Toujours en qu�te d'un gouvernement, la Gr�ce s'affirme dispos�e � remettre en cause ses engagements de rigueur, massivement rejet�s par l'�lectorat dimanche, un recul qui affole les march�s et repose la question de son maintien dans l'euro. Alors que la Gr�ce, men�e depuis novembre 2011 par une coalition gouvernementale pro-aust�rit�, semblait s'�tre fait une raison des sacrifices et r�formes qu'elle allait devoir consentir, les l�gislatives ont rebattu les cartes. Il y a une semaine encore, les conservateurs de la Nouvelle d�mocratie (ND) et les socialistes du Pasok, qui se partagent le pouvoir depuis 38 ans, se posaient en garants du maintien du pays dans l'euro via la stricte application de la feuille de route des cr�anciers du pays, l'UE et le FMI. Mais d�s qu'ont �t� connus les r�sultats des �lections qui ont consacr� les formations hostiles aux engagements de la Gr�ce vis-�-vis de ses cr�anciers, les responsables socialistes et conservateurs ont reconsid�r� leur position. Antonis Samaras, chef de la ND, a jug� � nouveau mardi �tout � fait r�aliste� une �ren�gociation � des accords afin de faire �respirer l'�conomie� et �soulager la soci�t�. M�me message de la part de son rival socialiste, l'ex-ministre des Finances, Evang�los V�niz�los : respecter le vote des �lecteurs implique de �chercher le meilleur amendement possible des termes� du programme d'aust�rit� �pour aider au d�veloppement (...) et prot�ger la niveau de vie des citoyens�, a-t-il affirm� mardi. Les march�s continuaient d'accuser le coup hier mercredi, apr�s avoir c�d� la veille � l'affolement. Le dirigeant de la gauche radicale grecque (Syriza), Alexis Tsipras, ne devrait pas ramener le calme, apr�s avoir envoy� aux cr�anciers publics � FMI, Commission europ�enne, BCE � une lettre expliquant que le verdict populaire rend caducs les engagements du pays. Le Syriza a �t� propuls� deuxi�me force politique par l'effondrement des deux partis historiques prorigueur � 32% des suffrages qui les a priv�s de tout espoir d'une majorit� absolue. Les cinq autres formations entr�es au Parlement, toutes hostiles � la rigueur, rassemblent une majorit� de 151 si�ges sur 300, mais sans perspective d'alliance. Mais Pasok et Nouvelle d�mocratie risquent de peu go�ter la missive d'Alexis Tsipras car s'ils ont pris le virage d'une ren�gociation, ils insistent sur l'imp�ratif d'un maintien du pays dans l'euro, accusant M. Tsipras de jouer avec le feu. S'affirmant pr�t � cohabiter avec le Syriza dans un gouvernement �d'union nationale�, M. V�niz�los lui a demand� de r�affirmer le positionnement pro-europ�en du futur ex�cutif. M. Samaras a lui eu mardi des mots tr�s durs � l'�gard d'Alexis Tsipras dont les propositions �conduisent directement � la faillite et � la sortie de l'euro �. Benjamin de la politique grecque, � 37 ans, M. Tsipras doit rencontrer chacun des deux hommes, car c'est lui qui est charg�, jusqu'� vendredi, de tenter de former un gouvernement. Arriv� en t�te des �lections, M. Samaras avait jet� l'�ponge d�s lundi, tandis qu'aux termes de la Constitution, M. V�niz�los prendra ensuite le relais. La Gr�ce �a une marge de ren�gociation� sur le contenu des mesures qu'elle doit prendre d'ici � 2015, a admis mardi Ghikas Hardouvelis, qui a conseill� pendant sept mois le chef du gouvernement Lucas Papademos. Mais cet ex-banquier a aussit�t ajout� qu'�il ne faut pas la surestimer et penser que tout d'un coup quelque chose a chang� en Europe parce que le peuple ici a cri� non�. �Si nous disons non � tout, nous sortons de l'eurozone�, a-t-il pr�venu, relayant les inqui�tudes des partenaires de la Gr�ce. A Paris, le ministre sortant des Affaires �trang�res, Alain Jupp�, a jug� hier mercredi la situation en Gr�ce �extr�mement pr�occupante�, ajoutant que �les mises en cause des trait�s qui ont �t� si difficilement n�goci�s (...) risquent de provoquer des turbulences difficilement contr�lables�. Berlin a pour sa part exclu toute r�n�gociation des accords conclus. Une fermet� affich�e �galement par la Banque centrale europ�enne (BCE). �Il doit �tre clair pour la Gr�ce qu'il n'y a pas d'alternative au programme d'assainissement convenu, si elle veut rester membre de la zone euro�, a d�clar� J�rg Asmussen, membre du directoire au quotidien �conomique allemand Handelsblatt. A tr�s court terme, les responsables grecs s'inqui�tent des �ch�ances financi�res qui attendent tr�s prochainement la Gr�ce, alors que selon un analyste local, le pays a �des r�serves jusqu'� fin juin�. �Si nous d�non�ons le m�morandum, j'imagine que les cr�anciers institutionnels vont consid�rer qu'ils n'ont pas � continuer � alimenter la Gr�ce avec les montants pr�vus par les accords�, a averti le ministre sortant des Finances, Philippos Sahinidis. Ghikas Hardouvelis a, lui, mis en avant le risque d'une remise en cause du versement, pr�vu cette semaine, d'une nouvelle tranche de 5,2 milliards d'euros, des pr�ts accord�s par l'UE.