Ann�e charni�re, 2013 le sera fort assur�ment, notamment en ce qu�elle devra consigner non point des vell�it�s mais de grandes annonces politiques. Les sibylles qui ont ponctu� l�ann�e qui se cl�t devront laisser place � l�expression d�intentions franches et claires, tant est que l��lection pr�sidentielle, rendez-vous cardinal de la vie politique nationale, est d�sormais une courte �ch�ance. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - L�ambition de Bouteflika et la nature des amendements qu�il entend apporter � la Constitution d�termineront dans une grande mesure les audaces politiques. Si le chef de l�Etat venait � pr�tendre � l�exercice d�un quatri�me mandat d�affil�e, il est quasi �tabli que ni Belkhadem ni Ouyahia ne se mettraient en travers de sa route. Ces derniers ont jur� tous leurs dieux qu�ils ne rivaliseraient pas avec lui, quitte � ruminer plus tard le go�t amer du remords. C�est leur choix de vie politique, trop habitu�s qu�ils sont � l�effet yoyo et devant presque tout � Bouteflika. Sevr�s l�un comme l�autre de la charge gouvernementale, les secr�taires g�n�raux du FLN et du RND ne d�sesp�rent pas de retrouver un jour le bois vernis de leurs bureaux au Palais du gouvernement. Courtes ambitions. Le s�rail n�ayant pas de secret pour eux, Belkhadem et Ouyahia, objets de profondes contestations au sein de leurs partis respectifs, s�affichent d�ailleurs d�j� dans des attitudes qui donnent � comprendre que Bouteflika postulera � la prolongation de son bail. Et, comme lors des trois pr�c�dents mandats, ils l�accompagneront inconditionnellement dans cette aventure. En retour, ils lorgneront un rappel aux affaires. Les observateurs de la sc�ne politique nationale voient mal les deux hommes l�cher Bouteflika, encore moins le contrarier dans son entreprise de r�vision constitutionnelle, laquelle devrait intervenir courant 2013 pour clore le chantier de r�formes politiques que le chef de l�Etat a lanc� d�s avril 2011 pour s�abriter du vent des r�volutions arabes. Les convictions de Belkhadem et Ouyahia, s�ils en ont de bien propres toutefois, sont mises au placard d�s qu�il s�agit pour eux d��couter parler l�oracle. Mais si d�aventure, pour une raison ou une autre, l�actuel locataire du Palais d�El Mouradia renonce � une suppl�mentaire candidature, l�, les ambitions pr�sidentielles de Belkhadem et d�Ouyahia ne seront plus annihil�es. Ils mettraient assur�ment le pied � l��trier pour faire partie de la chevauch�e vers El Mouradia. Mais trouveront-ils montures ? Sauront-ils les m�nager ? L�on sait toutes les difficult�s qu�ils �prouvent � imposer de la s�r�nit� au sein de leurs partis, l�un faisant face � un mouvement de redressement bien assis et l�autre � un mouvement de sauvegarde bien parti pour r�ussir. Les islamistes : ambitions solitaires ou pragmatisme en collectif ? Indiff�remment � ce que d�cidera Bouteflika, les islamistes, qui ont d�j� dessin� et exp�riment� la trajectoire de leur commune destin�e politique, � travers la coalition �lectorale, iront � l�assaut d�El Mouradia. Aboudjerra Soltani, infortun� politique, ne trahirait aucun deal s�il se pr�sente � l��lection pr�sidentielle. Devenu gal�rien apr�s avoir longtemps fr�quent� les salons feutr�s de la R�publique, Soltani a l�envie aiguis�e de revanche sur le sort et sur les hommes qui l�ont renvoy� refaire ses classes parmi ses fr�res d�ob�dience. Parmi le conglom�rat des chefs de partis islamistes, Djaballah, except�, il jouirait d�une sorte de droit d'a�nesse. Ce qui pourrait le destiner � �tre en t�te de la diligence islamiste en partance pour la tr�s convoit�e El Mouradia. Ceci, bien �videmment, si la maison islamiste ne viendrait pas d�ici l� � conna�tre des fissurations. Auquel cas, ce sera � qui mieuxmieux entre Soltani, Akkouchi et Rebai, les trois architectes de l�Alliance de l�Alg�rie verte (A.A.V). Abdallah Djaballah, l�homme aux trois partis perdus, pourrait �tre amen�, une fois encore, � miser dans la course � la pr�sidentielle. Faisant figures de recal�s du printemps arabe, les islamistes alg�riens tenteront de jouer les rattrapages en avril 2014. Les probables retours sur sc�ne L�approche de l��lection pr�sidentielle pourrait inciter � des retours sur sc�ne. Mouloud Hamrouche, qui ne se met pas dans le spectre du visible que lorsque approche ce rendez-vous d�terminant, pourrait refaire surface. Tout comme Ali Benflis, candidat malheureux � l��lection pr�sidentielle de 2004. Les deux hommes jouissent encore d�un capital sympathie parmi les militants du FLN, le second repr�senterait m�me un courant qui y agirait en lame de fond. La grande question qui se pose et qui devra conna�tre sa r�ponse en 2013 est de savoir si Hamrouche et Benflis accepteraient de concourir avec un Bouteflika postulant � sa propre succession. Un risque � prendre, car ils n�ignorent pas la part de la fraude dans les deux reconductions du chef de l�Etat. Cependant, quelles qu�en seraient leurs attitudes respectives, il est fort � parier que des voix les r�clameraient.