La justice marocaine a pris un "grand risque" en condamnant à des peines sévères les 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik, a indiqué samedi à Alger la présidente l'association française des amis de la RASD, Mme Régine Villemont. "En permettant à la justice de son pays de prononcer des sentences aussi sévères contre les 24 prisonniers politiques sahraouis, le Maroc aura pris un grand risque", a souligné Mme Villemont lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite dans les camps des réfugiés sahraouis. Tout en qualifiant ce procès de "règlement de compte politique", elle a estimé que le "grand risque" encouru par le Maroc, est que ces "terribles condamnations pourraient provoquer un +second Gdeim Izik+". "Ce procès démontre à la communauté internationale que le Maroc n'est pas en harmonie avec les principes de démocratie et de droits de l'homme dont il se prétend garant, ce qui lui enlève toute crédibilité", a-t-elle souligné. S'agissant de la position française vis-à-vis de la question sahraouie, Mme Villemont a relevé que la France a de "terribles" intérêts au Maroc, d'où, a-t-elle expliqué, son alignement en faveur du projet d'autonomie revendiqué par le Maroc. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union des militants sahraouis, Abba Hayssen, a qualifié de "très mauvaise" la situation dans laquelle se trouvent les 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik, soulignant que le Maroc recourt à de "nouvelles méthodes de tortures" pratiquées sur ces prisonniers. Il a ajouté, dans le même cadre, que le rapporteur de l'ONU chargé du dossier de la torture au Sahara occidental, présentera son rapport lundi prochain.