Abdelaziz Khettari, directeur de l�h�tel Sofy, fait le point sur le secteur de l�h�tellerie � Bouira, mais aussi sur ces clients un peu sp�ciaux qui ont �lu domicile au sein d��tablissements h�teliers souvent par obligation. Soir magazine : Monsieur Khettari, pouvez-vous nous faire la pr�sentation de votre �tablissement ? Abdelaziz Khettari : Ouvert pour la premi�re fois en 2004, l��tablissement, situ� en plein centre n�vralgique de la ville de Bouira, a �t� repris par un particulier en 2007. Il en a fait ce qu�il est aujourd�hui, un h�tel class� une �toile par la direction du tourisme. Notre �tablissement offre � ses clients un service simple mais de grande qualit� : une r�ception tenue par quatre employ�s jeunes et dynamiques, un restaurant gastronomique et un second restaurant de libre service (self-cofee shop) dirig�s par deux chefs de rang. Notre �tablissement accueille une client�le fid�le ; nous recevons r�guli�rement des hommes d�affaires �trangers qui viennent dans le cadre de leur travail, il y a aussi et surtout les repr�sentants d�entreprises priv�es et publiques en d�l�gations qui passent de longs mois au sein de notre �tablissement. Il y a aussi des touristes, immigr�s et �trangers, qui visitent les nombreux vestiges et sites historiques et naturels de la wilaya de Bouira. Le sujet de notre enqu�te est relatif aux clients permanents des h�tels, que pouvez-vous nous dire � ce propos ? L�h�tel est normalement un lieu de passage, un endroit o� on pose ses bagages pour prendre des vacances ou r�gler des affaires ; normalement, cela prend quelques mois tout au plus. Pourtant, il existe dans notre soci�t�, mais plus encore dans les soci�t�s occidentales, des personnes c�libataires ou en couple qui se retrouvent contraintes � vivre � l�h�tel de fa�on permanente, et ce, beaucoup plus par obligation que par choix. Cela s�explique d�abord par le fait que ces malheureuses personnes n�arrivent pas � trouver de logement faute de moyens financiers ; les centres d�h�bergement et d�accueil �tant g�n�ralement des solutions d�urgence r�serv�es � une certaine cat�gorie appel�e �cas sociaux�, d�autres n�arrivent pas � trouver un bail de longue dur�e car n�ayant pas une situation professionnelle stable ou n��tant pas en mesure de payer une caution souvent importante. Une ann�e de loyer d�avance pour le plupart des locations, elles sont donc oblig�es de trouver une solution de logement, m�me � court terme, souvent co�teuse, mais qui est la seule qui s�offre � eux et c�est l� que l�h�tel intervient. Pour ma part, et en tant que directeur de l�h�tel, j�avoue ne jamais avoir eu affaire � ce genre de situation de personnes en difficult� qui trouvent refuge dans notre h�tel. Par contre, nous accueillons r�guli�rement des clients semi-permanents qui restent plusieurs mois chez nous, parfois cinq ou six, et que nous traitons en invit�s prestiges. Ces personnes �tant en d�placement durant de tr�s longues dur�es dans le cadre de missions ou de contrats de travail, ils passent plus de temps dans une chambre d�h�tel que chez eux ; ce qui fait d�eux des clients exigeants. Nous sommes � leur service et tenons � les satisfaire. Quels sont les points sur lesquels un permanent ne transige presque jamais quand il est � l�h�tel ? Le prix de la chambre est tr�s important, et bien que �a soit �l�entreprise� qui paye, la rentabilit� reste un point important sur lequel le choix se fait. Ainsi, ces soci�t�s qui envoient des commerciaux ou des d�marcheurs vont chercher � n�gocier au mieux avec les h�tels, ou alors imposer � ceux qui les utilisent des plafonds de frais � ne pas d�passer ; cela passe g�n�ralement par les �bons pour� que les employ�s qui vont � l�h�tel pr�sentent au moment de passer � la caisse. De ce fait, toutes les d�penses sont prises en compte : le prix de la chambre et des repas et aussi celui des petits services comme la blanchisserie. La localisation de l�h�tel est aussi essentielle. L�id�al, c�est que l�h�tel doit �tre pr�s du lieu de travail, pour �viter aux clients d�effectuer de longs trajets, et aussi pas trop �loign� du centre-ville pour leur permettre de se changer un peu les id�es. En tant que directeur, que r�servez-vous � vos clients permanents ? Pour moi, en tant que professionnels de l�h�tellerie, �tre un habitu� et un permanent de notre h�tel ouvre certaines portes et privil�ges que seule notre client�le la plus fid�le peut en b�n�ficier. Nous signons beaucoup de conventions avec des soci�t�s �trang�res et nationales, et dans ce cadre, notre h�tel est souvent l�h�te de personnes ou de groupes qui nous honorent de leur pr�sence, nous devons donc �tre au meilleur de notre performance et nous atteler � les servir de la meilleure fa�on possible. Certains de ces avantages sont par exemple la restauration que nous tenons � rendre la plus agr�able aussi bien du point de vue visuel que gustatif. Pour ce faire, nous avons une �quipe de cuisiniers s�lectionn�e avec soin, cela ajout� au service de salle qui doit �tre irr�prochable. Pour les chambres, bien que les r�gles de l�h�tellerie interdisent qu�un client reste plus d�un mois dans la m�me chambre, nous faisons des exceptions pour permettre � nos habitu�s de garder leurs rep�res dans une des chambres de leur pr�f�rence. Un autre service qui sied �norm�ment aux clients permanents est la blanchisserie ; tout client permanent appr�cierait de retrouver son linge propre et repass� � son retour du boulot, ce service n��tant malheureusement pas inclus dans notre �tablissement, nous orientons nos clients vers une laverie des environs, mais je compte combler cette lacune.