d��lections libres et transparentes, �le d�shonneur s�abattra sur le peuple alg�rien qui aura, de ce fait, failli dans sa qu�te pour le changement � l�image des Tunisiens, Egyptiens ou Marocains. Car s�il (le peuple) ne s�est pas r�volt� comme ce fut le cas en Tunisie, il est tenu au moins d�op�rer � la mani�re des Marocains par l�acte politique �. Djaballah dont le propos est �tay� tout au long de son discours par des versets coraniques et hadiths est revenu �galement sur la r�conciliation nationale, �d�voy�e� selon lui par ses propres promoteurs qui dans le fond �refuse de l�appliquer sinon en vertu d�une logique du vainqueur et du vaincu qui a adopt� des lois qui privent une large frange de la population de ses droits civiques et politiques �. L�allusion est on ne peut plus claire puisque Djaballah ne s�en tient pas uniquement � cela et tend ouvertement la main aux ex-du FIS. �Les mesures apport�es par la r�conciliation en vigueur sont d�faillantes et inappropri�es et c�est pourquoi le FJD consid�re la r�paration de ces torts comme une aspiration prioritaire.� En ce sens que le cheikh d�nonce le fait que les Constitutions successives depuis 1988 ont consacr� le r�gime militaire et l�Etat policier au d�triment du primat du civil comme c�est le cas dans toutes les d�mocraties qui se respectent, il intente �galement un proc�s en r�gle � l�endroit de la classe politique qui a fait de l�usage du mensonge et de la trahison, un moyen indispensable pour arriver � ses fins. Il n��pargne, � ce titre, aucun courant, qu�ils soient nationaliste, la�c et islamiste, ils sont stigmatis�s, avec cependant une mention sp�ciale pour ses fr�res ennemis de la mouvance islamiste qui ont justifi�, � ses dires, leur compromission �leur qu�te d�occuper des postes de responsabilit� indissociable de l�objectif de toute formation politique mais qui ont, pour ce faire, cautionn� la fraude et troqu� leurs programmes contre celui du pouvoir�. Sans les citer pourtant, il attirera l�attention de son auditoire par un �ai-je �t� clair ou bien lahdith kias�. Les n�o-Verts� se reconna�tront.