Par Nour-Eddine Boukrouh [email protected] Avec tout le respect d� aux Saintes Ecritures jud�o-chr�tiennes, il est difficile de croire que l�Homme a �t� fait � l�image de Dieu. L�homme est souvent trop mauvais pour pr�tendre refl�ter l�image du Cr�ateur. Il est par contre une autre affirmation selon laquelle c�est l�homme qui donne une image de Dieu. Un philosophe allemand, Goethe, lui a donn� une tournure percutante en la faisant tenir dans quatre mots : �Tel homme, tel Dieu.� La formule ne l�se ni l�Un ni l�autre. Avec la premi�re, on peut craindre une identification avec le Divin, alors qu�avec la seconde c�est une identification du fait d�autrui, et c�est l�homme qui est mis en avant. L�image qu�il peut renvoyer de Dieu est alors relativis�e par sa nature, capable du meilleur et du pire. Si elle est mauvaise, elle n�engage pas n�cessairement Dieu et ne pr�judicie pas � l�id�e qu�on peut se faire de Lui. Aucun non-juif ne voit Yahv� dans chaque juif, mais s�en fait une id�e � travers le comportement des juifs. Aucun non-chr�tien ne voit le Seigneur dans chaque chr�tien, mais le juge � travers le comportement de l�Eglise. Les non-musulmans ne voient pas Allah dans chaque musulman, mais s�en forment une notion � travers ce qu�ils observent chez le musulman sunnite ou chiite. A vrai dire, les gens se forgent une opinion non pas sur Dieu, mais sur les religions selon la repr�sentation qu�en donnent leurs adeptes. C�est comme dans le proverbe �Dis-moi qui tu fr�quentes je te dirai qui tu est.� Si vous demandez aujourd�hui � un Occidental pris au hasard � quoi il reconna�t un musulman, il vous r�pondra en h�sitant sur son choix : la burqa, la viande hallal ou la derni�re tuerie perp�tr�e en France. Si vous lui demandez quel est le musulman dont il a le plus entendu parler, il vous r�pondra sans r�fl�chir �Ben Laden�. Si c�est un Fran�ais, il vous r�pondra �Mohamed Merah�. Voil� l�association d�id�es entre eux et l��slam que les islamistes renvoient actuellement au monde. Cette image ne refl�te ni Allah, ni le Proph�te, ni la majorit� des musulmans. En �crivant dans sa Rissalat-Tawhid que �la vie des musulmans est devenue une manifestation contre leur propre religion�, Mohamed Abdou donne raison � Goethe sans conna�tre son aphorisme. L�islamisme ne reproduit pas l�image du Divin, il ne repr�sente pas l�Islam, ni m�me l�humain qu�il tue au nom d�une fausse id�e du Divin. La d�cadence est une inversion des valeurs, un renversement du sens des choses. Quand on appr�hende l�Islam � l�endroit, c�est-�-dire � travers le Coran, on apprend que les religions ont �t� donn�es aux hommes � un moment de leur �volution pour les aider dans l�organisation de leur vie morale, sociale et mat�rielle. Quand on l�appr�hende � l�envers, c�est-�-dire � travers la mani�re de voir d�un cheikh islamiste, on apprend que la religion a �t� inflig�e aux hommes pour qu�ils adorent Dieu en attendant de retourner � Lui sans pratiquement rien faire d�autre puisque le p�trole, abondant en terre musulmane, le permet. Quand on regarde � l�endroit l�islam, c�est-�-dire � travers le Proph�te, on apprend que ce dernier n�est qu�un transmetteur du Message, qu�il n�est pas un interm�diaire entre Dieu et l�homme, et que ce r�le n�a �t� d�volu � personne. Quand on le regarde � l�envers, c�est-�-dire � travers les enseignements de l�islamisme, on apprend que les ul�mas sont habilit�s � se prononcer sur la foi et la m�cr�ance des gens, � les accepter dans l�Islam ou � les en exclure, et m�me parfois � d�cider de leur vie et de leur mort. Il y a de nombreux cas o� ce renversement peut �tre observ�. Le chiisme reconna�t au Guide supr�me de la R�volution iranienne la qualit� d��Imam infaillible� alors que le Proph�te lui-m�me n�avait pas cette qualit�. Un homme peut-il devenir �infaillible� d�s lors qu�un coll�ge d�ul�mas en a fait un �ayatollah mo�dham� ? Comment un �tre dou� de savoir et de sagesse peut-il assumer une telle pr�tention et accepter une telle responsabilit� en pleine lumi�re de l�histoire ? Au d�but de la r�volution libyenne, cheikh Al-Qaradawi a appel� sur la cha�ne Al-Jazeera au meurtre de Kadhafi et d�livr� sur le pouce une fetwa rendant licite son sang. Est-il un calife ou une cour de justice � lui seul ? Il n�est qu�un halem, m�me si, le titre �ayant �t� jug� trop petit pour lui, on le d�signe sous celui de �allama� (savantissime). Depuis quelques ann�es, il a remplac� dans ses apparitions t�l�vis�es le traditionnel �salamoualeykoum � par un �nigmatique �hayyakoum Allah� (Dieu vous salue) comme s�il sortait d�un t�te-�-t�te avec Dieu dont il nous apportait le salut. Pendant la guerre qui a oppos� son mouvement � Isra�l en 2006, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a pr�sent� un tir de missile contre une corvette isra�lienne (sans la couler) comme une �victoire d�Allah�. On �tait tent� de lui dire : �Ya samahat ach-cheikh, croyez-vous que si Allah entrait vraiment en guerre, Il se contenterait d�un si petit succ�s ?� Les r�sistants de Hamas ont eux aussi l�habitude de faire passer leurs tirs de roquettes sur l�Isra�l pour des faits de guerre divins. Dieu serai-Il un si mauvais snipper �tant donn� qu�ils font rarement mouche ? Pourquoi m�ler Dieu � tout et � n�importe quoi, et ne pas pr�senter ses propres actes, bons ou mauvais, comme relevant de sa seule responsabilit� ? Pourquoi transf�rer sur Lui dans beaucoup de domaines notre petitesse, notre ignorance et nos erreurs ? Les Occidentaux inventent r�guli�rement de nouvelles technologies et font tous les jours de nouvelles d�couvertes qu�ils se d�p�chent de mettre au service de l�humanit� gratuitement, ou � bon march�. Et lorsqu�une d�couverte en m�decine, en biologie ou en astronomie, est assez vulgaris�e pour parvenir � l�oreille des ul�mas, il sort un jour de leur tour d�ivoire un �alem� pour annoncer au milliard de musulmans (dont 70% sont analphab�tes selon une agence de l�ONU) que la d�couverte en question a �t� vis�e par tel verset qu�il r�cite avec une ind�montable suffisance. Il cl�t son hom�lie en s�extasiant sur la toute-puissance divine et en s�auto-congratulant pour tant de savoir mis en lui par Allah. Sans nous expliquer pourquoi ce n�est pas lui qui a fait cette d�couverte, pourquoi il n�a pas inform� � l�avance la umma que ledit verset donnerait lieu � cette m�me d�couverte, et pourquoi les musulmans n�ont rien invent� ou �crit de notable depuis Ibn Khaldoun. Tout son ilm � lui est investi dans la surveillance m�ticuleuse de l�oscillation de l�aiguille entre le hallal et le haram, pendant que les juifs, les chr�tiens, les hindouistes, les bouddhistes, les shinto�stes et les ath�es progressent, am�liorant leur �ducation, leurs performances, dans tous les domaines et, par ricochet, notre bien-�tre. Comment qualifier l�attitude de celui qui attend que les autres aient fait le travail pour ensuite venir le banaliser, nier leur g�nie, et renverser l��chelle du m�rite au pr�texte, qu��tant musulman, il leur serait sup�rieur ? La vieille culture fran�aise poss�de une expression pour se moquer de l�ignare qui veut en apprendre � plus savant que lui : �Gros-Jean en remontre � son cur�.� Ibn Khaldoun a �crit au sujet de ces sophistes qui pullulaient d�j� de son temps : �Ils se cramponnent au pass� sans comprendre que la perfection n�est pas h�r�ditaire.� Mohamed Abdou les appelait �Ahl Aldjoumoud � (les adeptes de l�immobilisme). Quant � Bennabi, il leur a d�di� ce paragraphe de �Vocation de l�islam� (1954) : �C�est ainsi que l�id�al islamique, id�al de vie et de mouvement, a sombr� dans l�orgueil et particuli�rement dans la suffisance du d�vot qui croit r�aliser la perfection en faisant ses cinq pri�res quotidiennes sans essayer de s�amender ou de s�am�liorer� Il est irr�m�diablement parfait, parfait comme la mort et comme le n�ant. Tout le m�canisme psychologique du progr�s de l�individu et de la soci�t� se trouve fauss� par cette morne satisfaction de soi. Des �tres immobilis�s dans leur m�diocrit� et dans leur imperfectible imperfection deviennent ainsi l��lite morale d�une soci�t� o� la v�rit� n�a enfant� qu�un nihilisme�. Ces d�formations n�ont pas leur origine dans l�Islam, et on a vu la semaine derni�re avec quel esprit de libert� et de cr�ativit� il est venu. Elles rel�vent de la m�galomanie des hommes et de leur inclination maladive � l�autoritarisme intellectuel et politique. Cette inclination est si puissante qu�elle exige d��tre enrob�e de sacralit� et recouverte de divinit� pour �tre satisfaite. On trouve dans la langue arabe beaucoup d��tranget�s en rapport avec cet aspect, comme l�expression �rab al-�ila� pour d�signer le p�re de famille, ou celle de �arbab al-�mal� (pluriel de �rab� alors que chez les musulmans Il est par d�finition unique) pour d�signer les organisations patronales. Comment devrait-on alors se percevoir quand on est �d�cideur� au pouvoir ou ��mir� au maquis ? Serait-on � court de mots, ou est-ce par propension � l�auto-divinisation ? Nous, Alg�riens, sommes parmi les plus vuln�rables � cette perversion. Pr�tez l�oreille aux �changes verbaux entre deux citoyens qui se battent dans la rue, soyez attentif � votre propre langage quand vous �tes en col�re : n�est-ce pas Dieu qui en prend le plus pour son grade ? Au Moyen-Age, la chr�tient� avait aussi ses �ul�mas �. Le monde occidental �tait dans les t�n�bres et seules les lueurs tremblantes de l�Eglise pouvaient pr�tendre l��clairer. C��tait avant l�apparition des philosophes, des r�formateurs, des savants et des inventeurs en qui l�Eglise verra l�Ant�christ �uvrant � la destruction de la foi chr�tienne. Elle pers�cutera, assassinera et martyrisera bon nombre d�entre eux pour avoir cherch� � percer les voies imp�n�trables du Seigneur. Mais, au fil des avanc�es de la raison et de la science, elle finit par se raviser et faire son mea culpa, m�me si c�est avec quelque retard. Le Vatican a r�habilit� Galil�e en 1992 alors que sa condamnation par le tribunal de la Sainte inquisition remonte � 1633. Chez les musulmans, c�est l�inverse qui s�est produit. L�Islam a tout de suite allum� les lumi�res de la raison et de la science mais, apr�s quelques si�cles, une nomenklatura d�ul�mas s�est form�e � l�ombre du despotisme et �teignit ces lumi�res au motif qu�elles nuisaient � la puret� de la foi et � la majest� divine. Au nom d�Allah, ils r�duisirent l�islam au fatalisme et aux pratiques rituelles, effac�rent toute trace d�activit� intellectuelle et scientifique et bouch�rent les voies susceptibles d�y mener � l�avenir. Ils ont m�me confisqu� le titre de �savant� (alem) aux vrais savants pour le donner aux th�ologiens, �da�iya� et autres chouyoukh. Allez sur Google et tapez �savants de l�Islam� : le premier nom qui appara�t est celui de cheikh Al-Albani, ce �bahr al-ouloum� dont les Palestiniens se souviennent de la fetwa leur demandant de quitter sur-le-champ la Palestine parce qu�elle �tait devenue une �terre de m�cr�ance�. Alors qu�Al-Birouni, six si�cles avant Galil�e, a d�montr� la rotondit� de la Terre, l��Oc�an de science� comme on appelait cheikh Al-Baz la ni�e, comme il a ni� que les Am�ricains se soient pos�s sur la Lune, disant : �Si l�homme pouvait arriver � la Lune, le Proph�te nous l�aurait dit.� Allez changer des �savants� pareils, allez changer l�id�ologie wahhabite qui alimente l�islamisme, allez changer apr�s �a le monde musulman ! Ce n�est pas Al-Baz ou Al-Albani qui aurait accord� une remise de peine � Galil�e apr�s �seulement� trois si�cles et demi. C�est jusqu�au Jugement dernier qu�il aurait �t� condamn�. Quand il est mort en 2000, cheikh Al-Baz n�a pas �t� seulement pleur� et son d�c�s consid�r� comme une perte dont ne se rel�verait pas l�islam. On a vu dans sa mort �Un des Signes de la fin du monde�. Autant il est normal, compr�hensible et logique d�aller des t�n�bres vers la lumi�re, autant il est anormal, incompr�hensible et illogique de quitter la lumi�re pour aller vers les t�n�bres. Dans le premier cas, celui du christianisme, c�est un progr�s, une croissance ; dans le second, celui de l�islam, c�est une r�gression, une d�g�n�rescence. On est pass� de l�ouverture � la fermeture, de l�ijtihad au taqlid, de la pens�e libre, critique et cr�atrice, � la pens�e imitatrice, conformiste et autoritariste. Ce renversement a valu au monde musulman la d�cadence, le sous-d�veloppement, la colonisation, l�islamisme, le terrorisme et l�islamophobie, sans pr�juger de ce qui reste � venir. La philosophie est l��l�vation des choses simples de la vie � l�altitude o� elles r�v�lent leur nature id�elle. L�islamisme, c�est l�abaissement du divin au niveau le plus bas, l�id�e d�grad�e en f�tichisme des apparences, la pathologie maquill�e sous la saintet�, l�ignorance d�guis�e en �ilm�� C�est une maladie intellectuelle, mentale et psychologique qui n�a pas de nom, une pens�e unique p�trifi�e qui n�a pas seulement perp�tu� la d�cadence, mais l�a install�e � jamais. Ibn Hanbal, p�re du litt�ralisme, du salafisme et du wahhabisme, a pr�cocement enferm� les musulmans dans le probl�me de l��uf et de la poule en posant cet interdit : �Prenez garde de parler d�une question dans laquelle vous n��tes pas pr�c�d� par un savant.� Une question nouvelle venant � surgir aujourd�hui n�aurait, � le suivre, aucune chance de trouver r�ponse puisqu�il faut que le �salaf� en ait trait� pr�alablement. Et si elle n�est apparue qu�hier apr�s-midi ? Et si elle est l� depuis des si�cles, comme celle du d�veloppement, sans qu�aucun alem ne lui ait trouv� de r�ponse ? Ibn Hanbal y a �t� lui aussi de sa montagne, avant des centaines d�autres ul�mas, il a �lev� une barri�re infranchissable devant le progr�s. Voil� comment la pens�e islamique a �t� cadenass�e, camisol�e, maillot�e comme une momie de l�ancienne Egypte. Dans les soci�t�s traditionnelles, l��conomie informelle pr�domine. L�islamisme aussi. D�ailleurs les animateurs des deux march�s sont les m�mes. Le premier est celui des produits mat�riels, le second celui des produits spirituels. Il est le march� noir o� circulent les id�es sans facture, o� on d�livre les �dourous� � la va-vite, o� la vente des �ha�anate� se fait � la cri�e, o� on pratique le troc des hadiths et des cassettes vid�o� Dans le souk de la pens�e informelle, il n�y a pas de r�gles, de contr�le de qualit�, ou de garanties. C�est le bouche � oreille et la transmission orale : ni bons ni �critures comptables. C�est l� que la plupart des citoyens viennent se nourrir culturellement car les produits propos�s sont all�chants et � la port�e du �guellil�. C�est l� aussi que sont �coul�es les marchandises avari�es ou contrefaites. On y attrape facilement des maladies comme la folie meurtri�re. C�est ce qui vient d�arriver � un chaland devenu c�l�bre, Mohamed Merah. Les meurtres qu�il vient de commettre en France ont d�fray� la chronique mondiale et focalis� de nouveau l�attention sur l�islam. �Tel homme, tel Dieu�, se dit-on actuellement dans les salles de r�daction et les chaumi�res occidentales. Il est mort les armes � la main en criant �Allahou Akbar !�, fier de mourir en moujahid, certain de plaire � Dieu, et assur� de rejoindre le Paradis selon ce que la pens�e informelle lui a vendu comme credo frelat�. Il est mort pour une fausse cause, celle qu�elle lui a refil�e. Il a peut-�tre fait honneur � l�islamisme charlatan, mais il a sans aucun doute d�shonor� l�Islam authentique. Il n��tait probablement pas dans l�erreur par rapport aux enseignements clandestins du �djihadisme�, mais il l��tait assur�ment par rapport � l�islam de bonne facture. Il n�a apport� par son acte aucune valeur ajout�e � l�islam et aux musulmans, il a au contraire accru leurs difficult�s et leur mal-�tre dans le monde. Comment peut-on esp�rer plaire � Dieu en assassinant des innocents ? Sinon que serait un tel Dieu ? Je crains que tu ne sois mort pour rien, Mohamed Merah. Les marchands du Temple et les cheikhs des �tals sur la voie publique qui t�ont directement ou indirectement mont� la t�te ne sont pas press�s, eux, d�affronter le RAID, le FBI ou le Mossad. Ils ne sont pas impatients de retourner � Dieu pour profiter du Paradis qu�ils croient pourtant leur �tre assur�. Eux sont les conseilleurs, et les �gar�s comme toi les payeurs. Eux sont les strat�ges du terrorisme, et les leurr�s comme toi la chair � canon. Ils ont besoin de �loups solitaires� pour affirmer leur capacit� de nuisance, ils ont besoin de carrossiers comme toi, de marchands de volaille, de t�liers, de ch�meurs, d�exclus du syst�me �ducatif et de laiss�s-pour-compte de la soci�t�. Toi, tu �tais ch�meur mais tu touchais le RSA, tu habitais seul dans un quartier r�sidentiel de Toulouse et tu roulais en grosse cylindr�e � vingt ans. Tu as voulu te destiner au m�tier des armes et n��tait ton casier judiciaire charg�, tu aurais servi sous le drapeau fran�ais, peut-�tre en Afghanistan, o� tu aurais tu� des coreligionnaires. En Alg�rie, ils sont des dizaines de milliers � avoir compris l�islam � ta mani�re, fr�quent� le souk de l�islam informel, et pris au s�rieux les vendeurs � la cri�e de places de Paradis. Ces trabendistes sont toujours en vie et ne sont pas pr�ts � la quitter, laissant la sale besogne � des jeunes comme toi. Vous reposez tous sous terre au grand malheur de vos familles, tandis qu�eux sont �hayoun yourzakoun �. Tu croyais, comme des millions de musulmans, qu�ils sont habilit�s � �expliquer� l�islam alors que tu pouvais le faire par toi-m�me, par la r�flexion, l��tude, la raison et la discussion� Ils n�ont d�habilitation que celle qu�ils tirent de l�ignorance de larges pans du monde musulman aux trois quarts analphab�te. Ne l�ayant pas fait, t�en �tant remis � des ul�mas qui ne sont que des �djouhala�, tu es mort en assassin. Le Coran t�avait pourtant averti : �L�encre des savants est plus pr�cieuse que le sang des martyrs�. Ce que t�a appris l�islamisme n�est pas la v�rit�, mais un monde virtuel. Il t�a projet� des films en 3D et donn� les lunettes qui vont avec pour que tu te sentes dans le casting, jouant le r�le d�Antar Ibn Chaddad (tu me diras que c�est un h�ros de la �Djahiliya�), de Ali, de Khaled Ibn Al-Walid ou de Hamza. Mais eux n�ont pas tu� des fillettes. Ils respectaient un code d�honneur (�hilf Al- Foudhoul�, auquel a appartenu Mohammed avant de devenir Proph�te) pour le premier, et les lois de la guerre d�finies par le droit musulman, avant d��tre r�vis�es par Ben Laden, pour les seconds. Victime toi-m�me, tu as fait des victimes qui t�ont pr�c�d� dans l�au-del� o� il n�y a pas plusieurs Paradis et Enfer. Ces notions ne peuvent pas �tre mises au pluriel car elles n�existent dans toutes les langues qu�au singulier. L�islamisme sans tra�abilit� t�a fait croire que le Paradis est r�serv� aux islamistes et l�Enfer aux non-musulmans, y compris les musulmans qui ne sont pas de leur bord. �a fera tr�s peu de monde dans le premier, et �norm�ment dans le second. A cette lugubre musique, beaucoup pr�f�reraient la chanson compassionnelle de Michel Polnareff : �On ira tous au Paradis�� Le Coran les y autorise ne serait-ce que dans ce verset : �Dis : � mes serviteurs qui avez commis des exc�s � votre propre d�triment, ne d�sesp�rez pas de la mis�ricorde d�Allah. Car Allah pardonne tous les p�ch�s. Oui, c�est Lui le Pardonneur, le Tr�s Mis�ricordieux� (39-53). En fait, mon pauvre Mohamed Merah, ce n�est pas � toi que je m�adresse puisque tu es mort. Je m�adresse aux futurs pauvres Mohamed Merah encore en vie en France, quelque part en Occident, en Alg�rie ou ailleurs dans le monde musulman, actuellement en s�ance d�endoctrinement ou d�entra�nement dans quelque camp afghan, pakistanais ou sah�lien, ou qui ne sont m�me pas n�s. Avec l�espoir qu�ils ne suivront pas ton exemple. Alors tu ne seras pas mort pour rien. Tu nous auras juste compliqu� la t�che un peu plus car devant ceux qui ne vont pas manquer de nous jeter � la figure �Tel musulman, tel Allah�, nous essayerons de faire bonne figure en leur r�torquant tout b�tement : �Tel �gar�, tel islamisme.�