La production nationale de m�dicaments, couvrant actuellement 36% des besoins du march� domestique, peut �tre doubl�e d�ici trois ans, selon les op�rateurs nationaux. Mais est-ce un objectif possible, dans le contexte r�glementaire et �conomique actuel ? Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le march� pharmaceutique national est un march� mineur � l��chelle internationale et couvert par l�importation, � 64%. Ce qui repr�sente en valeur pr�s de 1,9 milliard de dollars. Assur�e au niveau de 56 unit�s de fabrication, la production locale ne couvre que 36% des besoins domestiques, pour une valeur de 1,050 milliard de dollars. Toutefois, 84% de cette production est assur�e par des op�rateurs priv�s et seulement 16% par le secteur public (Saidal essentiellement). Objectif, couvrir 67% des besoins � terme Or, cette production nationale pourrait �tre doubl�e d�ici trois ans, avec un taux de couverture de 67% des besoins, voire � plus de 70%. Un objectif ambitieux certes mais, cependant, r�alisable comme le pr�conise le Pacte de croissance auquel viennent de souscrire l�Union nationale des op�rateurs de la pharmacie (Unop) et le Forum des chefs d�entreprises (FCE) et qui ont coorganis�, hier � l�h�tel Sofitel � Alger, une rencontre-d�bat. Ainsi, avec les capacit�s de production d�j� install�es, des m�dicaments sous toutes formes pourront �tre fabriqu�s et permettant de couvrir les besoins domestiques d�ici 2015 et de g�n�rer des plus-values plus importantes. Un objectif possible, assure-t-on, � charge cependant d�assainir l�environnement �conomique et r�glementaire, au-del� de l�existence d�une r�elle volont� politique et de la politique gouvernementale en �uvre depuis une d�cade. Mais l�environnement actuel� Or, cet environnement s�av�re davantage favorable aux importateurs qu�aux producteurs locaux, et est contraint notamment par le �yoyo � r�glementaire qui bride l�investissement national, l�absence de cahier des charges r�gissant l�importation m�dicamenteuse et une organisation du march� qui peine � suivre, comme il est marqu� par la dichotomie entre le secteur priv� et le secteur public. Dans ce contexte, l�entreprise Saidal, qui b�n�ficie d�importantes aides publiques et d�veloppe des partenariats pour le transfert de savoir-faire et de fabrication du g�n�rique et de l�insuline, ne fait pourtant pas partie de l�Unop. Comme l�on rel�ve l�absence des conditions de d�veloppement industriel (absence de chaire de pharmaco-industrie, de centre de contr�le m�me si le minist�re de l�Industrie projette la cr�ation d�un centre technique d�di� � la chimie, un syst�me d�enregistrement et de remboursement d�pass�s, inefficients et assez p�nalisants, des prix distordus et insuffisamment r�mun�rateurs et des co�ts en hausse�). � quelles conditions ? D�o� la n�cessit� d�assainir en profondeur l�environnement du producteur afin qu�il soit davantage incitatif �conomiquement, adoss� � une administration efficace et appuy� par un cadre l�gal stable, pr�visible, transparent et coh�rent. C�est l�enjeu qui guide en fait le FCE et l�Unop, la finalit� �tant de stimuler la croissance sectorielle, la fabrication et non-conditionnement, et par del� la croissance �conomique du pays. Dans ce contexte, l�on appelle � revoir le cadre l�gal et r�glementaire, m�me si le minist�re de la Sant� semble favorable � l�actualisation du cahier des charges relatif � l�importation, � d�velopper urgemment une l�gislation nationale, confiant la d�tention de l�Autorisation de mise sur le march� (AMM) aux seuls fabricants nationaux, et mettre en place l�Agence nationale du m�dicament, dans un souci de gestion durable et lib�r�e de toutes vell�it�s politiques. Mais aussi de mettre en place une p�riode de 5 ans et d�appuyer par des aides cibl�es le d�veloppement des capacit�s de production, d�assouplir le syst�me actuel de fixation des prix et am�liorer les modalit�s d�enregistrement des nouvelles mol�cules et de remboursement des m�dicaments fabriqu�s localement. Il est �galement question de mettre en place un fonds public d�di� � la recherche-d�veloppement pharmaceutique, de simplifier la gestion du syst�me des exon�rations financi�res et des autorisations pr�alables d�importation...