La vall�e de la Soummam est plus que jamais menac�e dans son �quilibre �cologique. Sur un p�rim�tre de moins de cinq kilom�tres, la commune d�Akbou est jalonn�e par pas moins de quatre sabli�res et autant de carri�res d�extraction d�agr�gats se livrant � une concurrence sauvage et boulimique, en violation flagrante de la r�glementation et des cahiers des charges. Ainsi, outre le grave danger qui menace la nappe phr�atique du fait des crat�res profonds excav�s par les engins des sabli�res (crat�res laiss�s b�ants, au risque de la p�n�tration des eaux us�es et la contamination des nappes phr�atiques), les fellahs de la r�gion souffrent de la p�nurie d�eau dans leurs puits qui sont quasiment ass�ch�s, l�eau �tant exclusivement pomp�e par les sabli�res dot�es de gros moyens. Depuis plus d�une d�cennie et par diverses actions pacifiques, les riverains n�ont cess� d�interpeller les autorit�s comp�tentes pour qu�elles interviennent et mettent un terme � ce massacre �cologique aux cons�quences funestes et d�sastreuses. Outre la pollution sonore produite par les engins et les camions de gros tonnage qui traversent leurs quartiers, la pollution atmosph�rique qui leur a d�j� caus� de multiples maladies respiratoires (asthme et autres allergies), leurs habitations sont gravement l�zard�es � cause des dynamitages des carri�res qui rognent chaque jour que Dieu fait le Piton d�Akbou. Ce majestueux symbole plurimill�naire qui a r�sist� aux multiples invasions � travers les si�cles. �Au moment o� nous nous attendions � ce que nos responsables locaux reconnaissent et se penchent sur ce probl�me �pineux afin de trouver d��ventuelles solutions, voil� qu�ils viennent d�autoriser l�implantation d�une nouvelle et �ni�me carri�re sur le versant sud du Piton d�Akbou, � quelques m�tres du village agricole limitrophe au cimeti�re Sid- Abderrahmane. Et ce, comble de provocation, sans aucun pr�avis ni aucune concertation ! Nous, habitants et fellahs de la r�gion, contestons �nergiquement et cat�goriquement cette �ni�me agression et r�clamons son annulation pur, simple et imm�diate.� C�est en ces termes que les habitants des quartiers limitrophes expriment leur m�contentement dans une p�tition destin�e au minist�re de l�Environnement. Poisons chimiques dans la rivi�re Quelques centaines d�Akbouciens ont d�j� joint leurs signatures � ce document, parmi eux plusieurs candidats issus de diff�rentes listes en campagne �lectorale pour les prochaines communales. Toutefois, faudrait-il le signaler, lesdits candidats refusent d�assumer publiquement cette p�tition et insistent tous � ce que leurs noms ne soient pas cit�s dans la presse. Tous ces d�sagr�ments ont �t� maintes fois �voqu�s par les citoyens durant les meetings de proximit� organis�s par les candidats aux prochaines communales. A croire l�ancien maire int�rimaire qui drive pr�sentement la liste du parti au pouvoir le RND, le maire n�aurait aucun pouvoir de d�cision concernant l�implantation d�autres �ventuelles nouvelles carri�res. L�ancien directeur de la d�funte Encotrab (l�entreprise publique charg�e de l�exploitation de la plus ancienne carri�re sise � Vouz-eroual) pr�tend qu�au d�but des ann�es 1990, une note leur aurait �t� envoy�e par le wali de l��poque pour les pr�venir de l�imminente fermeture de cette carri�re, � cause de sa proximit� imm�diate avec l�espace urbain. �Mais la fameuse note n�a eu aucune suite�, s��tonnet-il. Par ailleurs, la d�ch�ance programm�e de la Haute Vall�e ne se r�sume pas � ces pilleurs de sable et autres extracteurs voraces d�agr�gats. Parmi les dizaines d�industriels implant�s dans les deux Zac (Taharacht et Azaghar) et qui d�versent directement leurs poisons chimiques dans la rivi�re, seul le groupe Danone a jug� utile de doter son usine d�une technique de traitement des effluents industriels. La disparition de plusieurs esp�ces de v�g�taux et d�animaux en est le sympt�me irr�cusable de cette in�luctable destruction environnementale. Ainsi, apr�s la disparition totale de la lauze (un poisson marin qui pond ses �ufs en eau douce), et ce, depuis le milieu des ann�es 1980, l�anguille et le barbeau sont de moins en moins visibles � mesure que les eaux de la Soummam sont de plus en plus glauques et infectes.