Nicolas Sarkozy a voulu afficher sa fermeté lundi après l'affaire Merah, en annonçant que Youssef Al-Qaradaoui, célèbre prédicateur qatari qui devait participer à une réunion en France, n'était «pas le bienvenu sur le territoire de la République».Dans une campagne chamboulée par les tueries de Mohamed Merah, le Front national et le député PS Manuel Valls ont dénoncé ce week-end l'invitation adressée par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) à deux prédicateurs controversés, pour son rassemblement le 6 avril au Bourget.L'élu de l'Essonne avait notamment affirmé que «les services diplomatiques avaient délivré un visa» à Youssef Al-Qaradaoui, précisant que pour ce Qatari d'origine égyptienne «le jihad est un devoir pour tous les musulmans». Il a ajouté que ce prédicateur influent intervenant sur la chaîne Al-Jazira était «également connu pour ses fréquents propos antisémites».Le second religieux, Mahmoud al-Masri, est un prédicateur égyptien qui, selon le FN, a lui aussi tenu des propos antisémites et antichiites.Invité lundi de France Info, Nicolas Sarkozy s'est montré catégorique.«J'ai indiqué à l'émir du Qatar lui-même que ce monsieur n'était pas le bienvenu sur le territoire de la République française», a dit le chef de l'Etat en parlant de Youssef Al-Qaradaoui, qui est titulaire d'un passeport diplomatique et n'a donc pas besoin de visa pour se déplacer.«Il va y avoir un congrès d'une organisation, en l'occurrence l'UOIF. J'ai indiqué que ne seraient pas les bienvenus sur le territoire de la République un certain nombre de gens qui avaient été invités (...) et qui tiennent, ou qui voulaient tenir, des discours qui ne sont pas compatibles avec l'idéal républicain», a-t-il ajouté, sans dire si cela concernait aussi Mahmoud al-Masri.