�Je ne permettrais � personne de sp�culer sur la sant� du citoyen, quelle que soit sa position sociale ou ses soutiens � l�int�rieur de l�appareil de l�Etat. Je mets ma personne en jeu�et je vous assure, j�ai la peau dure !� Propos qui sonnent comme une d�claration de guerre� Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - A l�issue d�une r�union avec fabricants, conditionneurs, importateurs et distributeurs du m�dicament, tenue hier au si�ge de son d�partement, r�union o� il leur a fait part des r�sultats de l�enqu�te men�e par ses services pour �valuer les programmes d�importation des produits pharmaceutiques finis pour 2012, le ministre de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, M. Djamel Ould Abb�s, a tenu une conf�rence de presse. Il s�agit des programmes pr�visionnels valid�s au 15 novembre 2011 et dont les op�rateurs agr��s ont sign� des engagements de tout importer dans un d�lai de trois mois, soit au 15 f�vrier 2012. �Moi-m�me je suis abasourdi par les r�sultats de cette op�ration d��valuation. A peine 20% des programmes ont �t� r�alis�s et certains n�ont import� aucun flacon !�, a estim� le ministre. Et d�ass�ner : �J�aurai aim� leur retirer les agr�ments d�importation aujourd�hui mais, compte tenu de la situation, la p�nurie d�un bon nombre de m�dicaments et les besoins des malades, je leur ai donn� un ultimatum pour le 20 avril prochain.� M. Ould Abb�s a justifi� ce d�lai en ces termes : �La Pharmacie centrale des h�pitaux (PCH) se substituera � ces importateurs pour approvisionner les officines. C�est le d�lai pr�vu par ses fournisseurs pour honorer toutes les commandes�. Qui sont ces importateurs d�faillants ? Comment les importateurs ontils justifi� ce manquement � leurs engagements ? �Personne n�a su quoi dire. C�est qu�ils ne sont pas habitu�s � ce genre de contr�le. Auparavant, personne n��valuait ces op�rations d�importation. On accordait des autorisations d�importation (autorisations qui valent sortie de devises, ndlr) et on ne se pose pas de question apr�s�, r�v�le le ministre. Et de s��taler : �Mais moi je vais vous dire pourquoi ils n�ont pas import�. D�habitude, ils attendaient le mois de mars, p�riode durant laquelle la PCH lance ses appels d�offres. Et sur la base de ces appels d�offres, ils �tablissaient leurs bons de commande. Ainsi, au mois de mars, et apr�s des p�nuries et des ruptures de stocks, ils auront constat� les besoins des officines et de la PCH en m�me temps. Ils n�importeront que les produits qu�ils jugent rentables, imposent les prix de leur choix et tant pis pour le malades�. Le ministre, � la faveur d�un expos� en data show, a �tay� ses propos par les chiffres, des chiffres qui parlent d�eux-m�mes : �Le nombre d�op�rateurs ayant b�n�fici� d�un programme d�importation de produits pharmaceutiques finis pour 2012 est de 208 dont 48 pour le m�dicament, 83 pour les dispositifs m�dicaux, 61 pour les r�actifs et 16 pour les produits dentaires. Ils devaient importer 255 millions d�unit�s de vente (bo�tes, flacons� pour la vente en l��tat) repr�sentant 2965 m�dicaments. Au 15 f�vrier seulement 25 millions d�unit�s de vente ont �t� import�s repr�sentant 619 m�dicaments, soit 20 % de m�dicaments et � peine 14 % des quantit�s pr�vues. Parmi la trentaine d�op�rateurs d�faillants figurent de grands laboratoires comme Pfizer et GSK en plus de Biopharm, Danyl Pharm, El Kendi, Dar Al Dawa, LDM, Midpharm, IMG, EPDIS, Mag Stock��. Le ministre menac� ? Le ministre de la sant� a n�anmoins insist� sur les m�dicaments anticanc�reux : �L�Etat alg�rien est le seul au monde � assurer la gratuit� des m�dicaments anticanc�reux. Alors que certains op�rateurs ont fait de la souffrance des canc�reux un fonds de commerce. Sur les 134 produits, 15 seulement ont �t� import�s. Sur les 2 millions de bo�tes, seulement 65 000 ont �t� import�es, soit 3% du programme d�importation. Je veux rassurer les malades que la PCH a pris d�j� le relais pour ces produits et tous les m�dicaments seront disponibles dans quelques jours�. Revenant � la charge, le ministre a d�nonc� le fait que les int�r�ts dans le secteur de la sant� ne se limitent pas au m�dicament mais s��tendent aux �quipements : �Une IRM non fonctionnelle a �t� install�e il y a quelques ann�es dans un h�pital d�Oran. Elle avait co�t� 15 milliards de centimes. Il a fallu que j�intervienne pour que ledit �tablissement hospitalier d�pose une plainte. L�affaire est actuellement en justice.� Et de conclure : �Fini la r�cr�ation ! Celui qui n�a pas la volont� de travailler sinc�rement avec nous n�a qu�� aller investir dans un autre cr�neau et importer des fruits et l�gumes ou du pr�t-�-porter. J�ai jou� la carte de la transparence depuis ma venue. �a a bouscul� de gros int�r�ts, mais bon ! Et je m�en fiche des menaces, qu�elles soient directes ou indirectes. J�ai ma carri�re derri�re moi. Ache ma ksab, mat makhalla (je n�ai rien � perdre). �Avez-vous re�u des menaces Monsieur le Ministre, si oui, de quel type ?�, s�interroge-t-on. Le ministre a pr�f�r� la boutade en bottant en touche : �Avanthier, le MCA a battu le CA Batna par deux buts � un��. L. H. 46 directeurs d�h�pitaux suspendus Le ministre a d�cid� hier de suspendre de leurs fonctions 46 directeurs d��tablissements hospitaliers. Et pour cause. �J�ai donn� une instruction qui fut r�percut�e sur les 600 �tablissements hospitaliers que compte le pays pour qu�ils d�finissent leurs besoins en produits pharmaceutiques. Or, des ruptures de stocks ont �t� signal�es �� et l�, alors que ces directeurs n�ont transmis aucun bon de commande � la PCH. J�ai d�cid� de les suspendre jusqu�� ce que l�enqu�te d�termine les responsabilit�s�, a expliqu� le ministre, Djamel Ould Abb�s.