Son œuvre et son parcours ont fait, jeudi passé, à la bibliothèque du palais de la culture Moufdi-Zakaria, l'objet d'une conférence de presse animée par Ziani Chérif Ayad, dramaturge et directeur de la Cie Gosto Théâtre, en présence de Mohamed Lakhdar Maougal, universitaire et écrivain, et de la directrice du palais, Mme Bouchentouf. Cette rencontre avait pour objet de faire part des journées dédiées au grand homme de la littérature algérienne Kateb Yacine, qui se dérouleront du 27 au 29 du mois en cours au palais de la Culture et à l'Oref. Ces journées “katébiennes” entrent dans le cadre du projet “Les dramaturgies arabes contemporaines” que mène depuis 2005 la Cie Gosto Théâtre, “en interrogeant le passé, en revisitant les œuvres et la vie des auteurs majeurs de notre théâtre, algérien, maghrébin et arabe (…)” “C'est un travail naturel d'une compagnie de théâtre. On ne fait pas que des pièces de théâtre”, a déclaré Ziani Chérif Ayad. Ces rencontres viennent répondre à la question que s'est posée le dramaturge, à savoir “pourquoi nos auteurs sont méconnus ?” Et pour pouvoir les faire connaître, il est nécessaire, voire important d'organiser ce genre de “colloque” tout en sortant des sentiers battus. “Les Rencontres Kateb Yacine 2009, vingt ans après sont le début d'une initiative qui sera annuelle”, a-t-il ajouté. L'intérêt de ce genre de manifestation est non seulement de faire connaître nos auteurs, leurs œuvres mais aussi permettre “à nos intellectuels, nos artistes et aux professionnels de la culture de se retrouver autour de débats, de manifestations artistiques et culturelles”. Par ailleurs, l'orateur dira que cette manifestation va répondre à plusieurs questions que l'on se pose sur Kateb Yacine. En fait, mis à part ce l'on sait sur lui à travers les études faites par-ci, par-là, qui est-il vraiment ? C'est “un humain comme nous ! Quelle est la lecture qu'on fait de lui ? Ce qui nous intéresse, c'est son écriture, comment on la perçoit ? Comment on se l'approprie ? C'est comme ça qu'une œuvre se perdure”. Et d'ajouter qu'il est important d'avoir “une réflexion artistique sur ce qu'a écrit Kateb (…) qu'il faut inscrire dans un courant (littéraire) universel”. Mohamed Lakhdar Maougal, quant à lui, interviendra sur les influences ou inspirations littéraires (roman, poésie et théâtre) de Kateb Yacine. Selon lui, dans le domaine romanesque, Kateb Yacine a été inspiré ou influencé par Faulkner, alors que d'autres disent Diderot. Au théâtre c'est Brecht et son univers qui l'attirent. Ce qui donne une certaine originalité. Dans la poésie, il y a une évolution, du classique, avec une influence romantique, au bouleversement total, “un mélange des genres bien” qu'il “laisse perplexe”. Il nous apprendra aussi que la vie littéraire de Kateb est composée de 3x20. En fait tous les vingt ans, il y a du nouveau, une rupture, une naissance, un départ. Un remaniement sans toutefois (re) nier le passé. Au programme des “Rencontres Kateb Yacine” une conférence, des table-rondes, des représentations théâtrales et des mises en espace. Les participants aux conférences et tables rondes viennent d'horizons divers afin qu'il n'y ait pas ce côté académique et figé. De son côté, le palais de la Culture organise un vernissage des œuvres du plasticien Dokman portant sur le masque, un clin d'œil à Kateb Yacine et à son théâtre.