Quand les grands esprits se rencontrent, il en r�sulte toujours quelque chose de magique et d�inattendu. Ziani Cherif Ayad, en imaginant un nouveau concept qui allie th��tre et litt�rature, devait �tre lui-m�me surpris du r�sultat tout comme Mohammed Abbou, l�auteur du Mythe en h�ritage dans le brouhaha d�un �tumulte des mots� naissant et qui promet de belles perspectives. Le spectacle de la troupe caf�-th��tre El-Gosto, qui s�est inspir� des nouvelles parues aux Editions Dar El- Hikma de l�ann�e en cours, a apport� un nouveau souffle au paysage litt�raire. Une initiative qui a �t� possible gr�ce au concours de la directrice du palais de la culture, Mehadjia Bouchentouf, qui lui a ouvert ses portes derni�rement. Le spectacle est une belle performance agr�ablement soutenue par deux jeunes com�diens au talent av�r�, Sofiane Attia et Mohamed- Seghir Bendaoud, ponctu� �d�intrusions� musicales de Nourredine Saoudi. Ils ont tenu en haleine le public pendant une heure. Les textes choisis pour le lancement de ce concept racontent de fa�on hilarante et souvent sarcastique et satirique une r�alit� dans laquelle se reconna�t tout Alg�rien que le syst�me maintient dans un �tat de retrait et d�expectative. Le r�le de l�intellectuel cantonn� � constater sans jamais pouvoir �mettre des id�es qui sont �cart�es d�s qu�il introduit une r�flexion. Et sans doute � la r�flexion que nous invite le metteur en sc�ne de Gourbi ya mon ami qui dit �tre �sid�r� par les esprits obtus de certains responsables qui manifestent une telle r�sistance quand il s�agit d�apporter une id�e nouvelle par peur du changement�. Dans quelle mesure peut-on changer les choses ? L�intellectuel doit-il rester simple spectateur ou s�impliquer ? Et surtout, le laisserait-on s�impliquer ? La r�ponse � cette interrogation qui n�a rien de m�taphysique se trouve dans un texte que Mohammed Abbou a clairement identifi� dans �l�intelligence en retrait�. Une intelligence pers�cut�e et marginalis�e, car elle apporte des solutions pratiques aux probl�mes pos�s mais surtout elle d�nude l�ignorance et l�incomp�tence qui ont rendu la soci�t� amorphe et soumise. Mais c�est inexorablement la superstition et la rumeur �rig�es en mode de gouvernance qui traduit le plus la r�alit� de notre pays � travers le saint Sidi Feltane, le patron spirituel du village imaginaire de A�n El-Khobza, la trame qui raconte l�histoire d�une population �cribl�e� de maux, d�sesp�r�e, � la recherche d�un sauveur. Finalement, cette population cr�dule va laisser son sort entre les mains d��lus et responsables opportunistes qui vont la pr�cipiter dans le chaos. A�n El- Khobza deviendra A�n El-Harba. N�est-ce pas la r�alit� de ce qu�est devenue l�Alg�rie ? Ziani Cherif Ayad, qui aspire � travers ses spectacles � inciter � la r�flexion et au d�bat, compte r�cidiver au mois de janvier prochain. Le�la Aslaoui sera l�auteur dont les textes feront l�objet d�un spectacle. Pour le metteur en sc�ne, �le tumulte des mots� est un concept qui allie litt�rature et th��tre et qui ob�it � une aspiration artistique incitant � la r�flexion. Le choix des textes n�est motiv� que par un �lan de c�ur et d�esth�tisme visant � faire appr�cier au public des auteurs alg�riens et �trangers de genres diff�rents et vari�s. Les d�bats qui suivront la lecture ont pour but d�associer le public � l��uvre pr�sent�e et de cr�er une interactivit� entre les livres, les auteurs et tous ceux qui aiment l�art et la litt�rature. Ce concept n�est pas statique. Il est dynamique et a pour objectif de stimuler le d�bat et le questionnement �.