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C�EST MA VIE
�Tata, je veux une maman !�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 04 - 2012


Par Salem Hammoum et Kahina Guemroud
Le ciel est gris et la pluie est mena�ante en cette journ�e pluvieuse. Dans l�aire de jeux du foyer, les chevaux � bascule ne grincent pas sinon au gr� de la brise froide de la matin�e glaciale et les toboggans ne servent que de d�versoir � quelques r�calcitrantes gouttes de pluie. C�est � l�int�rieur du centre, bien au chaud, qu�on retrouve les enfants. Innocents et souriants, s�agrippant aux tabliers des �ducatrices auxquelles l�un d�eux crie en tombant : �Maman !�
Tr�s en vue pr�s de l�entr�e du bloc qui compose l��tablissement, quelques vers du bien connu ouvrage Le Proph�te accueillent les visiteurs. Ils rappellent que l�enfant a des droits et que nous avons des devoirs envers lui. En ce lieu, les phrases de son auteur Gibran Khalil Gibran prennent une dimension solennelle. Pris d�une indicible �motion apr�s leur lecture, le visiteur, qui entreprend de se glisser entre les murs de l��tablissement, est accueilli happ� par le hall d�entr�e. Tr�s color�s, les pav�s, encore humides d��tre tant de fois fra�chement caress�s par un �ni�me coup de chiffon, refl�tent les ombres furtives des passants press�s. Le hall sent propre et bon. S�il entreprend encore de d�gourdir les pieds pour davantage de pas, le visiteur ira rejoindre le bloc administratif de l��tablissement. Il y trouvera des bureaux, la cuisine et la cantine.
Avec un peu de chance, le visiteur trouvera sur son chemin un adorable angelot de quelques mois, propre et bien portant, esquissant quelques pas incertains guid� par une �ducatrice du centre.
Puis, rebroussant chemin vers l�entr�e pour bifurquer cette fois-ci par le b�timent oppos�, il tombera nez � nez avec le bloc p�dagogique et ses servitudes : le bureau de l�assistance sociale, vide, faute de postes budg�taires, le bureau du m�decin, l�infirmerie, le bureau des psychologues, une salle de jeux puis une salle polyvalente, et enfin, dans le hall qui m�ne aux quartiers, il y a les chambres des pensionnaires. Avec un peu de chances, le visiteur trouvera sur son chemin un adorable angelot de quelques mois, propre et bien portant, esquisser quelques pas incertains guid� par une �ducatrice du centre. Ce fut le cas pour nous ce jour-l� � l�occasion de la visite inopin�e que nous avons effectu�e � la pouponni�re de Boukhalfa. V�ritables ruches bourdonnant de l�activit� du personnel enti�rement d�vou� � sa t�che, les pi�ces r�sonnaient affectueusement des doucereuses voix enfantines � peine couvertes par les voix des �ducatrices. Chacun vaquait � ses occupations le sourire aux l�vres. Rassurant et altier, le foyer offrait la s�curit�, la sant�, la protection, mais aussi beaucoup d�amour � ces tout jeunes pensionnaires qui conf�raient aux lieux une pu�rile majest�. Sise � l�int�rieur de ladite cit� sociale de Tizi-Ouzou, la pouponni�re de Boukhalfa a une capacit� d�accueil de 48 lits. Cr��e en f�vrier 2001, elle a �t� mise en service en juillet 2002. Sa mission est d�accueillir tous les enfants en d�tresse. L�objectif vis� est de sauver la vie de ces enfants m�me quand celle-ci semble dans un �tat d�sesp�r�. Elle a accueilli son premier enfant le 24 novembre 2002, et depuis, elle est le seul refuge s�r pour les enfants abandonn�s du territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Des enfants plac�s judiciairement ou abandonn�s � la naissance et ramen�s des cliniques et des maternit�s de la wilaya. Tous convergent vers la pouponni�re, mais par diff�rentes voies. Ceux d�rivant de placements judiciaires et les enfants en danger moral sont mis en s�curit� loin de leurs parents en butte � des proc�dures judiciaires ou confront�s aux difficult�s sociales. Il s�agit essentiellement de petites filles, puisqu�il n�existe pas de centre d�accueil pour filles dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Des placements issus directement des cliniques et services de maternit� de Tizi-Ouzou o� sont h�berg�s provisoirement ou d�finitivement les enfants selon les cas. En effet, les m�res c�libataires et autres ind�cises quant au sort qu�elles souhaitent r�server � leurs b�b�s, disposent, dans le cas d�un placement provisoire du nouveau-n� � Boukhalfa, d�une p�riode de r�flexion de trois mois. Pass� ce d�lai, l�enfant aura un statut de pensionnaire d�finitif. Il existe un autre cas de placement d�finitif r�sultant du choix d�lib�r� de la maman qui signe sur-le- champ et apr�s m�re r�flexion un PV d�abandon du nouveau-n�. Tout comme il n�est pas rare de voir des parents qui se pr�sentent eux-m�mes � la pouponni�re pour y placer leurs enfants. Ceux-ci sont en g�n�ral des parents en difficult�s financi�res et qui ne peuvent subvenir aux besoins fondamentaux de l�enfant. La psychologue clinicienne du centre nous apprendra alors, qu�au jour de notre r�cente visite, 24 enfants vivent au sein de la pouponni�re et sont r�partis selon les tranches d��ge dans quatre chambres diff�rentes : la chambre des petits poussins qui comporte 9 b�b�s ayant entre 0 et trois mois, et plac�s provisoirement ou d�finitivement selon les cas du moment que les m�res c�libataires h�sitantes et autres disposent dans le cas d�un placement provisoire du nouveau-n� � la pouponni�re d�une p�riode de r�flexion de trois mois aux termes desquels l�enfant est d�finitivement pensionnaire ou du placement d�finitif lorsque la maman signifie par �crit l�abandon du b�b�. La chambre des petits malins : ils ont entre 6 mois et trois ans. Ils sont 5, la chambre des petits anges qui renferme 4 bambins, de 4 � 5 ans, la chambre des petits. Au nombre de six, ils ont entre 5 et 10 ans. C�est la chambre des scolaris�s. Certes, les enfants sont heureux au centre, mais il reste que tout enfant a droit � une maman et un papa, et � la stabilit� de l�image des deux. Parmi ceux qui atterrissent au centre, quelques-uns sont amen�s � repartir un jour. Mais c�est la totalit� qui l�esp�re. M�me les tout-petits, qui ne le disent pas, les stigmates qu�ils portent en eux l�expriment mieux. Le docteur Amimer, la psychologue clinicienne du centre, nous l�explique de fa�on scientifique. Les enfants, qui ont int�gr� la pouponni�re d�s les premiers jours de leur vie, montrent des signes de troubles psychiques et de retard physique � partir de cinq mois. Les uns arborent toujours un air triste et une extr�me sensibilit� � tout ce qui a trait au partage de l�affection des �ducatrices. Aussi, pour d�autres, une manifestation physique du malaise psychologique. Ils affichent un retard psychomoteur, notamment des difficult�s � articuler, sans aucune raison morphologique. Certains tardent plus que la normale � faire leurs premiers pas. Une fois d�tect�, le retard est vite contrecarr� avec une attention particuli�re et assidue de la part de l�une des deux psychologues du centre et des �ducatrices. Des projets individuels visant � r�parer la cons�quence et � combler la carence sont ainsi mis au point pour chaque cas. �D�s l��ge de cinq mois, un enfant, qui grandit dans un institut, montre tr�s vite une carence affective due � l�instabilit� de l�image maternelle. Il en r�sulte un ralentissement dans le d�veloppement psychomoteur. Une seule solution existe � ce malaise : l�adoption � l��ge pr�coce.� L�adoption constitue d�s lors un dilemme, les deux parties ayant besoin l�une de l�autre s�il y a des enfants abandonn�s par des parents non d�sireux de les garder. Il y a aussi des couples ne pouvant pas concevoir d�avoir un enfant. L�adoption est une solution. Mais elle comporte aussi ses compromis. Mme Amimer nous explique ce point sombre. Les couples trient les enfants : bienheureux, les nouveau-n�s et les enfants en tr�s bas �ge et en bonne sant�. C�est le v�u de la plupart des couples pr�tendant � l�adoption. Le fait d�avoir souffert de la st�rilit� affecte profond�ment les parents. Ils viennent alors chercher dans la liste des candidats � l�adoption les enfants plac�s d�finitivement, l�enfant id�al. Les enfants handicap�s demeurent longtemps dans le centre. Certains y passent leur vie. Parmi les pensionnaires de la pouponni�re de Boukhalfa, des grabataires. Ils sont quatre, deux souffrant d�ag�n�sie c�r�brale, un autiste et un enfant souffrant d�un retard profond. Ceux-ci sont les permanents du groupe. Ceux qu�on ne vient jamais chercher. Les parents veulent un enfant en bonne sant�. Certains voient en eux des fardeaux et c�est aussi l�avis de professionnels du domaine. Car si un enfant handicap� reste un poids lourd � assumer, il est pour certains un moyen de se racheter contre un remords qui les hanterait. Il y a des gens qui �mettent le souhait d�adopter un enfant handicap�, mais quelque temps plus tard, ils le replacent dans le m�me foyer. L�enfant aura alors subi la d�chirure de l�adoption au moment de quitter ses petits camarades, les �ducateurs et tout son environnement et celui de quitter une famille � laquelle il a mis un temps �norme � adopter. Le rem�de dans ce cas-l� est pire que le mal lui-m�me. �L�enfant, d�j� fragilis� par un premier abandon, en subira un deuxi�me faute d�une d�cision prise � la l�g�re et peut-�tre avec de la passion. Les passions finissent par dispara�tre, mais le handicap dure.� La psychologue nous explique que m�me si des enfants handicap�s, qui n�ont jamais eu � subir le d�chirement d�un placement provisoire dans une famille, subissent quand m�me un lourd traumatisme, puisque la wilaya de Tizi-Ouzou ne dispose pas de centre sp�cialis� pour handicap�s. �Nos enfants finissent toujours par quitter le centre pour un centre de cette nature sis � Alger, mais c�est tant mieux pour eux. Le centre est tr�s bien �quip� et dispose des moyens n�cessaires � la hauteur de la mission qui lui est d�volue. L�-bas, ils recevront les soins appropri�s et seront plus heureux�, affirme la psychologue d�une voie nou�e par l��motion.
Les enfants, qui ont int�gr� la pouponni�re d�s les premiers jours de leur vie arborent toujours un air triste et une extr�me sensibilit� � tout ce qui a trait au partage de l�affection des �ducatrices.
En 2011, faut il le pr�ciser, l��tablissement a admis 45 nouveaux enfants. Il a permis 28 placements pour adoption. La pouponni�re de Boukhalfa comporte indiscutablement plus de filles que de gar�ons. Le centre manque cruellement de personnel. Comme tout l��tablissement de la wilaya, les postes budg�taires sont rarement distribu�s. Entre les 27 �ducatrices du centre, tous rangs confondus, 22 sont des contractuelles � dur�e d�termin�e.


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