Le tout nouveau pr�sident de la LADDH, ma�tre Noureddine Benissad, s�inscrit en faux contre les d�clarations du pr�sident de la CNCPPDH, ma�tre Farouk Ksentini, qui pr�ne l�amnistie g�n�rale. Pour lui, il n�est pas possible de fermer les dossiers du pass�. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - S�exprimant hier, au cours d�une conf�rence de presse, Noureddine Benissad qui vient de remplacer Mustapha Bouchachi, � la t�te de la Ligue alg�rienne des droits de l�homme, a r�pliqu� aux d�clarations du pr�sident de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l�homme, Farouk Ksentini. Ce dernier, a en effet, pr�n� dans un entretien publi� dans l��dition d�hier au Quotidien d�Oran, une �amnistie g�n�rale sans tabous �. Une vision que N. Benissad est loin de partager. Il s�explique : �Nous ne pouvons pas faire l�impasse sur la v�rit� et la justice. Le pays ne pourra pas avancer si nous n��clairons pas le pass�. Je dis bien qu�il ne s�agit pas de regarder dans le r�troviseur, mais de conna�tre la v�rit�. Les Alg�riens sont, aujourd�hui, assez matures pour comprendre. Il faut absolument savoir les causes qui nous ont emmen�s � ce que nous sommes aujourd�hui, pour mieux appr�hender l�avenir.� Toutefois, le pr�sident de la LADDH affirme �tre d�accord avec le pr�sident de la CNCPPDH sur un principe : �Il n�y a pas de sujets tabous.� Raison de plus pour N. Benissad de �ne pas fermer les dossiers du pass�. Chose que, de toute mani�re, il consid�re �impossible � entreprendre et contre l�int�r�t de l�Alg�rie�. �Discours virtuels et absence de d�bat� Plus d�une ann�e apr�s la lev�e de l��tat d�urgence, le pr�sident de la LADDH, estime qu�il n�y a aucune avanc�e en mati�re de droits de l�homme. Au contraire, il pense que sur plusieurs chapitres, il y a r�gression. Il cite en guise d�exemple, la loi sur les associations qu�il qualifie de similaire � celle de l��re du parti unique. �La pr�c�dente loi de 1990 sur les associations est encore meilleure. Elle permettait au moins d�exercer avec le d�p�t du r�c�piss�. Aujourd�hui, nous sommes contraints d�attendre la d�livrance de l�agr�ment. Il y a comme une volont� de restreindre la soci�t� civile, ce contrepouvoir qui, pourtant, repr�sente l�avenir du pays�. N. Benissad, qui a �galement d�nonc� la r�pression des manifestations publiques et la r�cente arrestation d�un de leurs �l�ments par la police alors qu�il s�enqu�rait d�un rassemblement des greffiers de la justice, ajoute � ce propos : �Face � tout cela, nous constatons un discours virtuel des pouvoirs publics et qui s�inscrit en parfaite contradiction avec la r�alit� du terrain. Il nous semble qu�ils (responsables politiques alg�riens ndlr), ne vivent pas en Alg�rie.� Abordant la question des �lections l�gislatives, Noureddine Benissad d�plore l�absence de d�bat et surtout de th�mes int�ressant le citoyen. Certainement pas, souligne-t-il, sur les diff�rentes questions des droits de l�homme, allant de la libert� d�opinion, d�expression, de manifestation, ainsi que la r�partition des richesses et autres. Mais ce que le pr�sident de la LADDH regrette le plus, c�est la fermeture des m�dias lourds au d�bat contradictoire. �les Alg�riens ont besoin de voir sur les plateaux des avis diff�rents, m�me ceux qui pr�nent l�abstention, lors des prochaines �lections l�gislatives�, a-t-il conclu.