La guerre reprend de plus belle entre Abdelaziz Belkhadem et ses contestataires au sein du comit� central du Front de lib�ration nationale au lendemain des �lections l�gislatives que l�ex-parti unique a pourtant largement remport�es. La retentissante victoire qui surprendra jusqu�� la direction nationale du parti n�aura finalement pas infl�chi la d�termination des opposants de l�actuel secr�taire g�n�ral. Kamel Amarni - Alger (Le Soir ) - Et d�ailleurs, ils tiennent toujours � leur d�cision d�avant les �lections du 10 mai consistant en l�organisation d�une session extraordinaire du comit� central pour proc�der � un retrait de confiance � Belkhadem. Aujourd�hui m�me samedi, les signataires de la p�tition contre le SG se donnent rendez-vous, d�s la matin�e, au niveau du si�ge de la kasma du FLN, � El- Madania. �C�est � partir de l� que nous nous dirigerons vers le si�ge national � Hydra�, nous confie un membre du groupe des contestataires. Il faut savoir, en effet, qu�initialement, ces membres du comit� central avaient pr�vu de se rendre directement � Hydra. Or, Belkhadem avait signifi� � Abdelaziz Ziari, qui est devenu l�un des meneurs les plus d�termin� du groupe contestataire, lors d�une houleuse r�union du bureau politique tenue lundi dernier, qu�il emp�chera cette r�union par tous les moyens. Avant-hier, jeudi, Belkhadem r�it�rait la m�me position devant un groupe de personnalit�s nationales du parti (Abderrezak Bouhara, Abdelkrim Abada, Affane Guezzane Djillali, entre autres) venues le voir dans son bureau pour tenter de d�samorcer le conflit, notamment en permettant � ces contestataires de se r�unir au niveau du si�ge national. Un rassemblement similaire avait d�j� eu lieu en avril dernier sans le moindre incident. Mais entre-temps, il y a eu les �lections avec les r�sultats que l�on sait et Belkhadem s�estime d�sormais en position de force pour imposer son autorit� sur le parti. Ce que contestent ses adversaires qui attribuent le succ�s du FLN � son pr�sident qui n�est autre que Abdelaziz Bouteflika. N�emp�che, Belkhadem profite de l�euphorie que lui conf�re l��clatant succ�s du parti aux l�gislatives pour acculer ses adversaires. Jeudi dernier, il a proc�d� ainsi � une v�ritable d�monstration de force en r�unissant son pl�thorique groupe parlementaire, fort de 221 d�put�s, et qu�il exhibe d�sormais comme un troph�e, effectivement difficile � contester. La crise au sein du comit� central n�a-t-elle pas �clat� � la suite de la publication des listes de candidatures du parti pour les l�gislatives du 10 mai ? Le r�sultat des l�gislatives aura non seulement permis au FLN de garder sa position de premi�re force politique du pays mais, mieux, d�avoir d�sormais � lui tout seul la majorit� � l�Assembl�e si l�on y ajoute la liste �additive� de onze autres d�put�s militants du parti mais �lus sous la banni�re des �redresseurs� ou sur des listes �ind�pendantes �. Dans son allocution prononc�e jeudi � l�h�tel Mazafran de Zeralda devant les nouveaux d�put�s, Belkhadem adoptait d�ailleurs le profil d�un chef de la majorit� et non pas celle d�un chef de parti mis en difficult� par ses propres instances internes. Ses critiques, il les r�serve toutes aux islamistes. L�ex-alli� au sein de l�Alliance pr�sidentielle, le MSP, sera particuli�rement pris � partie. �Dans les partis qui se respectent, les directions se doivent de reconna�tre leur responsabilit� en cas d'�chec.� Et pour mieux se faire comprendre, il pr�cise son tir : �Ils doivent avoir le courage politique, eux et les m�dias qui les ont soutenus ; eux qui sont all�s jusqu�� pr�dire une victoire retentissante allant jusqu'� constituer un gouvernement avant m�me les �lections, en s�inspirant des mod�les r�cents de certains voisins, ils se doivent donc de reconna�tre que le peuple alg�rien n�acceptera jamais qu�on lui dicte ses choix.� Cela, avant d�ass�ner, ironique : �La fraude �lectorale dont ils parlent aujourd�hui, nous la comprenons. C�est bel et bien l�effet de l��lectrochoc de 220 volts qu�ils ont re�u�. En coulisses, il se dit, du reste, que Belkhadem est devenu un farouche partisan de l�exclusion du MSP du futur gouvernement. Bouteflika acc�dera-t-il � ce �souhait� ? Tout se saura tr�s prochainement. De la m�me mani�re que la position du m�me Bouteflika par rapport au conflit interne au FLN. Car nul ne se fait d�illusion : c�est de lui que d�pendra l�issue finale de la crise qui secoue le comit� central depuis deux mois.