De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed C�est dans un climat de tension sans pr�c�dent que le 29e congr�s de l�UOIF s�est ouvert hier avec, pour vedette, Tarik Ramadan, l�homme au double discours. Tarik Ramadan n�aura pas � partager la vedette avec d�autres stars au 29e congr�s de l�Union des organisations islamiques de France, UOIF, qui s�est ouvert vendredi 6 avril et se poursuivra jusqu�au 9 courant au Bourget (banlieue parisienne). Il sera le seul �gros calibre� � occuper la tribune pour la simple raison que la France, plus pr�cis�ment Sarkozy, � affaire Merah d�une part et �lection pr�sidentielle aux portes obligent� a refus� l�entr�e sur le territoire fran�ais � quatre pr�dicateurs �trangers invit�s de ce congr�s. Pour simple rappel, Nicolas Sarkozy lui-m�me en 2003 avait r�pondu, en s�y rendant � l�invitation de l�UOIF, ne trouvant pas alors � redire sur cette union qui charrie depuis des ann�es, avec la b�n�diction du pouvoir fran�ais, l�islam aux deux visages : le public et le clandestin. Dans une lettre qu�il a adress�e � ses anciens amis de l�UOIF, � deux jours de leur congr�s du Bourget, Nicolas Sarkozy a averti : �Je vous le dis avec la plus grande fermet� : je ne tol�rerai pas que puissent s�exprimer au cours d�une manifestation publique organis�e sur le sol fran�ais les porteurs de message d�appels � la violence, � la haine, � l�antis�mitisme, qui constituent des attaques insupportables contre la dignit� humaine et les principes r�publicains. � Cette lettre du pr�sident fran�ais a suivi sa d�cision d�interdire l�entr�e sur le territoire fran�ais � quatre pr�dicateurs invit�s de l�UOIF : Akrima Sabri, Ayad Benabdallah Al Qarni, Safwat Al Hidjazi et Abdallah Basfar. Quant au tr�s m�diatique Youcef Al Qaradaoui (re�u en grande pompe par nos dirigeants alg�riens, il faut le rappeler) et Mahmoud El Masri, ils ont d�eux-m�mes, sachant qu�ils allaient �tre interdits, renonc� � venir. Le pr�sident fran�ais a m�me donn� des pr�cisions sur la fa�on dont il a trait� le cas de Qaradaoui d�tenteur d�un passeport diplomatique qatari, d�clarant : �J�ai indiqu� � l��mir du Qatar lui-m�me que ce monsieur n��tait pas le bienvenu sur le territoire de la R�publique fran�aise, il ne viendra pas.� Et naturellement, l��mir du Qatar a fait plier son diplomate de pr�dicateur parce que son ami Sarkozy le vaut bien et qu�il ne s�agit surtout pas de cr�er des probl�mes au candidat pr�sident � deux semaines des �lections et de mettre ainsi en p�ril la manne financi�re qui arrose depuis quelques mois si g�n�reusement l�Hexagone. Le pr�sident de l�UOIF, Ahmed Djaballah, qui assure qu�il sera tr�s vigilant lors de ce congr�s, ne s�est cependant pas emp�ch�, en m�me temps, de d�clarer que �les conf�renciers interdits, des hommes mod�r�s, l�ont �t� � partir de phrases sorties de leur contexte�. �a ne change pas, comme on le voit, de l�argument �hors contexte� toujours avanc� par les islamistes lorsqu�il faut s�expliquer sur des propos contraires aux valeurs r�publicaines. Depuis vendredi, le tribun Ramadan, qui se pr�sente avec l�audace de repr�senter les musulmans de France, aura toute latitude de disserter seul et longuement sur la co/existence des valeurs que pr�ne l�Islam et les valeurs r�publicaines en slalomant comme il le fait avec brio et constance entre-le-dit et le non-dit. En attendant, Sarkozy a averti que ce congr�s sera suivi avec la plus grande des vigilances. Il sera sous tension, sans aucun doute.