La présidente de l'Association française des amis de la RASD en France, Mme Régine Villemont, ne se fait pas d'illusion à propos de l'intervention française pour le règlement du conflit sahraoui. Selon elle, «il y a tellement d'intérêts croisés que c'est très dangereux politiquement». Il reste donc les Etats-Unis, acteur-clé, estime-t-elle, dans la résolution du conflit. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Régine Villemont, qui est aussi membre de la task-force de la Coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), de retour des camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, a fait une halte hier, à Alger. Dans une conférence de presse qu'elle a animée avec le président du comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Mme Villemont a tenu à dénoncer le procès des 24 détenus sahraouis ayant écopé des peines de prison allant de 20 ans à la perpétuité. Le qualifiant de «mascarade», l'intervenante a indiqué que ce procès a été fabriqué de toutes pièces et la sentence a été probablement dictée par le roi du Maroc. Ce procès, poursuit-elle, est un règlement de compte politique. «Mohamed VI veut démanteler une seconde fois Gdeim Izik», a souligné la présidente de l'Association des amis de la RASD qui estime que le roi du Maroc «a pris un énorme risque face à l'opinion internationale ». Déjà épinglé à plusieurs reprises pour ses agissements contre la population sahraouie, le Maroc, ajoute l'intervenante, «aggrave son cas et ne manquera sans doute pas d'être de nouveau épinglé par le rapport du Conseil des droits de l'homme de Genève, le Conseil de sécurité de l'ONU et par d'autres organisations internationales». La conférencière a indiqué, par ailleurs, que le Parlement français a été saisi pour créer un groupe d'études sur le Sahara occidental. Cette proposition, souligne-t- elle, est bloquée par la présidente de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée française. Evoquant la conférence organisée le 2 février dernier par le Sénat français sur la question du Sahara occidental, Mme Villemont a indiqué qu'elle a failli ne pas avoir lieu. Et pour cause, poursuit-elle, «le Maroc a exercé toute sa pression pour empêcher sa tenue». L'Association des amis de la RASD demande, par ailleurs, la libération immédiate des détenus sahraouis ou leur comparution une nouvelle fois devant un tribunal civil.