Farida Hannabi est psychologue. Elle exerce dans une Unit� de d�pistage et de suivi (UDS) de sant� scolaire dans la ville de Guelma, coordonne en parall�le avec tous les confr�res de la wilaya pour venir en aide aux �l�ves en difficult�. Elle forme avec eux une �quipe qui intervient m�me au niveau des centres d�examen. Elle d�crit dans cet entretien accord� au Soir d�Alg�rie les principes d�une th�rapie comportementale qu�elle propose aux candidats aux diff�rents examens de fin de cycle, victimes de crises de panique et d'angoisse en p�riode de r�vision et explique pourquoi elle est convaincue de leur efficacit�. Le Soir d�Alg�rie : En tant que psychologue clinicienne exer�ant en milieu scolaire, vous avez �t� sollicit�e par des �l�ves victimes de crises aigu�s d�angoisse et de stress en p�riode d�examens de fin de cycle. Pouvez-vous nous expliquer comment vous traitez ces cas ? Farida Hanabi : Il convient d�abord de r�aliser avec le patient, au cours du premier entretien, une �valuation du motif de consultation ; cela nous permet de poser un diagnostic pr�cis. L��l�ve se plaint de difficult�s de concentration et d'attention, avec trous de m�moire et parfois m�me une irritabilit�. Il d�crit aussi une r�action musculaire intense qui touche la nuque, les �paules, la face (il serre la m�choire et plisse le front), c�est une r�action tout � fait normale de l�organisme qui s�adapte mal aux changements du train de vie et aux multiples agressions psycho-�motionnelles au cours de cette p�riode. Ensuite, le th�rapeute doit rassurer le candidat et l�aider � mieux comprendre sa situation, en lui communiquant des informations qui peuvent lui �tre utiles, notamment sur l��volution favorable de la crise d�angoisse diagnostiqu�e et prise en charge convenablement. Apr�s cela, vient l��tape du choix de la conduite � tenir la plus ad�quate, elle est primordiale, puisqu�il s�agit d�un contrat th�rapeutique entre le patient et son psychologue. Ce dernier est tenu de respecter les exigences de son consultant en mati�re de choix th�rapeutique. Il faut toujours aider le patient � opter pour la meilleure conduite � tenir, mais ne jamais prendre de d�cisions � sa place. C�est la raison pour laquelle, la psychoth�rapie doit �tre con�ue comme une alliance. Cette d�marche est malheureusement loin d��tre toujours respect�e. Une fois le contrat th�rapeutique pass� avec votre patient, comment proc�dez-vous ? C�est au cas par cas. Si le patient se plaint d�un stress physique intense, on pr�conise les diverses techniques de relaxation et de contr�le mental qui agissent sur l�anxi�t�, en r�duisant les tensions musculaires li�es au stress et qui sont donc le meilleur moyen d�affronter continuellement ces troubles. Mais il y a aussi la di�te alimentaire, repas r�guliers et compos�s essentiellement d�aliments naturels et frais, renforc�s si n�cessaires de vitamines et de min�raux. Cela permet de lutter contre l�effet n�gatif du stress sur l�organisme. Il ne faut pas oublier les �tats d�angoisse qui sont caus�s par la peur de ne pas r�ussir par manque de confiance en soi. Le probl�me se complique n�anmoins lorsque cette crainte d�insucc�s influence la concentration et donc le rendement de l��l�ve. Le pronostic est mauvais pour les patients ayant un niveau scolaire limit�, mais pour le reste, l�entretien th�rapeutique peut parfois donner des r�sultats spectaculaires. G�n�ralement, il suffit de redonner au patient la confiance en soi ; l�influence de l�entourage et les ant�c�dents familiaux sont le plus fr�quemment d�crits lors de l�anamn�se (interrogatoire du patient et ses parents). Il est important de manifester de la compr�hension pour les patients pr�sentant ce type de probl�me et leur expliquer qu�ils peuvent les surmonter. Ensuite, il y a des techniques �motionnelles qui consistent � confronter en imagination ces personnes � l��chec et leur apprendre que ces situations qui sont, certes, extr�mement d�sagr�ables, ne doivent en aucun cas provoquer l�effondrement. Cette th�rapie a fait ses preuves du fait qu�elle a modifi� beaucoup les comportements de ces adolescents. Au-del� du stress en p�riode de pr�paration d�examens, travaillez-vous sur les sentiments de honte que peuvent ressentir les candidats en cas d��chec ? Tout � fait, c�est un tableau qui devient de plus en plus fr�quent, notamment chez les patients ayant effectu� un cycle scolaire sous pression parentale ou professorale, ou bien, chez les �l�ves mal-trait�s dans leur enfance. Ces sentiments de culpabilit� et de honte provoquent chez eux des humeurs d�pressives. Dans ces cas-l�, des techniques ad�quates s�imposent pour rem�dier � certaines situations qui se traduisent par une s�rie de pens�es culpabilisantes. �Je suis nul�, �finalement, je suis un rat�, un bon � rien�, �cela va s�rement se reproduire�, �mes parents sont des agresseurs potentiels�� Donc, on doit �galement travailler sur la r�action du patient, car ces �tats de pression peuvent entretenir chez lui un sentiment de culpabilit�, qui risque fort de le monter contre lui ou contre les autres. On craint l�agressivit�, la consommation d�alcool et de stup�fiants et parfois m�me les tentatives de suicide. Apr�s la ma�trise du stress, quelle est, d�apr�s vous, la meilleure fa�on de pr�parer un examen de fin de cycle ? Il y a d�abord l�organisation, qui est un moyen pr�cieux qui permet aux candidats de r�viser de fa�on rationnelle et efficace, en gagnant du temps et en �conomisant beaucoup d��nergie. Il y a aussi l�alimentation riche et r�guli�re qui vise � am�liorer la m�moire ; en plus des deux repas, le go�ter et le petit- d�jeuner ne doivent pas �tre n�glig�s, cela permet au candidat de rester en bonne forme durant toute la journ�e. L�alimentation peut m�me �tre renforc�e par la prescription de vitamines par le m�decin traitant. Il y a aussi les exercices de relaxation qui permettent au candidat de faire le plein d��nergie et de pr�venir le trac et la tension nerveuse le jour de l�examen. Cette technique simple permet �galement � l��l�ve de m�moriser facilement et pour longtemps, notamment les dates et les chiffres � retenir. Un dernier conseil pour les candidats au bac et au BEM ? La pr�paration d�un important examen (bac ou BEM) doit �tre planifi�e. Il faut d�abord �tablir un �tat des lieux, �valuer les moyens, rep�rer les lacunes, pour pouvoir d�terminer les priorit�s. A ce moment-l�, le candidat peut construire un emploi du temps en fonction des objectifs. Je voudrais aussi insister sur la pr�paration � l'examen par des exercices de simulation, c�est une technique qui permet aux candidats d�acqu�rir une grande s�r�nit� et une confiance et une ma�trise de soi. Il faut faire le maximum d�exercices, sans tricher pour apprendre � compter sur soi-m�me. Il s'agit de reprendre les devoirs et les anciens sujets d�examen, donc il faut faire et refaire des exercices d�application ; mais attention, il ne faut jamais apprendre b�tement un corrig�. 10 conseils pratiques pour un examen sans stress � Lire et relire r�guli�rement les cours appris durant l�ann�e scolaire pour mieux impr�gner la m�moire ; � refaire les m�mes sujets pour mieux comprendre et m�moriser les d�marches de r�solution d'exercices ; � tester ses capacit�s de m�morisation, visuelle et auditive, notamment kinesth�sique, une technique qui permet au candidat d�avoir une perception consciente de sa position et des mouvements des diff�rentes parties de son corps, ex : marcher en r�citant ; � respecter l�emploi du temps des r�visions dress� auparavant en fonction des objectifs trac�s ; � tenter � quelques jours du jour J d�augmenter progressivement le temps quotidien de concentration, sans pour autant d�passer la dur�e pr�vue le jour d�examen ; � alterner les s�ances de r�visions et moments de r�cup�ration et de loisirs ; � alimentation r�guli�re ; � pratiquer deux fois par semaine un sport non violent (footing ou marche � pieds, v�lo...) ; � r�guler le sommeil : de pr�f�rence partager les heures de coucher et de lever ; � �viter le recours compulsif � des produits excitants (cigarettes, caf� et certains m�dicaments).