Le sc�nariste et journaliste alg�rien Belkacem Rouache propose dans L'homme qui regardait la merune m�ditation po�tique sur l'�preuve de la perte des �tres chers � travers le r�cit d'un homme endeuill� qui tente de survivre en puisant sa force dans un imaginaire f�cond et salutaire. Apr�s Le naufrage rythm�, Belkacem Rouache signe un deuxi�me roman aux accents autobiographiques, paru aux �ditions El Kalima, inspir� par la disparition tragique en 2008 de son �pouse et de son fils de 16 ans suite � un accident domestique. Assis en face de la mer, univers de pr�dilection de l'�crivain, le narrateur apprend la mort de sa femme et de son fils : c'est le point de d�part d'un r�cit o� un homme voit son �monde s'�crouler� et ses rep�res voler en �clats. D�s les premi�re pages, le lecteur est plong� dans �l'angoisse� et la �souffrance� de cet homme qui, dans la confusion, se pr�cipite � l'�cole o� sa femme enseigne. Il y rencontre un g�ant, un personnage �cruel� et �cynique� et entame avec lui un �trange dialogue. Dans sa ville natale de Dellys, � 50 km de Boumerd�s, le narrateur se r�fugie dans la maison o� il devait vivre ses vieux jours avec son �pouse. Le r�cit oscille entre conversations avec le g�ant sur le sens de la vie et de la mort et les hallucinations o� l'homme croit retrouver ses proches disparus. Outre ses situations qui rapprochent son roman du genre fantastique, Belkacem Rouache accorde une large part � l'envol�e lyrique ainsi qu'aux commentaires o� se dessine en filigrane son opinion sur la situation politique, sociale et humaine de l'Alg�rie contemporaine. Le roman est centr�, dans la deuxi�me partie, sur le personnage de Doria, une femme rencontr�e dans une f�te � Bab El-Oued (Alger) qui va s'av�rer li�e au g�ant, d�tenteur des r�ponses aux questions m�taphysiques du narrateur. Le dernier chapitre, plus court que les pr�c�dents, se d�roule dans un commissariat. Le narrateur y est interrog� sur la disparition de Doria et accus� d'en �tre responsable, parce qu'il poss�de, lui reproche-t-on, un �langage de po�te�. Le livre se conclut par l'�vocation du �plus vieux chant du monde, celui de l'amour et de la mort� qui interroge : �Po�te o� es-tu ?� r�affirmant ainsi la place que l'auteur conf�re � la po�sie dans sa qu�te personnelle et litt�raire. Sans v�ritable trame narrative, L'homme qui regardait la mer tient le lecteur captiv� gr�ce � la force de ses images et � la le�on de courage qu'il transmet : �Renoncer au combat n'a aucune excuse. Nous devons l'emporter sur toutes les tristesses. Nous devons nous �lever de la m�lancolie�, �crit l'auteur. En guise d'hommage suppl�mentaire, la couverture de L'homme qui regardait la mer repr�sente une illustration r�alis�e par Abderrahmane et Dalila, les fils et �pouse de l'auteur � la m�moire desquels ce livre est d�di�.