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Haroun et Brahim : de quel crime leur mort est-elle le nom ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 03 - 2013


Par Ali Chibani (�crivain, journaliste)
�Ex�cutons les criminels, les p�dophiles, tuons-les tous. Et le crime, la maladie, la mal-vie, le malaise social, la frustration collective, l��chafaud leur conviendra-t-il ? (1)� Il est toujours bon d�assister au sursaut de l�intelligence quand la psychose devient le seul guide du peuple.
Ces mots �crits par le chroniqueur Abdou Semmar qui sait situer la source du mal sont sans doute la plus belle r�action que l�on ait pu lire au milieu du tumulte des appels au meurtre suivant l�horrible d�couverte, mardi 12 mars, des corps sans vie de Haroun-Zakaria Boude�ra et Brahim Hachiche, deux enfants �g�s de 9 et 10, ans disparus quelques jours avant � Constantine. Une col�re l�gitime a imm�diatement saisi les Constantinois qui, selon les m�dias, ont demand� l�ex�cution des coupables de ces crimes. Un appel lanc� �galement par de nombreux r�seaux sociaux alg�riens. Comme l��voque le chroniquer Abdou Semmar, la condamnation � mort des coupables ne r�soudra rien � l�origine des ce type de malheur m�me si la terrible d�couverte peut expliquer une telle r�action �motionnelle. Loin de l�, elle risque de les aggraver car elle ne ferait que donner l�impression d�avoir r�gl� un probl�me qui n�cessite r�flexion et analyse pour �tre surmont�. Oublier la mort de la petite Sha�ma � Alger, faire semblant d�ignorer que d�autres crimes de ce genre ont d�j� �t� commis et seront commis par ailleurs pour faire des coupables r�els ou pr�sum�s de ces crimes odieux les boucs �missaires d�un probl�me collectif qui nous concerne toutes et tous, c�est reproduire, cette fois-ci de mani�re l�gale, le m�me crime qu�eux.
Trouver les vrais coupables
Et si nous �tions toutes et tous responsables de ces crimes � du moins sur le plan moral � � commencer par les gouvernants et faiseurs de lois ? C�est la question que l�on doit se poser. En effet, il est �vident que ces meurtres trouvent leurs premi�res raisons dans les d�rives politiques enregistr�es cette derni�re d�cennie. En parlant de d�rives politiques, nous renvoyons clairement � la politique de l�amnistie nationale qui absout les auteurs des crimes des ann�es 1990 et va jusqu�� faire d�eux une classe de privil�gi�s disposant de tous les droits : emplois, pensions, logements� Mais la plus grande et la plus dangereuse d�rive de cette loi d�amnistie est d�ordre langagier : elle consiste en l�interdiction de parler de �terrorisme� et d�imposer une nomination officielle de la p�riode des ann�es 1990 qui est �la trag�die nationale�. Cette nomination inscrit, d�une part, le traumatisme de la d�cennie noire dans le registre du mythe, de la th��tralit� et, d�autre part, elle en fait une n�cessit� r�demptrice qui d�poss�de les victimes et leurs proches de la l�gitimit� de leur souffrance. �Trag�die� vient en effet du mot grec �tragos� qui signifie �bouc� et qui renvoie au bouc �missaire, � ce qui est sacrifi� pour assurer la renaissance et la coh�sion du groupe. La censure ne s�arr�te pas l�. Elle va plus loin puisque les universitaires alg�riens ne sont pas autoris�s � mener des recherches sur les traumatismes li�s � cette p�riode. Que reste-t-il donc � une soci�t� qui ne peut pas nommer ses blessures et ses souffrances sinon se laisser guider par son inconscient marqu� par des exactions d�une inhumanit� absolue ? L�impossibilit� de faire passer le traumatisme dans le champ du symbolique et du conscient am�ne le sujet social le plus fragile � reproduire de mani�re primaire les actes qui sont � l�origine du mal. C�est ce qui se produit � travers ces enl�vements d�enfants et leur meurtre. Le fait que ce soit des enfants qui soient les premi�res � m�me si ce ne sont pas les seules � victimes est tr�s symbolique et doit �tre interpr�t� comme tel, d�autant que les auteurs de ces crimes � si l�on se fie aux informations rapport�es par les m�dias � sont des hommes qui �taient, dans les ann�es 1990, des enfants. Nous pouvons ici nous interroger sur l�explication � donner � de tels actes : ne sont-ce pas, chez l�auteur du crime, le r�sultat du besoin inconscient de reproduire une souffrance et un traumatisme li�s � une enfance v�cue dans une soci�t� en guerre o� il est aujourd�hui impossible d�exprimer sa d�tresse autrement que par le passage � l�acte command� par l�instinct de mort, acte dont le meurtrier ne peut attendre ni plaisir ni gu�rison ? L� est la question � laquelle les scientifiques alg�riens devraient r�pondre en interrogeant les auteurs des crimes. Mais encore faut-il que les autorit�s permettent un tel travail.
La culture, de l�interdiction coloniale � l�interdiction postind�pendance
Cette situation r�gressive est rendue possible par la censure qui frappe aussi la culture. On peut m�me se demander ce qu�il reste de �culturel� dans un pays o� le syst�me scolaire et universitaire est radicalement d�truit. Il faut cesser de se mentir : l�objectif de l��cole alg�rienne n�est plus de former des savants � l�esprit libre et curieux mais des ignorants ali�n�s aux discours et aux rites religieux ainsi qu�au sentiment nationaliste. L�interdiction de �se nommer� est �galement de rigueur sur les bancs de l��cole. Alors que les pays d�velopp�s encouragent les enfants � lire des ouvrages entiers d�s le niveau primaire, en Alg�rie, les lyc�ens doivent se contenter d�extraits de textes soigneusement s�lectionn�s par le minist�re de l�Education � une s�lection qui est en r�alit� un h�ritage et une r�p�tition d�une loi laiss�e par la France coloniale interdisant aux �l�ves de lire autre chose que les textes des manuels scolaires. Les universitaires ne font pas mieux. Il nous est arriv� de rencontrer des dipl�m�s qui n�ont lu que trois livres en leur vie. Parall�lement � cela, la po�sie orale est en net recul. La chanson qui a longtemps �t� un vecteur de transmission pour cette po�sie est aujourd�hui dans une situation lamentable avec des textes surprenant par leur manque d�int�r�t et de sens. Et lorsque des jeunes s�organisent pour inscrire leurs revendications sociales dans le cadre d�une culture de la manifestation et de la libert� d�expression, les autorit�s les forcent � se taire, les censurent en les tabassant, les arr�tant. En disant cela, nous n�apprenons rien au lecteur qui sait la d�cr�pitude g�n�ralis�e qui frappe notre soci�t�. Mais il �tait important d��tablir ce rapport de la faillite culturelle car elle d�sarme la soci�t� qui ne peut plus inventer les symboles n�cessaires et suffisamment efficaces pour g�rer sa folie et exprimer ses traumatismes d�une mani�re autre que brutale. C�est justement l�incapacit� d�effectuer un travail de symbolisation ou de faire passer sa souffrance par le champ de la parole qui am�ne les commentateurs et la population � r�agir au meurtre des enfants par l�exigence de l�ex�cution des auteurs du crime. Souvenons-nous : apr�s l�ind�pendance alg�rienne, l�Etat a interdit la r�flexion sur la guerre et les traumatismes qu�elle a l�gu�s. Il a impos� une histoire officielle falsifi�e et mystificatrice. La cons�quence d�un tel choix, accumul� avec d�autres d�cisions catastrophiques comme l��tatisation de la religion, a men� in�vitablement � la guerre des ann�es 1990 qui n�a �t�, elle aussi, qu�une r�p�tition primaire des violences coloniales. Aujourd�hui, avec ces crimes, force est de constater que l�Alg�rie est au bord d�une nouvelle catastrophe qui constituerait la r�p�tition des actes de la d�cennie noire. Pour cela, il ne manque qu�une chose, ou plut�t qu�une personne : un homme de l�envergure d�Ali Benhadj, c�est-�-dire qui ait la m�me capacit� � socialiser les d�lires du peuple. M�me si on ne peut que souhaiter le contraire, il est �vident que si l�Alg�rie continue sur cette pente historique dangereuse, cet homme-l� viendra. Ce ne sera pas un islamiste, c�est s�r. Sera-t-il un opposant charismatique, un homme du r�gime� ? Impossible de le dire pour l�heure, mais ce qui est certain c�est que ce sera un homme qui sait parler et qui sait nommer f�t-il de mani�re perverse les blessures d�une population qui a soif du pouvoir de la parole.
Un danger exag�r� ?
On risque de se montrer surpris et de consid�rer que le danger qui guette l�Alg�rie est ici exag�r�. Une preuve parmi tant d�autres sur la r�alit� de la menace : le pays est incontestablement rythm�, ces derni�res ann�es, par les suicides et les immolations par le feu, notamment � symboliquement � devant les institutions officielles (tribunaux, commissariats de police, mairies...) accus�es � toujours symboliquement � de censurer le cri de d�tresse des sujets marginalis�s � l�extr�me. L�acte du suicide est donc une fa�on de forcer l�autre � entendre ce que la victime a � dire, ce qui a �t� tenu dans le domaine de l�inou� et de l�innomm� par la faute d�hommes autoritaires d�un narcissisme pervers. C�est aussi une fa�on de radicaliser la censure de la parole par l�effacement de l��tre qui passe par l�immolation par le feu. Le peuple alg�rien reste g�n�ralement passif devant ces suicides, et les autorit�s indiff�rentes ne doivent pas oublier que dans l�histoire des soci�t�s suicidaires, il est toujours un moment o� le suicide est interrog� : pourquoi se suicider ? Qui est le vrai coupable ? Qu�est-ce que cela peut changer pour le suicidaire et/ou pour son entourage ? Or, tout le monde sait qu�un suicidaire qui interroge le suicide n�ex�cute plus son acte contre lui-m�me mais contre les autres. Cela veut dire que le suicidaire devient un meurtrier, que le souffrant au lieu de s�auto-supprimer sexualise la souffrance en l�infligeant � d�autres, dans ce cas aux enfants. Et quand on voit la souffrance qui mine les esprits et l�augmentation des actes de suicide, on ne peut que craindre que les meurtres comme ceux qui viennent de secouer Constantine ne se multiplient avec le temps et ne soient que les signes annonciateurs de quelque chose de plus grave et de plus ravageur que seul le retour � la culture et � la libert� de nommer peut emp�cher. Autrement dit, sans compter sur la magnanimit� de l�Etat � d�autant qu�elle est inexistante � il est plus que jamais urgent pour notre soci�t� de r�tablir le dialogue entre ses citoyens pour que finisse cette �Alg�rie du monologue� qui est le produit de la victoire de la mentalit� du FIS. Celle-ci veut que chacun sache tout et n�ait nul besoin de l�autre pour progresser et s��panouir. L�int�grisme religieux et la hogra ont tu� l�alt�rit� dans notre pays. Or, la continuit� et le renouvellement de la vie ne passent que par l�Autre ; cet Autre qui est insult�, agress� et violent� dans la rue, dans les transports publics�, partout o� il se manifeste, m�me dans sa maison.
Le salut ne viendra que de la culture
Le r�tablissement du dialogue et de l�expression de soi devant les autres peut passer par la cr�ation d�espaces de culture, de loisirs o� la curiosit� et la tol�rance seraient les valeurs commanditaires. Ces espaces joueraient le r�le salvateur d�h�t�rotopies heureuses dans un pays o� elles se font de plus en plus rares. Les h�t�rotopies, ce sont des �sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables� (Michel Foucault). Les plus populaires et les plus basiques sont transform�es dans notre pays en topos, soit en espace de r�alit� o� la violence et les interdits du quotidien se sont install�s : l��cole, la plage, les h�pitaux, les stades, les espaces verts� Derni�re h�t�rotopie heureuse � avoir �t� rattrap�e par la violence politique, le cin�ma est interdit par un maire d�Alger sous pr�texte que les salles de projection seraient des lieux de d�bauche : la culture serait donc immorale. L�amenuisement des espaces h�t�rotopiques transforme ainsi l�Alg�rie en une grande prison o� l�hypocrisie g�n�rale, particuli�rement des jeunes g�n�rations, rend l�atmosph�re encore plus irrespirable. On peut d�s lors comprendre toutes celles et tous ceux qui se plaignent en disant : �On �touffe dans ce pays.� En parlant de l��hypocrisie g�n�rale� qui domine notamment chez les jeunes, nous voulons pointer du doigt une autre source de violence. Il est facile de reconna�tre aujourd�hui que les jeunes Alg�riens, encourag�s par la d�mocratisation des outils de communication (t�l�phone, internet) ainsi que par l�acc�s des femmes � la vie professionnelle et � l�espace public ont envie de briser certains tabous, notamment li�s � la sexualit� hors mariage. Mais cette hypocrisie fait de chacun(e) de nous un �briseur de tabous en cachette�. Les couples non mari�s se cachent pour s�aimer. Ils s�inventent ce que Michel Foucault a appel� des �h�t�rotopies de d�viation� (ce qui veut dire qu�ils sont consid�r�s comme d�viants) en allant dans des lieux isol�s, �loign�s, parfois dangereux, comme les for�ts inaccessibles au grand public o� la police finit toujours par les rattraper. Mais l� o� le b�t blesse, c�est quand ces jeunes hommes et jeunes femmes, revenus dans leur espace social apr�s avoir brav� l�interdit, se transforment en gendarmes et en vigiles de la morale qui, apr�s avoir fait miroiter de nouvelles formes de plaisirs � leur g�n�ration, les leur refusent. Les hommes et les femmes qui n�y ont pas acc�s c�dent, pour certain (e)s, aux plaisirs des rencontres virtuelles ou t�l�phoniques comme tout le monde peut le v�rifier sur les sites d�h�bergement de vid�os sous le titre de �M�mo vocal�, rencontres o� le langage cr� et l�avilissement de l�interlocuteur ou interlocutrice l�emporte sur le d�sir d�affection. Chez d�autres, les frustrations r�sultant du d�plaisir de n��tre pas comme les autres conduisent immanquablement � des actes de violence parmi lesquels le viol. Ce manque de courage est un autre ingr�dient qui fera exploser le taux des violences en Alg�rie o� l�amour � gage de progr�s dans l�histoire de l�humanit� � est consid�r� comme une faiblesse ou un d�shonneur. Il faut ajouter ici un autre plaisir source de frustrations et d�in�galit�s de plus en plus manifestes : l�argent et les richesses mat�rielles. Une grande partie des Alg�riens en est priv�e pendant que la petite partie restante en poss�de � l�exc�s et s�en vante sans vergogne au point de susciter des d�sirs dont la r�alisation peut passer par n�importe quel recours, f�t-il criminel.
Que les innocents se montrent�
Il faut ainsi s�attendre que cette m�me hypocrisie am�ne bien des lectrices et lecteurs, notamment les plus ali�n�s � la religion politis�e, � c�der � l�invective et � l�insulte contre l�auteur de ces lignes qui sera fort probablement accus� de vouloir �occidentaliser� les Alg�riens confirmant ainsi notre conception du progr�s et de l�alt�rit� comme des dangers permanents pour un �nous� de plus en plus diffus, d�li� (la croissance exponentielle des divorces en est une preuve cinglante) et insaisissable. Cependant, l�heure est grave et le silence ne peut plus �tre un gage de s�curit� ni de pudicit� pour personne. Il est temps pour que nous, Alg�riens, apprenions � consid�rer les ph�nom�nes de violence dans leur ensemble dans le but d�identifier leur(s) source(s) et surtout afin de garder un peu d�humanit� dans ce pays qui souffre tant et qui m�conna�t encore ce qu�est la paix de vivre ensemble. Appeler � ex�cuter un (pr�sum�) meurtrier, c�est tout simplement agir comme lui alors que la raison voudrait qu�on agisse sur les causes de son crime. Et si l�on devait consid�rer ces causes et les condamner � la peine de mort, qui parmi nous pourrait se dire innocent ?
A. C.
(1) Lire Assassins, p�dophiles, tuez-les tous ! Et apr�s ?, Alg�rie-Focus, 13 mars 2013.


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